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voile non retiré, «pression médiatique», réactions… Ce que l’on sait

L’élève soupçonnée d’avoir giflé lundi une enseignante de son lycée de Tourcoing (Nord) qui lui demandait d’ôter le voile qu’elle venait de mettre en sortant de l’établissement a obtenu une prolongation mercredi avant d’être jugée, et comparaîtra le 11 décembre. . Voici ce que l’on sait de cette affaire.


Ce qui s’est passé?

Les faits se sont produits mardi au lycée Sévigné de Tourcoing, dans le Nord. Une enseignante de sciences et technologies médico-sociales aurait demandé à une élève d’enlever le voile qu’elle venait d’enfiler en sortant de l’établissement. En échange, elle aurait reçu des insultes. Le professeur alors «opposé à ce qu’il quitte l’établissement pour obtenir son identité” et l’étudiant a alors porté “une gifle au professeur, qui la rendait”, a indiqué le parquet de Lille à l’AFP. “Plusieurs coups, menaces et bousculades ont suivi.», ajoute la procureure Carole Étienne. L’étudiant, âgé de 18 ans et inconnu des services de police, puis s’enfuitavant d’être interpellée à son domicile et placée en garde à vue. Les cours, suspendus mardi, ont également été annulés mercredi afin de permettre «un temps d’échange et de travail” pour le personnel, selon le rectorat. L’enseignant a porté plainte et un conseil disciplinaire est également prévu pour la jeune fille de 18 ans.

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Que s’est-il passé à l’audience ?

L’agresseur présumé a bénéficié d’un sursis mercredi avant d’être jugé, et comparaîtra le 11 décembre. »Je suis désolé pour les coups que j’ai pu infliger à ce professeur.» a déclaré la jeune fille de 18 ans, veste noire sur tee-shirt blanc, lors de l’audience de comparution immédiate au cours de laquelle elle a obtenu ce délai. Cet étudiant de dernière année des métiers professionnels de l’hôtellerie sera jugé pour violences suivies d’une ITT de moins de huit jours et menaces de mort sur personne chargée d’une mission de service public. Elle a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de prendre contact avec la victime et de se présenter à son domicile ou à proximité de l’école.

La présidente a indiqué qu’elle n’avait pas nié avoir frappé l’enseignant mais qu’elle avait contesté les menaces de mort. Soulignant qu’elle n’avait pas de casier judiciaire, l’avocat de la jeune fille, Ossama Dahmane, a estimé à l’audience que sa place n’était pas en comparution immédiate. Il a dénoncé aux journalistes « une procédure guidée par l’opinion publique” et a dit qu’il espérait que « pression médiatique » tombe pour que sa cliente puisse arriver sereinement à son procès.

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L’enseignant n’était pas présent à l’audience de mercredi. “Ma cliente a été choquée car elle ne fait que faire son devoir et visiblement depuis quelques temps, les enseignants (…) et bien d’autres organismes professionnels ont toujours été victimes de violences alors qu’on veut faire respecter un Etat de droit, un principe, des règles de sécurité.», a déploré son avocat, Eric Cattelin-Denu, auprès des journalistes. Il a également souligné que le nom de l’enseignant avait “circulé sur les réseaux sociaux”. “J’espère ne pas craindre pour sa sécurité mais de toute façon, il y a (…) des postures qui sont extrêmement désagréables”il a pointé du doigt.

Quelles ont été les réactions ?

La ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet, qui s’est entretenue avec le professeur, a annoncé qu’un « mesure de précaution » avait été prise contre l’étudiant “de lui interdire l’accès à l’établissement jusqu’à ce que son conseil de discipline se réunisse”. Soulignant un acte qui défie le« école laïque » et “la République », elle a indiqué qu’elle avait demandé «des sanctions disciplinaires très fermes« . “Dans tous nos établissements, la loi de 2004 doit s’appliquer, toute la loi de 2004” interdisant le port de signes religieux à l’école, a réagi le ministre délégué chargé de la réussite éducative Alexandre Portier. “L’heure n’est plus à l’errance, à l’hésitation, mais à une ligne claire, ferme et affirmée.»il a ajouté.

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L’enseignant a également pu compter sur le soutien de Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur et maire de Tourcoing, ou encore de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France. « La laïcité est un des piliers de l’école de la République, elle ne se négocie pas », a déclaré ce dernier. Dans un communiqué diffusé mercredi, les déléguées syndicales des équipes éducatives du lycée apportent leur soutien à leur collègue victime de violences. mais soulignez un «fugue incontrôlable et biaisée« Médias, réseaux sociaux et politiques.

Les événements du lundifont partie d’une série de cinq cas d’agressions physiques contre des enseignantes, survenues ces dernières semaines dans différents contextes», expliquent-ils, soulignant que «la question de la laïcité ne s’est posée que dans l’un d’entre eux ». Suppression d’heures, postes d’enseignants non pourvus, manque d’infirmières, »les dégradations successives de nos conditions de travail (…) nous empêchent de prévenir ces difficultés, comme nous l’avons toujours fait avant qu’elles ne se transforment en violences »ils écrivent.

Que disent les autres étudiants ?

Leïla, une étudiante de terminale qui n’a pas été témoin des événements, se dit :vraiment choqué » mardi. « Pourquoi une telle violence pour un simple voile ? L’institutrice aurait très bien pu demander très calmement à la jeune fille d’enlever son voile »estime l’élève, qui retire le sien au lycée. Pour une autre élève, en première année, qui ne souhaite pas donner son nom, l’élève a été arrêtée « Elle aurait dû simplement enlever son voile et le mettre à la sortie de l’école, comme le font toutes les filles. » « La prof voulait juste se défendre, imposer les règles», selon la jeune fille.

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Une poignée d’élèves se sont rassemblés mercredi à midi devant le lycée, dont un ami de l’accusé qui a décrit la situation comme‘”injustice”, considérant que remettre un voile avant d’avoir complètement quitté l’établissement était “habituel. Pour Bilel (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), un lycéen venu au tribunal pour soutenir son ami, ces faits “ne lui ressemble pas du tout.” “Ce que je n’ai pas compris, c’est que le professeur était intervenu en le giflant. Ce qu’elle aurait dû faire, c’est jouer intelligemment, sachant qu’elle est une adulte.», a-t-il estimé.

(mise à jour avec l’AFP)

 
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