Le sevrage est-il possible ?

Nous sommes tous accros à l’or noir. Nichée dans les carburants, les médicaments, les produits d’entretien, les shampoings ou les smartphones, elle nous accompagne à tout moment. Comment se désintoxiquer de cette drogue « illicite » et, au-delà, de toutes les énergies fossiles ?

Cet article est issu de la revue Les Dossiers de Sciences et Avenir n°219 d’octobre/décembre 2024.

On la retrouve partout : elle se niche dans la plupart des objets que nous utilisons et sous-tend bon nombre de nos actions. Représentant plus de 30 % de la consommation énergétique mondiale, le pétrole est la Source d’énergie la plus utilisée. Moteur de croissance économique et démographique, elle joue également un rôle majeur dans notre vie quotidienne. Mais l’or noir est une énergie fossile, et donc susceptible de s’épuiser un jour.

Plus inquiétant : le pétrole et ses dérivés (essence, kérosène, fioul) constituent, avec le gaz et le charbon, les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du changement climatique. Et pourtant : même si nous avons pris conscience du caractère limité des énergies fossiles et de l’impact désastreux de la hausse des températures sur la planète, nous restons toujours « accros » au pétrole.

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« Nous consommons presque autant d’eau que nous en buvons. »

« La consommation mondiale a explosé et s’élève aujourd’hui à 102 millions de barils par jour, soit environ deux fois plus que dans les années 1990 ! alerte Juliette Jannes, ingénieure chimiste, qui a travaillé dans l’industrie pétrolière avant de cofonder le cabinet de conseil en climat et environnement Rong Yi. C’est colossal : nous consommons presque autant d’eau que nous buvons : deux litres par jour en moyenne par habitant de la planète, bien plus pour un Français, qui vit dans une économie très développée.»

Au niveau mondial, la demande continue de croître, quoique moins rapidement qu’auparavant, « mais ce ralentissement est plus que compensé par la croissance démographique des puissances émergentes » ajoute Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project, un groupe de réflexion sur la transition énergétique. Parce que leur développement économique est entièrement lié à l’énergie[…]

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