Après 5 jours d’audience et 6h30 de délibéré, la cour d’assises de Haute-Savoie a reconnu ce vendredi 11 octobre un jeune homme de 22 ans. coupable de l’assassinat du père de son ex-compagne, un agriculteur de 64 ans, André Chiariglione, habitant le hameau de Ferrière à Pringy dans la commune d’Annecy. Les jurés ont également reconnu l’altération de son discernement au moment de la commission des actes.
Le jeune homme, Alexandre G., a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle sous contrôle socio-judiciaire et soins psychiatriques pendant 10 ans et à une peine complémentaire de 7 ans en cas de non-respect de ces soins.
Il était poursuivi pour « assassinat, violences aggravées et violences avec usage ou menace d’arme suivies d’une incapacité n’excédant pas 8 jours ». Les faits remontent à près de quatre ans. Ils se sont produits dans une ferme à Pringy dans la ville d’Annecy le 23 janvier 2021. Le jeune homme, alors âgé d’à peine 19 ans, avait tué de deux coups de feu et d’autres violences le père de sa petite amie dans la ferme où il était apprenti. Il avait également blessé les deux femmes présentes ce soir-là à la ferme, l’épouse et la fille de la victime dont il n’acceptait pas la décision de vouloir mettre fin à leur relation.
A l’issue de son réquisitoire, le procureur général a requis 22 ans de réclusion criminelle assortis d’une surveillance par un psychiatre pendant 10 ans et une peine supplémentaire de 7 ans en cas de non-respect de cette surveillance.
Mentalement polytraumatisé
Lors de cette ultime journée, toutes les plaidoiries, des parties civiles comme de la défense, ont une nouvelle fois évoqué pour les uns, invoqué pour d’autres, le passé traumatisant de l’accusé pour expliquer son acte : son père qui, en 2010, lorsqu’il avait 8 ans, a accidentellement tué par balle son grand-père maternel et qui est allé en prison. S’ensuivent des années de séparation, avec son père et sa mère, une vie chez les grands-parents puis en foyer, auprès des éducateurs. Beaucoup de souffrance, de solitude et de violence plus ou moins latentes et exprimées. “On a d’abord envie de le câliner à cause de tout ce qu’il a vécu», concède Jean-François Jullien, l’avocat de Maïté Chiariglione, fille de la victime, «mais celui que vous voyez aujourd’hui a été suivi par un psychologue, il a été préparé par ses avocats, il a appris une leçon. N’oubliez pas : c’est le même qui a tiré une balle pour tuer, la seconde pour finir. C’est le geste du chasseur, il n’a souffert d’aucune altération de son jugement ». Derrière la vitrine de sa loge, Maxime G. secoue la tête.
Pour une juste phrase
« Ôoui, il a tué, il l’a admis”répètent tour à tour les deux avocats de la défense, Ronald Gallo et Georges Rimondi. “Mais je veux une peine juste qui tienne compte du jeune homme qu’il était au moment des faits : un adolescent détruit par un environnement familial pourri, en violence constante. Un enfant fragilisé à vie, souffrant d’un sentiment récurrent d’abandon. Quand Maïté a rompu, il s’est mis en colère, et la personne qu’il est devenu pendant ces trois années de détention préventive« .
La personne condamnée dispose d’un délai de 10 jours pour faire appel de sa condamnation.
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