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“La Panne” grotesque and polyglot farce

«La panne», farce grotesque et polyglotte

Gabriel Alvarez combine son Theatre Action Studio avec une troupe colombienne pour accueillir Dürrenmatt à sa manière effrayante. Succulent.

Publié aujourd’hui à 16h55

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Ceux dont les démarches conduisent régulièrement à Galpon reconnaître parmi des milliers la signature stylistique de Gabriel Alvarezrésident permanent du théâtre avec la chorégraphe Nathalie Tacchella et le marionnettiste Padrutt Tacchella. Dans les sous-bois des bords de l’Arve, que le metteur en scène serve Heiner Müller, Valère Novarina, Beckett ou les Grecs, le geste sera certainement cérémonieux, la voix luxueuse et le langage contagieux. Dans la communauté locale, Alvarez est le visionnaire, l’obsessionnel, le macabre du groupe.

Cette fois, le hurluberlu s’inscrit dans un projet au long cours, dont les prémices ont eu lieu lors d’un séjour au sein de son entreprise genevoise. Studio d’action théâtrale dans sa Colombie natale. C’est à Medellín qu’est née l’idée d’un potlatch avec le Pequeño Teatro, à l’occasion de son demi-siècle d’existence, vers “La panne” de Friedrich Dürrenmatt. Première étape, une version francophone de la coproduction est présentée au Galpon ce mois d’octobre 2024 ; match retour, elle se produira en mars 2025 dans la deuxième ville colombienne, en espagnol cette fois. Trois actrices basées à Genève face à trois actrices de Medellín.

A priori, on ne considérerait pas forcément le texte publié en 1956 par le grand écrivain suisse comme la porte d’entrée idéale pour traverser l’Atlantique, du lac Léman à la cordillère des Andes. Son pitch : victime d’une panne de voiture, le représentant du textile Alfredo Traps est invité par un juge à la retraite entouré d’anciens collègues à participer au procès simulé auquel les avocats se livrent autour d’un savoureux banquet. Au cours du spectacle, Alfredo passe de faux accusé à véritable coupable passible de la peine de mort.

De son côté, évitant tout risque d’accident, Gabriel Alvarez trouve le moyen d’adapter l’œuvre à son goût. L’avocat devient avocat (Justine Ruchat), la procureure (Clara Brancorsini), et la juge (Omaira Rodriguez), ainsi que le bourreau (Albeiro Pérez), assaisonnent les dialogues de formules hispaniques ou latines. Au-delà des manières, l’auteur et les officiants trouvent un terrain d’entente dans une vision tout aussi grotesque d’une société consumériste en proie au cannibalisme.

“La panne”jusqu’au 20 octobre au Théâtre du Galpon, www.galpon.ch

Katia Berger est journaliste à la section culturelle depuis 2012. Elle couvre l’actualité du spectacle vivant, notamment à travers des critiques de théâtre ou de danse, mais traite aussi parfois de la photographie, des arts visuels ou de la littérature.Plus d’informations

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