News Day FR

le lycéen, sous contrôle judiciaire, sera jugé en décembre

“Je suis désolée des coups que j’ai pu donner à cette enseignante et j’espère que ça se passera bien”, a déclaré la jeune fille, veste noire sur tee-shirt blanc, cheveux en chignon, lors de l’audience de comparution immédiate au cours de laquelle elle demandé et obtenu ce délai.

Le lycéen de 18 ans, étudiant en dernière année des métiers professionnels de l’hôtellerie, sera jugé pour violences suivies d’une ITT de moins de huit jours et menaces de mort sur personne chargée d’une mission de service public. Elle a été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de prendre contact avec la victime et de se présenter à son domicile ou à proximité de l’école.

Le président a indiqué que le lycéen ne niait pas avoir frappé l’enseignant mais contestait les menaces de mort.



L’avocat de la jeune fille, Ossama Dahmane, a estimé à l’audience que sa place n’était pas en comparution immédiate, soulignant qu’elle n’avait pas de casier judiciaire. Il a dénoncé « une procédure guidée par l’opinion publique ».

L’enseignant n’était pas présent à l’audience.

Un conseil de discipline annoncé

“Les enseignants et bien d’autres organismes professionnels sont toujours victimes de violences dès lors que l’on veut faire respecter un Etat de droit, des principes”, a déploré son avocat, Me Eric Cattelin-Denu, devant les journalistes présents.

Les cours, suspendus mardi, ont également été annulés mercredi pour laisser “du temps d’échange et de travail” aux personnels, a indiqué le rectorat.

Selon les premières investigations, l’enseignante a demandé à l’élève “d’ôter son voile religieux, avant de faire l’objet de propos injurieux”, a indiqué mardi le parquet.

L’enseignant s’est alors « opposé à sa sortie de l’établissement afin d’obtenir son identité » et l’élève a alors « giflé l’enseignant, qui l’a restitué ». « Plusieurs coups, menaces et bousculades ont suivi », selon la même Source.

L’enseignant a porté plainte. Un conseil de discipline est également prévu.

Mardi, la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, pointant du doigt une loi qui conteste « l’école laïque » et « la République », a indiqué à l’Assemblée nationale qu’elle avait demandé « des sanctions disciplinaires très fermes » à l’encontre de l’élève.

Dans un communiqué diffusé mercredi, les déléguées syndicales des équipes éducatives du lycée apportent leur soutien à leur collègue victime de violences mais soulignent un « excès incontrôlable et biaisé » des médias, des réseaux sociaux et des politiques.

Les événements de lundi « font partie d’une série de cinq cas d’agressions physiques contre des enseignantes, survenues ces dernières semaines dans différents contextes », expliquent-ils, soulignant que « la question de la laïcité ne s’est posée que dans un seul d’entre eux.

Suppression des horaires, postes d’enseignants non pourvus, manque d’infirmières, “les dégradations successives de nos conditions de travail (…) nous empêchent de prévenir ces difficultés, comme nous l’avions toujours fait avant qu’elles ne se transforment en violences”, écrivent-ils, estimant que cette situation crée des tensions. parmi les étudiants et le personnel.

Une poignée d’élèves se sont rassemblés devant le lycée à la mi-journée, dont une amie de la jeune fille qui a qualifié la situation d'”injuste”, estimant que remettre un voile avant d’avoir complètement quitté l’établissement était “habituel”.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :