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Trois salariés d’une endiverie du Nord accusés d’agression sexuelle et de harcèlement par un ancien collègue

Par

Margot Nicodème

Publié le

11 octobre 2024 à 17h42

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Au tribunal depuis Lille, mercredi 9 octobre 2024, c’est version contre version. D’une part, l’ancien employé d’un exploitation agricole endives de Nordqui dénonce des faits extrêmement graves allant de agression jusqu’au harcèlement sexuel ; de l’autre, ceux qui ont été ses collègues pendant 3 mois, et qui nient catégoriquement avoir eu une quelconque attitude inappropriée ou criminelle. La victime présumée, un Franco-Tunisien de 45 ans, ouvertement homosexuel, raconte un quotidien insupportable au travail, où il était le bouc émissaire de toute une bande d’hommes. Jets constants d’endives, déshabillage forcé, endives enfoncées dans les fesses… Son histoire, pour lui, est très loin de la simple ambiance collégienne ou « camaraderie »décrit par les trois accusés.

“C’est vrai qu’il y a eu des taquineries”

L’homme de 45 ans a porté plainte fin 2021. Il a mis fin à son CDD de 6 mois à l’endiverie qui l’avait embauché trois mois auparavant, car le « je l’ai soutenu[t] plus » environnement de travail. Il accuse trois de ses collègues, âgés de 25, 39 et 56 ans, d’avoir mené pour lui une vie d’enfer : insultes homophobes et racistes, endives enfoncées dans les fesses dans l’atelier ensaché, morsures aux fesses, jets violents de chicorées laissant des bleus sur le corps. corps, déshabillage forcé en salle de repos… La liste est longue, les gestes relatés font froid dans le dos.

Devant lui, deux des hommes ont déclaré n’avoir eu aucun des comportements décrits et ont déclaré ne pas vraiment savoir comment ni pourquoi ils se sont retrouvés face à la justice.

Le plus jeune, 25 ans, explique quant à lui : « C’est vrai qu’il y a eu des taquineries. Aussi bien de mon côté que du sien. Nous déconnons tous. » Il reconnaît tout au plus des « gestes taquins », comme se pincer les oreilles, et aussi avoir, « peut-être », dit un jour à la victime présumée qu’il était un « sale handicapé ». Mais « c’était juste pour s’amuser ». Il va même jusqu’à laisser entendre que son ancien collègue homosexuel était « louche » avec lui, et jouait parfois le jeu de la séduction.

Insultes homophobes et racistes entendues par un salarié en dehors du dossier

Alors pourquoi l’homme de 45 ans irait-il raconter tout cela ? « Un jour, je me suis mis en colère contre lui et je l’ai attrapé. Peut-être qu’il a une rancune», tente de justifier le prévenu de 39 ans. Le plus âgé, 56 ans, ne donne quasiment aucune explication au président du tribunal. Sa position reste la même, il n’a rien dit, il n’a rien fait, même si un autre collègue, extérieur au dossier, avait confié aux gendarmes qu’il l’avait entendu dire de la part de la victime présumée qu’il était « un sale arabe, un sale handicapé ». et un sale pédé (sic) ».

Ils affirment tous n’avoir jamais été témoins, directement ou indirectement, de scènes de violences sexuelles. Or, selon les dires de l’ancien salarié, tous les trois s’étaient associés pour baisser son pantalon et son boxer dans la salle de repos, et se relayaient pour lui insérer des endives dans les fesses.

Le profil du plaignant pose encore des questions au tribunal. Vu par un psychiatre expert, il est décrit par celui-ci comme une personne fragile dont les propos pourraient être remis en cause. Le procureur ne semble pas douter de la véracité des faits rapportés. « Prendre des carottes d’endives au visage (sic), mimer des actes de pénétration sexuelle derrière lui, tu es sûr que tout le monde a bien rigolé ? », tonne-t-il.

Le tribunal tranchera d’un côté ou de l’autre. La décision du tribunal sera rendue le 30 octobre 2024.

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