Les couleurs des aurores boréales observées le soir du 10 octobre varient selon les régions. Mais selon deux experts en astronomie, la pollution lumineuse nuit à plusieurs aspects de nos vies et de notre environnement.
Les yeux rivés vers le ciel, les Néo-Écossais ont pu observer un spectacle haut en couleur alors qu’ils s’éloignaient des centres-villes dans la nuit de jeudi à vendredi.
Depuis son observatoire situé à Quinan, l’astronome amateur Tim Doucette est persuadé d’être au bon endroit pour observer les aurores boréales. Pour moi, c’est le meilleur endroit car je ne suis jamais allé dans le nord pour voir ce phénomène. Mais ici, pour nous, nous n’avons pas de pollution lumineuse. Il fait vraiment très sombre
dit-il.
Jeudi soir, il a été surpris par l’intensité des couleurs. Nous avons vu des couleurs rouges, des couleurs jaunes et même des couleurs plus foncées, comme le violet et le rose.
Les aurores boréales capturées ce jeudi soir par un habitant de Dartmouth
Photo : Radio-Canada / Maude Rivard-Haustrate
Une tempête solaire
Professeur au département d’astronomie et de physique de l’Université Saint Mary’s et directeur de l’Observatoire Burke-Gaffney, Vincent Hénault-Brunet, décrit l’origine de ce phénomène. Les aurores boréales sont directement liées à l’activité solaire
il explique.
Il dit que le Soleil émet parfois des particules dans l’espace qui perturbent le champ magnétique terrestre lorsqu’elles entrent en collision avec des gaz présents dans l’atmosphère. Ils font lunettes
le gaz qui produit de la lumière. Depuis quelques heures, nous assistons à une augmentation de l’activité aurorale
indique le professeur.
Il souligne que l’activité du soleil est cyclique et qu’elle culmine tous les 11 ans. Il n’est pas improbable qu’un événement similaire se reproduise dans les semaines ou les mois à venir, mais là encore il est très difficile à prévoir.
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En raison de la pollution lumineuse, les couleurs étaient beaucoup moins vives pour les résidents d’Halifax
Photo : Autre banque d’images / Xavier Gagnon
Les deux experts conviennent qu’en raison de la pollution lumineuse, les habitants des grandes villes seront probablement moins capables de distinguer les couleurs des aurores boréales.
Lumières nocives
Alors que le Québec a connu une panne d’électricité généralisée en 1989 en raison d’une tempête solaire, Vincent Hénault-Brunet indique que cet incident pourrait se produire en Nouvelle-Écosse. Les ondes radio ont également été perturbées ces derniers jours suite à une augmentation de l’activité électromagnétique.
Le professeur est convaincu que les grandes villes gaspillent souvent de l’énergie dont elles n’ont pas vraiment besoin. Les lumières allumées la nuit perturbent le cycle animal et ne rendent pas forcément les rues plus sûres, selon lui.
La lumière réfléchie par de petites particules de poussière, de pollution et d’eau bloque notre vision du ciel
explique Tim Doucette.
En dirigeant davantage les lumières vers le sol et en choisissant un éclairage plus chaud qui tend davantage vers le rouge, Vincent Hénault-Brunet pense que la pollution lumineuse pourrait être réduite.
Tim Doucette suggère aux citadins de se rendre à Stargate Nova Scotia pour observer plus clairement les prochains spectacles astraux.
De son côté, Vincent Hénault-Brunet conseille aux passionnés d’astronomie de consulter Space Weather Canada ou l’application Space Weather Live pour recevoir des alertes des prochaines aurores boréales.
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