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une famille obligée de camper devant chez elle pendant des mois

Un bambin de 18 mois et ses parents sont contraints de camper dans une tente et une caravane depuis les inondations qui ont ravagé leur appartement de L’Épiphanie le 9 août.

« L’apocalypse » : c’est ainsi que Keven Imbeault-Pelletier, père d’une famille de quatre enfants, décrit la situation qu’il vit depuis la catastrophe. Il a du mal à retenir ses larmes en évoquant l’événement.

« Vous essayez de vous convaincre que ce n’est pas grave, que c’est juste du matériel et que les enfants sont en bonne santé. Sauf que c’est du stress à gérer, ça devient lourd”, confie l’homme, en interview dans l’émission ESTdiffusé ce soir à 20 h sur TVA.

Le 9 août dernier, comme plusieurs autres Québécois (voir le texte ci-dessous), Keven Imbeault-Pelletier et sa compagne Joannie Bellemare ont été inondés dans le demi sous-sol loué où ils habitent avec quatre enfants.

Keven, Joannie et leurs enfants ont tout perdu.

Courtoisie

Une tente, puis une caravane

Après l’inondation, les deux frères et sœurs aînés – issus d’une précédente relation – sont retournés auprès de leur mère à plein temps. Les parents et leurs deux autres enfants ont trouvé refuge dans l’appartement d’un an et demi d’un proche.

Trop à l’étroit, ils ont dû se résigner à camper sous tente, face à leur appartement sinistré, avec la petite Clara, 18 mois. Leur autre fille, âgée de 9 ans, a été relogée chez sa tante.


Clara, 18 mois, dans la tente où elle a dormi deux semaines avec ses parents.

Capture d’écran I

« Ce n’était pas génial avec un matelas dégonflant. Il commence à faire froid et nous avons eu un orage. La toiture nous était dégoûtante», raconte M. Imbeault.

Deux semaines après notre entretien, Keven et Joannie se sont vu prêter une roulotte pour un hébergement temporaire jusqu’au 31 octobre, date à laquelle elle devra être remise pour l’hiver.

Après? « Aucune idée », confie Joannie Bellemare, qui se dit « épuisée ».


Keven, Joannie et leur petite Clara devant la roulotte où ils logent jusqu’au 31 octobre.

Courtoisie

La reconstruction de leurs maisons n’a pas encore commencé.

Une clause importante

S’ils sont ainsi livrés à eux-mêmes, c’est que leur assurance ne couvre pas le type de dommages qu’ils ont subis.

« Nous étions assurés, mais pas pour les refoulements d’égouts. C’est une clause de plus que j’aurais dû avoir dans mon contrat», explique Joannie Bellemare, qui l’ignorait jusqu’au soir du 9 août.

En effet, la protection contre les refoulements d’égouts est exclue de la couverture d’assurance habitation de base. Il s’agit d’un avenant, c’est-à-dire d’une protection supplémentaire qu’il faut ajouter et qui, bien entendu, augmente la prime.

Plus de 80 % des Québécois l’ignorent, selon un sondage Léger réalisé en 2018 pour la Chambre de l’assurance de dommages.

« De mémoire, je suis presque sûr qu’on ne me l’a pas proposé. Parce que je l’aurais pris, je vis dans une cave”, déplore la maman.

Aucune aide du gouvernement

Une semaine après le sinistre, le premier ministre François Legault a suggéré que le programme général d’aide financière en cas de catastrophe soit ajusté pour tenir compte de cette situation « exceptionnelle ».

Keven Imbeault-Pelletier et Joannie Bellemare en ont fait la demande. mais ils ne recevront rien car le programme, qui ne s’applique qu’aux inondations provoquées par le débordement d’un cours d’eau, n’a finalement pas été élargi.

« On a regardé les critères pour être éligible et c’est ridicule. Il semble que personne ne puisse y être éligible», dénonce le père de famille.

Les parents s’efforcent de rester forts pour leurs enfants, mais admettent être « à bout de nerfs ».

En dernier recours, ils ont lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme GoFundMe.

On peut le trouver ici :

Abandonnée par son assureur

Une victime des pluies torrentielles du 9 août a attendu un mois et demi avant d’être prise en charge par son assureur et déplore le fait d’avoir été laissée dans l’incertitude totale pendant cette période.


Élizabeth Brault a attendu plus d’un mois et demi après la tempête « Debby » avant de recevoir une réponse de son assureur.

Capture d’écran I

Le soir du 9 août 2024, l’eau est montée jusqu’à près d’un mètre dans le sous-sol d’Élizabeth Brault, à Laval, alors qu’elle était en vacances. À son retour le 13 août, la réclamation a été envoyée à son assureur, TD Assurance.

Un expert est venu évaluer les dégâts deux semaines plus tard.

“Il ne parlait que anglais, donc je ne sais pas s’il a compris toutes les informations que je voulais lui donner”, déplore M.moi Brault.

Puis, silence radio. « Je n’ai aucun agent affecté à mon dossier », a-t-elle déclaré. La mère, son compagnon et leur fille de 10 ans ont vécu pendant deux semaines sans ballon d’eau chaude ni laveuse-sécheuse.

Incapables de contacter leur assureur, ils ont décidé d’acheter leurs électroménagers avec leur carte de crédit.

« Mais pour l’instant, ce sont les intérêts, tout ça, tant qu’on n’est pas remboursé », souligne Élizabeth Brault.

Des flexibilités pour aller plus vite

L’Autorité des marchés financiers (AMF), dont relèvent les assureurs, leur a néanmoins accordé de la flexibilité pour pouvoir traiter par téléphone les réclamations de moins de 30 000 $.

Mmoi Brault était assuré pour 25 000 $. Son dossier aurait donc pu être résolu à distance, ce qui lui aurait permis de gagner du temps, estime-t-elle.

EST contacté TD Assurance. Quelques heures après notre demande d’entretien, un agent a contacté la victime et sa réclamation a été résolue « en 30 minutes » par téléphone. Depuis, elle a reçu l’intégralité de son indemnisation.

« Lorsque des événements météorologiques importants se produisent […]les délais de traitement des demandes sont parfois plus longs que la normale. Nous nous excusons pour ces retards inhabituels et tout inconvénient qu’ils ont pu causer », a déclaré un porte-parole de TD Assurance.


Élizabeth Brault a attendu plus d’un mois et demi après la tempête « Debby » avant de recevoir une réponse de son assureur.

Capture d’écran I

Au Québec, la loi prévoit que les assureurs disposent d’un délai maximum de 60 jours, à partir du moment où ils ont toutes les informations, pour verser une indemnisation. Mais aucun délai clair ne leur est imposé dans le traitement des demandes.

« L’Autorité s’attend à ce que les réclamations soient traitées avec diligence et réglées équitablement, selon un processus simple et facilement accessible pour les clients », explique son porte-parole Sylvain Théberge.

L’histoire d’Élizabeth Brault n’est pas anecdotique. EST J’ai discuté avec plusieurs personnes qui n’avaient pas eu de nouvelles de leur assureur plus d’un mois après le sinistre.

Comment se protéger des inondations ?

Le clapet anti-retour

Ce dispositif, installé sur vos appareils sanitaires ou sur un raccord d’évacuation, empêche les eaux usées de refluer dans votre maison. Demandez à un plombier de l’installer et vérifiez chaque année qu’il est fonctionnel.

Le drain français

Il s’agit d’un tuyau perforé qui fait le tour de votre maison, à la base des fondations, pour recueillir l’eau qui pourrait s’y accumuler. Il se déverse généralement dans un puisard, une fosse de rétention, un égout ou un fossé. Sa durée de vie est de 25 ans et plusieurs communes proposent des subventions à cet effet. Lors de l’installation d’un nouveau drain français, demandez à l’entrepreneur d’ajouter des cheminées de nettoyage qui faciliteront son entretien.

La pompe de puisard

Située au sous-sol ou dans le vide sanitaire, la pompe renvoie l’eau du drain ou de la nappe phréatique vers l’égout municipal ou votre propriété. Optez pour une pompe équipée d’une batterie de secours qui sera utilisée en cas de panne de courant. Lors de l’installation, demandez au pompier d’ajouter un chemin de dérivation qui ramènera l’eau vers votre propriété si l’égout municipal est plein. Certaines communes interdisent le raccordement au réseau communal.

* Selon les conseils de Marco Lasalle, directeur du service technique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ)

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