News Day FR

En Belgique, l’extrême droite espère entrer dans les conseils municipaux

>
Guy d’Haeseleer, député du parti d’extrême droite xénophobe et séparatiste Vlaams Belang (VB), lors d’un congrès à Lokeren, le 6 octobre 2024. JAMES ARTHUR GEKIERE / AFP

En 2018, ils étaient passés à un cheveu de la victoire et, aujourd’hui, ils refont leurs calculs : avec un peu moins de 1 000 voix glanées auprès de leurs adversaires, ils parviendraient à leurs fins. Les partisans de Guy d’Haeseleer, député du parti d’extrême droite xénophobe et séparatiste Vlaams Belang (VB), rêvent d’une victoire à Ninove, une ville de 40 000 habitants, dans la province de Flandre orientale. Au soir des élections municipales du dimanche 13 octobre, ils comptent bien voir leur favori devenir « bourgmestre » (maire). Ce serait une première depuis 1945 dans le pays et cela marquerait symboliquement la fin du cordon sanitaire, cette pratique qui, depuis la création du Vlaams Belang – qui s’appelait alors Vlaams Blok – en 1979, a permis de conserver ce cordon sanitaire. fête aux abois. écart à tous les niveaux du pouvoir.

« Vous ne devriez pas écrire que nous sommes des nazis. Nous constatons simplement qu’il y a trop d’étrangers qui vivent ici actuellement et qui prennent des logements sociaux. Guy est un gars sympa qui comprend ça et nous aide », » commente Jos, un retraité (qui n’a pas souhaité donner son nom) à la sortie du café De Posthoorn, rebaptisé « Vlaams Huis » – Maison flamande –, un bistrot de Ninove décoré de drapeaux nationalistes, de lions toutes griffes dehors et de VB affiches.

En 2018, Guy d’Haeseleer avait préféré l’étiquette VB à celle de « Forza Ninove », de nature à lui rapporter les voix d’un électorat plus modéré. Un pari réussi : il remporte quinze sièges sur les trente-trois que compte le conseil municipal. Face à lui, la bourgmestre libérale Tania De Jonge a réuni les partis socialiste, écologiste et démocrate-chrétien pour obtenir une courte majorité, soutenue par un candidat indépendant devenu bouc émissaire de la Vlaams Huis. Lors des élections régionales du 9 juin, M. D’Haeseleer a obtenu 39,2% des voix dans sa ville. Jos et ses amis sont convaincus que cela fera encore mieux dimanche, lorsque la population sera appelée à trancher sur des questions purement locales.

Lutte contre la « francisation »

À Ninove, située à 40 km de Bruxelles, les taux de chômage et de délinquance sont inférieurs à la moyenne de la région flamande. La mairie se targue d’avoir augmenté les effectifs de la police et d’avoir investi massivement dans des caméras de surveillance, tandis que le noyau dur d’une bande de jeunes voyous aurait été démantelé. “Le problème, pour bon nombre d’habitants, c’est le caractère “visible” de l’immigration”, explique un employé de la mairie, qui a requis l’anonymat « compte tenu du contexte politique ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Belgique, la popularité du parti d’extrême droite Vlaams Belang fait craindre un « dimanche noir » lors des élections législatives fédérales

Ajouter à vos sélections

Visible ? “En une vingtaine d’années, de nombreux Africains ont quitté Bruxelles et Gand, devenus trop chers, pour venir s’installer ici”, explique notre interlocuteur. Traduction de Jos et de sa femme, qui l’ont rejoint : « Ils ne nous ont rien fait mais ils ne participent à rien, drainent 80 % de l’aide sociale et en plus, ils ne parlent que français. » La lutte contre la « francisation » de la région, suite à l’arrivée d’étrangers qui représentent désormais un cinquième de la population locale, est un autre thème de la campagne. S’ils se présentent à la mairie, ceux qui ne connaissent pas le néerlandais sont déjà invités à se faire accompagner par un interprète. Ou encore de compter sur la bonne volonté d’un fonctionnaire désobéissant.

Il vous reste 38,69% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :