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28 ans de prison pour l’auteur du fémicide qui a “bouleversé” la justice

Un homme de 54 ans a été condamné vendredi par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis à 28 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son épouse, sous la protection de la justice, en la poignardant à 16 reprises devant son domicile à Épinay-sur. -Seine en novembre 2021.

Trente ans de réclusion criminelle ont été requis vendredi contre Khalid Fahem, 54 ans, jugé depuis mardi aux assises de Bobigny. Le tribunal a pris en compte “l’intention de la tuer” que l’accusé avait exprimé et « violences extrêmes » du fait, commis avec leurs deux enfants “pas loin”.

“La mort de Bouchra Bouali a choqué toute la communauté judiciaire, notamment les magistrats du parquet de Bobigny, et en premier lieu ceux qui l’ont connue parce qu’ils l’ont protégée”, » a concédé la procureure générale Marina Kieny dans le préambule de son acte d’accusation de 45 minutes.

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La justice avait oublié de prévenir la victime

Malgré trois plaintes de la victime en quelques mois, deux incarcérations des accusés, une salve d’interdictions judiciaires et l’activation de protocoles de protection des personnes vulnérables, la justice n’a pas pu éviter le drame.

A l’époque, cet ancien physionomiste de discothèque venait de bénéficier d’une libération anticipée de trois semaines. La justice avait pourtant oublié de prévenir la victime, qui bénéficiait de protocoles de protection. Le parquet a reconnu l’erreur de ne pas avoir prévenu Bouchra Bouali, 44 ans, de la libération de son mari.

Un décret

L’impact de ce crime a conduit le ministère de la Justice à prendre un mois plus tard un décret ordonnant aux autorités d’informer systématiquement les victimes de violences domestiques de la sortie de détention d’un conjoint violent et de s’interroger sur les mesures de protection à prendre.

Le 26 novembre 2021, à l’abri du froid et de la pluie dans une voiture de location, Khalid Fahem attend Bouchra Bouali au pied de la tour où elle habite avec leurs deux filles, à Épinay-sur-Seine, dans le département populaire de Seine-Saint-Denis, à proximité de la capitale.

Durant ces deux heures d’attente, il voit passer ses filles qui rentrent de l’école, aiguise le couteau de cuisine qu’il vient d’acheter au supermarché, grignote des bonbons.

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Une action « annoncée »

«C’était une action qui était annoncée. Kalid Fahem était déterminé à tuer Bouchra Bouali, et cette détermination n’a fait que se renforcer au fil de ses incarcérations. a rappelé le représentant du ministère public. Devant ses différents codétenus, l’accusé réfléchit à ses envies de meurtre.

Pour l’accusation, Khalid Fahem ne pouvait soutenir l’émancipation de son épouse. Après avoir acquis seule le domicile conjugal en 2014, puis celui d’un magasin de prêt-à-porter en 2018 où il n’était qu’un simple employé, elle venait d’annoncer leur rupture.

Quels crimes » est lié à la perte de contrôle qu’il exerçait sur son épouse. Il avait acquis un statut social grâce à son épouse. a déclaré Marina Kieny.

 
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