Le gouvernement a présenté ce jeudi son projet de loi de finances pour 2025.
Il confirme que les ménages – à l’exception des plus riches – ne seront pas soumis à davantage d’impôts, et que le barème de l’impôt sur le revenu sera relevé.
Toutefois, de nombreuses hausses d’impôts ou réductions d’aides devraient peser sur le pouvoir d’achat des Français.
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La France vit-elle au-dessus de ses moyens ?
Soixante milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit à 5% du PIB en 2025. Le gouvernement a présenté jeudi 10 octobre en Conseil des ministres son projet de loi de finances pour 2025. Il confirme la promesse de l’exécutif de ne pas augmenter les impôts sur les ménages, hormis la le plus riche. Il propose en revanche de faire des économies en augmentant le prix de nombreux services, en mettant en place des hausses d’impôts ou en réduisant un certain nombre d’aides. Voici comment le projet de budget 2025 pourrait, s’il était adopté, peser sur le pouvoir d’achat des Français, notamment ceux aux revenus les plus modestes.
Les dépenses de santé devraient augmenter
Le projet de budget 2025 de la Sécurité sociale prévoit 4 milliards d’euros d’économies pour l’Assurance maladie. Le gouvernement souhaite par exemple réduire la part de ces derniers dans le remboursement des consultations médicales. Une option retenue serait d’augmenter cette part de sécurité sociale (cotisation du modérateur) de 70 à 60 %, pour la transférer vers une complémentaire santé dont la part passerait ainsi de 30 à 40 %. Difficile cependant d’imaginer que les mutuelles ne répercuteraient pas cette hausse des charges sur les prix de leurs contrats destinés aux particuliers et aux entreprises, comme nous vous l’expliquons dans la vidéo ci-dessous. Le coût restant augmenterait d’autant plus que le prix des consultations devrait augmenter, atteignant par exemple 30 euros chez un médecin généraliste.
Face aux experts le vendredi 11 octobre 2024Source : L’invité politique
Par ailleurs, comme le souligne l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes), 4 % des Français, soit 2,5 millions de personnes, ne bénéficient pas d’une complémentaire santé. Ce sont généralement les plus modestes.
Le gouvernement envisage également de réduire les indemnités journalières perçues en cas d’arrêt maladie. L’Assurance maladie rembourserait toujours les arrêts maladie à hauteur de 50% du salaire journalier, mais dans la limite d’un plafond de 1,4 SMIC, contre 1,8 aujourd’hui. Même si le reste est souvent compensé par les entreprises, ce n’est pas toujours le cas. Certains Français devraient donc remettre la main à la poche.
C’est aussi pour réaliser ces 4 milliards d’euros d’économies que le gouvernement a décidé de reporter au 1er juillet l’indexation des retraites à l’inflation, initialement prévue au 1er janvier. Un manque à gagner de six mois, que certains ont quantifié dans le JT de TF1.
Les factures d’électricité baisseront moins que prévu
Dans le cadre de la sortie du bouclier tarifaire, le gouvernement entend augmenter la taxe sur l’électricité au-dessus de son niveau d’avant la crise énergétique, qui était de 32 euros par mégawattheure. Le montant de la taxe sur l’électricité n’est toujours pas fixé. Il sera étudié en février, indique Bercy. Il « dépassera le montant d’avant crise, mais garantira une réduction de 9 % pour les ménages au tarif réglementé de vente (TRV) ou les contrats indexés sur ce TRV »a assuré une Source au ministère de l’Économie. La taxe pourrait encore atteindre 50 euros/KWh, a indiqué jeudi une Source à Bercy.
Si les prix de l’électricité ont fortement baissé sur les marchés, les 22,4 millions de foyers et d’entreprises titulaires d’abonnements aux tarifs réglementés (56% des abonnés) en bénéficieront moins que prévu en février.
Augmentation du prix du gaz et de la TVA sur les chaudières à gaz
Le projet de budget prévoit d’exclure les chaudières à gaz du champ d’application de la TVA réduite à 5,5% ou 10%. Ils seront désormais imposés au taux plein de 20 %. Le gouvernement, qui met en avant sa volonté de respecter la réglementation européenne et les objectifs de décarbonation de la France, espère récupérer 200 millions d’euros. Environ 400 000 chaudières à gaz sont vendues chaque année en France.
Par ailleurs, la facture de gaz pourrait connaître une nouvelle hausse. La fiscalité sur le gaz devrait en effet être augmentée, dans une proportion qui n’est pas encore définie.
Moins d’aide à la rénovation des logements
L’État va réduire sa subvention pour financer MaPrimeRénov’, dispositif à succès et principale aide publique à la rénovation énergétique des logements : elle passera de 4 milliards annoncés pour 2024 à 2,3 milliards d’euros en 2025. Selon l’Agence nationale du logement, depuis 2020, MaPrimeRénov’ a contribué à la rénovation de plus de 2,3 millions de logements, dont 268 143 rénovations d’envergure, générant au total plus de 32 milliards d’euros de travaux.
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Les transports polluants plus taxés, mais les bonus écologiques réduits
Le gouvernement a confirmé jeudi qu’il envisageait d’augmenter d’un milliard d’euros les taxes sur le secteur aérien français. Par ailleurs, le projet de budget du gouvernement prévoit un nouveau malus à l’achat de voitures neuves polluantes qui concernera la quasi-totalité des véhicules essence et diesel à partir du 1er janvier 2025. Les voitures neuves émettant plus de 112 grammes de CO2 par kilomètre (contre 118 aujourd’hui) sera taxé à l’inscription au tarif de 50 euros par gramme de CO2 supplémentaire. La barre sera ensuite abaissée progressivement jusqu’à 106 grammes en 2026 et 98 grammes en 2027.
Le malus de masse sera également alourdi : dans le projet actuel, les voitures de plus de 1.500 kilogrammes devraient être taxées à partir de 2026 (contre 1.600 jusqu’à présent), entre 10 et 30 euros par kilogramme excédentaire. Ces mesures, présentées comme un « écologisation de la fiscalité » par le gouvernement, sont censés inciter les Français à s’orienter vers des énergies moins polluantes. Or, dans le même temps, l’enveloppe du bonus censé encourager l’achat de voitures électriques neuves (jusqu’à 7 000 euros par véhicule) diminuerait, de 1,5 à un milliard d’euros.
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