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Nouvelle manifestation du collectif Safina Soula contre les régularisations

Rebelote pour le collectif Safina Soula qui bloque depuis lundi le service des étrangers de la préfecture en représailles à l’agression filmée d’une famille dans leur véhicule ce week-end. Il s’agit en réalité d’un prétexte supplémentaire puisque ses membres reviennent à l’action pour exiger l’arrêt de la délivrance des titres de séjour, ce qu’ils considèrent comme un véritable appel des Comores. Et même si cet argument aérien est avancé par l’État pour ne pas aligner les prestations et cotisations sociales, dont les retraites à 50 % de la métropole, l’accélération de la convergence est systématiquement reportée.

Cela a une nouvelle fois poussé le collectif à bloquer l’accès au service des étrangers, et à manifester devant les portes de la préfecture. L’intervention de la police nationale a été mal accueillie dans ses termes, avec une bousculade qui a suivi, “un des policiers s’est montré très agressif”, déplore-t-elle.

Il faut dire que les revendications sont montées d’un cran, « nous exigeons le départ de Sabry Hani qui en tant que secrétaire général est en charge du service des étrangers. Si le nouveau ministre de l’Intérieur a donné des instructions pour que la politique change, il continue de régulariser que ce soit pour les premières demandes ou les renouvellements. La police est alors intervenue pour démonter les banderoles nominatives.

Annonces ministérielles reportées

Bousculades lorsque la police a tenté de démonter les banderoles nominatives

Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, a assuré vouloir obtenir la levée de la territorialisation des titres de séjour qui empêche leurs titulaires de quitter Mayotte. Ceci après la levée de la permanence à Mayotte. « Le gouvernement proposera de refondre complètement les droits des étrangers à Mayotte pour réduire drastiquement le nombre de titres », a-t-il déclaré. En 2021, 35 000 titres de séjour ont été délivrés, pour renouvellement et 1ère demande. Mais la dissolution de l’Assemblée nationale a reporté la rédaction de la loi de Mayotte qui reprenait ces annonces.

En réaction au blocage actuel, le préfet a indiqué sur les ondes de Mayotte le 1ère qu’il ne pouvait pas faire fonctionner l’expulsion des étrangers.

Safina Soula se plaint de ne pas pouvoir poursuivre les opérations initiées avec Frédéric Sautron, sous-préfet chargé de la Lutte contre l’immigration clandestine (LIC), « un travail remarquable », nous explique-t-elle : « Il avait mis en place des lieux de détection systématique des de fausses attestations d’hébergement qui permettent aux étrangers nouvellement arrivés de construire leurs cabanes en tôle en toute impunité. Et nous ne parvenons plus à avoir de contact avec le sous-préfet, même s’il ne faut pas relâcher nos efforts. »

Anne Perzo-Lafond

 
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