News Day FR

«Il y a des gens qui meurent sur les listes d’attente au Québec», prévient un médecin

Un médecin de famille, découragé par les longues listes d’attente pour avoir un médecin, mais aussi pour avoir un suivi auprès d’un professionnel de la santé spécialisé, lance un cri du cœur pour que des solutions soient trouvées.

“C’est navrant de pratiquer dans des conditions comme celles-là, c’est vraiment décourageant”, a déclaré le D.r Benoit Heppell, médecin de famille au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

Le professionnel connaît lui-même la difficulté de trouver un médecin de famille, puisqu’il est sur la liste d’attente depuis des années pour en obtenir un.

«J’attends sur la liste et je consulte en privé parce que c’est simple et rapide», a-t-il reconnu mercredi dans l’émission d’Isabelle Maréchal au 99,5 FM.

Il n’est pas le seul à avoir choisi de se tourner vers le privé. Guillaume Desnoyers, chasseur de têtes, associé senior chez Desnoyers Executive Search, est à la recherche d’un médecin de famille depuis près de 2752 jours.

« Au lieu de sortir ma carte RAMQ, je sors ma carte de crédit », a-t-il admis.

Une situation « catastrophique »

Chaque jour, le Dr Heppell voit dans son cabinet des patients qui le supplient de prendre comme client un de leurs proches, car ils ne trouvent pas eux-mêmes de médecin.

«Cette histoire d’attente d’un médecin de famille est catastrophique», a-t-il déclaré.

De son côté, le Dconcernant Élyse Berger Pelletier, urgentologue à l’Hôtel-Dieu-de-Lévis et directrice des services professionnels au CIUSSS de la Capitale-Nationale, juge que trois patients sur cinq qui passent par l’urgence de sa région n’ont pas de famille médecin .

Le problème affecterait également les suivis auprès des spécialistes du réseau de la santé.

«Il y a des gens qui meurent sur les listes d’attente au Québec pour certaines interventions [spécialisées]», a déploré le médecin de famille.

Les réunions toujours utiles ?

Pour le Dr Heppell, force est de constater qu’il y a parfois un problème quant à l’opportunité de prendre rendez-vous avec un médecin de famille, les patients venant souvent le voir alors qu’ils devraient consulter un autre professionnel.

« Il faut jouer sur l’offre, mais il faut aussi jouer sur la pertinence des concertations […]. Nous devons mettre en place des outils pour guider les gens à savoir quand nous consultons », a-t-il souligné.

C’est une situation que le Dconcernant Berger Pelletier du côté des urgences.

«Au Québec, il n’y a jamais eu autant de rendez-vous en médecine familiale et pourtant cela a eu peu d’impact sur les visites externes à nos urgences», a-t-elle analysé.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :