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le chat sort du sac

Nous savons désormais que ce n’est pas toujours le cas.

Dans un rapport d’enquête explosif de la Commission des droits de l’homme et des droits de la jeunesse (CDPDJ) sur lequel La presse ont mis la main, nous avons appris que des ouvriers retiraient sciemment des bébés en déformant la vérité, en se basant sur de vagues impressions qui n’étaient en aucun cas documentées ou validées.

Cela vise la Mauricie, mais cela se passe ailleurs.

Premièrement, il est bon de voir que la CDPDJ, qui a déserté les tribunaux, a mené une solide enquête en examinant 140 cas où des enfants de moins de six ans – dont des nouveau-nés – ont été donnés en adoption entre le 1er janvier 2021 et le 1er janvier. , 2023. Ils ont été orientés vers l’adoption régulière mais aussi vers la « banque mixte », dans laquelle des personnes préqualifiées attendent d’accueillir un enfant.

Les cas exposés dans l’enquête de la CDPDJ donnent des frissons. On parle de rapports modifiés, de parjure devant les tribunaux où le portrait de certains parents est noirci pour les disqualifier, de décisions qui sont prises par des travailleurs inexpérimentés à partir d’informations remontant à près de 15 ans.

Dans un cas, un bébé a été retiré le lendemain de sa naissance sans que la mère en soit informée. Pire encore, l’intervenante s’est arrangée avec l’infirmière pour que la famille d’accueil reparte avec l’enfant en catimini.

« Le problème : 12 % des enfants de l’échantillon analysé – soit environ un sur dix – ont été placés dans une famille d’accueil mixte de type banque à la suite d’une évaluation qui « n’était pas complète » au sens de la loi, selon l’enquête. », écrivent Caroline Touzin et Gabrielle Duchaine, qui ajoutent que « près d’un enfant sur cinq a été placé dans ce type de famille d’accueil sans qu’aucun outil clinique n’ait été utilisé lors de l’évaluation.

Pour la moitié des enfants, les normes n’étaient pas respectées.

Nous ne parlons pas ici de simplement rogner sur les raccourcis, nous parlons de négligence systémique et de fausses déclarations. On comprend, en lisant, que la fin – le retrait de l’enfant – justifie les moyens. On comprend aussi qu’aux yeux de certains intervenants, les enfants du DPJ qui deviennent parents sont automatiquement disqualifiés.

Ils ont le droit d’être évalués sérieusement, de leur donner un coup de main si nécessaire, de ne pas se voir retirer froidement leur nouveau-né.

Malheureusement, je n’ai pas été surpris par les résultats de cette enquête. Depuis des années, et plus encore ces deux dernières années, je reçois des cas documentés de personnes aux prises avec des mensonges, des omissions, des falsifications et des luttes de pouvoir. De quoi ne plus pouvoir parler de cas isolés. C’est ce que confirme la CDPDJ, par la force du nombre de dossiers étudiés.

Dès que la nouvelle est tombée La presse Mercredi, le ministre Lionel Carmant s’est dit « déconcerté » par cet « intolérable », comme il le dit à chaque fois qu’un fiasco touchant le DPJ ressort dans les médias. Il a immédiatement annoncé l’encadrement du DPJ de la Mauricie, laissant entendre qu’il pourrait y avoir des suspensions.

Ce serait le moins que nous puissions faire.

C’est lui qui avait mandaté la CDPDJ pour enquêter en février 2023 après que le collègue du Écrivain de nouvelles, Sébastien Houle, a publié des témoignages sur des rapports modifiés, des cas de parjure, entre autres pour adoption dans des banques mixtes. La directrice du DPJ de la Mauricie, Martine Scarlett, avait alors répondu que « nos travailleurs sont extrêmement engagés et travaillent chaque jour, auprès des enfants, pour assurer leur protection ».

Elle a assuré que les jeunes intervenants n’étaient pas livrés à eux-mêmes. « Ils ne le font pas seuls, ils ont des encadrants », affirmant du même souffle que, « malgré le sombre pronostic, la loi nous dit de tout mettre en œuvre pour œuvrer au retour de cet enfant dans son milieu de vie ». L’enquête de la CDPDJ démontre le contraire.

Mme Scarlett était toujours en poste jusqu’à hier.

Le rapport d’enquête de la CDPDJ date pourtant de juillet et, évidemment, il n’aurait pas fait beaucoup de bruit sans les révélations de La presse. Publiquement confronté aux faits, Lionel Carmant n’a eu d’autre choix que de réagir en annonçant une tutelle. Étonnamment, le ministre responsable des services sociaux a indiqué hier qu’il n’était pas au courant.

« J’avais demandé une enquête à la CDPDJ. Je n’ai pas encore les résultats. Mais avec ce que j’ai lu ce matin [mercredi 9 octobre]c’est intolérable.

Avons-nous « oublié » de lui en parler ?

Oui, il y a d’excellents travailleurs qui se consacrent aux familles, qui sont honnêtes et rigoureux, mais on sait maintenant qu’il y en a d’autres qui sont prêts à se parjurer, à falsifier des rapports, à tirer des conclusions trop hâtives.

Désormais, on ne peut plus prétendre que le PDJ a toujours raison, que si une telle décision est prise, c’est parce qu’il y a forcément une bonne explication.

C’est un début.

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