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une première réunion d’information tendue

La fusion de La Fare et de Saint-Bonnet, en discussion depuis avril 2024, suscite des inquiétudes. Le projet, soutenu par les deux communes du Champsaur, a été défendu ce lundi 7 octobre lors d’une réunion d’information qui n’a pas convaincu l’assistance. Le ton est monté, malgré les disputes des deux communes.

“Nous n’avons rien de commun avec Saint-Bonnet, nous avons la Drac qui nous sépare”. L’intervention musclée de cet habitant de La Fare résume bien le sentiment majoritaire des habitants de ce petit village du Champsaur : la peur de se voir englouti par la commune voisine de Saint-Bonnet, dont seul un pont les sépare.

“Je voudrais savoir pourquoi nous avons besoin d’être absorbés, puisque c’est le terme”, ajoute un second.

La soirée organisée lundi 7 octobre avait pour objectif d’informer et d’apaiser les inquiétudes des citoyens concernant le projet de fusion des deux communes. Cela ne s’est pas produit. A la fin de la rencontre, les visages sont tendus. Invectives, sifflets et huées ont accompagné les discours des équipes municipales.

Malgré tous ses efforts, l’animateur et chef de projet Petite Ville de Demain, Nicolas Pascal, a dû écourter la séance. «Ceux qui ont déjà été fusionnés avec Saint-Bonnet, les petits hameaux, restent à l’écart», précise Rémi, un habitant de La Fare.

« Les habitants se sont rendu compte qu’il y avait un certain nombre de questions restées sans réponse et je ne suis pas sûr qu’ils auront trouvé leurs réponses », analyse Yves, également habitant du village.

Un transfert de compétences vers l’intercommunalité au cœur de la problématique

Car le format de la rencontre, une longue présentation suivie d’un jeu de questions-réponses, a tendu un public qui s’attendait à un débat ouvert. Surtout, le calendrier de la fusion est discutable et a été perçu comme un manque de transparence.

Les tensions se concentrent également sur la hausse des taxes foncières, même si l’équipe municipale de Fare assure que la hausse serait lissée sur 12 ans, ce qui correspondrait à une augmentation de 4 à 8 euros par an.

A la tribune, le maire de La Fare, Jérôme Roux, assure que le projet permettrait d’augmenter le budget de la nouvelle commune et son attractivité. L’élu s’inquiète du transfert de certaines compétences vers l’intercommunalité d’ici 2026 et donc d’une baisse des revenus. « On va perdre la compétence économique, on va perdre la compétence eau… Tout cela va peut-être passer au niveau intercommunal », s’inquiète Jérôme Roux.

De son côté, le maire de Saint-Bonnet Laurent Daumark estime que la fusion est cruciale pour l’avenir des deux communes : « Toutes les subventions passent par les Communautés de Communes et si on n’est pas un peu fort au centre de la Communauté de Communes municipalités, nos projets ne seront pas une priorité.

Selon les équipes municipales, la fusion permettrait les investissements nécessaires en termes de logement, de santé, de tourisme et de développement urbain. Le ton se veut rassurant : les services de proximité seraient maintenus et le nombre d’élus resterait équivalent.

Un vote pour dissiper les tensions

Rien n’y fait. L’exaspération a même poussé certains citoyens à créer un collectif pour protester contre la fusion, ce qui a conduit à l’organisation d’une consultation publique prévue le 24 novembre. Un vote au conseil municipal doit alors avoir lieu mais le temps presse : si la fusion est maintenue , elle doit légalement avoir lieu avant le 1er janvier 2025.

D’ici là, les deux communes continueront de tenter de convaincre leurs habitants. Le dialogue n’est pas encore rompu : une deuxième réunion d’information est prévue ce jeudi 10 octobre à 20 heures à la mairie de Saint-Bonnet.

 
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