Une perquisition a été menée ce dimanche en Gironde sur le camp des opposants à la future ligne à grande vitesse (LGV) dans le Sud-Ouest. Elle intervient au lendemain d’une mobilisation ponctuée de dégâts.
Selon LGV Non Merci, plusieurs unités de gendarmerie, dont des équipes cynophiles, ont fait irruption dimanche dans le camp installé pour le week-end à Lerm-et-Musset, à 75 km au sud de Bordeaux. “Ce sont des actes d’instruction tout à fait classiques qui sont en cours”, a indiqué le parquet de Bordeaux.
Le cimentier Lafarge visé
Ce dernier a confirmé que les investigations étaient liées au saccage samedi après-midi d’un véhicule de gendarmerie bloqué, par des manifestants cagoulés en marge d’un cortège en forêt. Du matériel (casques, bouclier, jambières) avait été volé dans le véhicule.
Le collectif LGV Non Merci et le mouvement écologiste Soulèvements de la Terre ont également revendiqué « des peintures, des banderoles, le désarmement » ayant visé plusieurs sites d’entreprises impliquées dans le projet LGV, dont le cimentier, dans la nuit de samedi à dimanche. Lafarge.
500 objets saisis lors de l’événement
Au plus fort de la manifestation, la mobilisation anti-LGV a rassemblé 1 500 personnes selon les organisateurs, entre 800 et 1 000 personnes selon les autorités. A 18h30 dimanche, il ne restait plus dans le camp qu’une quarantaine de véhicules, installés sur une propriété privée et “en cours de démontage”, a indiqué la préfecture de la Gironde, qui a fait état de trois interpellations dans la semaine. -fin.
Quelque 500 objets ont été saisis, “dont deux fusils de chasse, deux arbalètes, 50 armes blanches, de nombreux feux d’artifice ainsi que des boules de pétanque, des frondes, des masques et des lunettes de protection”, a-t-elle précisé.
Un projet « mortel »
La LGV est largement soutenue par les collectivités d’Occitanie, mais, en Nouvelle-Aquitaine, les oppositions au projet estimé à une quinzaine de milliards d’euros sont anciennes, mêlant élus et parlementaires locaux, habitants, forestiers et viticulteurs. Cette ligne devrait raccourcir de 73 minutes le trajet en train entre Paris et Toulouse. Un embranchement traversant la forêt landaise devrait relier Dax à Bordeaux en vingt minutes de moins qu’actuellement et permettre un jour des liaisons directes avec l’Espagne, tout en libérant la route existante pour le fret.
Les opposants dénoncent un projet « meurtrier » qui conduirait selon eux à l’artificialisation d’environ 5 000 hectares. Ils prônent une rénovation des lignes existantes pour développer des « trains du quotidien » et critiquent l’imposition d’une taxe spéciale à plus de 2 300 communes proches du tracé pour cofinancer le projet à venir.
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