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Effets et méfaits de la croissance démographique

Effets et méfaits de la croissance démographique

Le canton continue de se développer, mais avec de grandes disparités entre les régions. Une évolution que Félicien Monnier observe d’un œil critique.

Félicien Monnier – President of the Vaudoise League

Publié aujourd’hui à 6h43

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La Ville de Gland souhaite briser son image de ville dortoir. La municipalité prévoit une campagne de communication sur trois ans dans toute la Suisse romande, dotée d’un budget de 400’000 francs, pour valoriser les atouts économiques, culturels et associatifs de sa ville.

Le récent avis au Conseil municipal rappelle « que l’augmentation de la population n’est pas un objectif en soi », mais aussi que « l’arrivée de nouveaux habitants permet à Gland de maintenir et d’adapter ses services publics ». La croissance démographique est donc bien un objectif, voire intermédiaire. La Municipalité entend « renforcer l’attractivité de la ville » et « favoriser la croissance économique », déjà en marche.

Dans le même temps, on apprenait qu’Yverdon allait devenir une « ville morte ». Si les commerces fermaient en centre-ville, dans vingt-cinq ans, le nombre d’opticiens aurait presque doublé, tout comme les pharmacies. On attend les chiffres sur les kebabs, les salons de manucure et les barbiers. Les autorités pointent du doigt les centres commerciaux de banlieue. La Municipalité reconnaît sa marge de manœuvre limitée. La mauvaise réputation de la ville joue aussi: au brouillard du Nord Vaudois se joignent désormais les trafiquants de drogue de la Place de la Gare.

L’impression générale est que Gland brille et compte bien le faire savoir, désireux d’attirer encore plus de navetteurs et de multinationales. Tandis qu’Yverdon, comme d’autres villes du Nord et de la Broye, souffre du vieillissement de sa population et de la baisse de son niveau socio-économique. De telles disparités sur un si petit territoire sont frappantes.

Nous attendons 1 million d’habitants en 2050. Nous en voyons déjà les effets. Remplies de grues et de pylônes en construction, les villes de Prilly à Morges en passant par Bussigny étalent leurs constructions nouvelles et sans âme le long de la ligne CFF. De telles visions ont longtemps semblé réservées à la banlieue zurichoise. Le «dynamisme» tant vanté de la région lémanique n’est pas vraiment un rêve devenu réalité.

Devant la laideur de ces immeubles ou de ces devantures vides, les premières victimes de notre croissance seront notre culture et notre identité. Plus nombreux, les Vaudois de 2050 se connaîtront moins. Leurs autorités leur sembleront plus distantes, et donc moins légitimes. L’affaiblissement des liens sociaux va dissoudre les liens politiques et institutionnels. Les attentes envers l’État vont augmenter. Ils le forceront à gonfler et à prendre du poids.

De nouveaux problèmes

Ces dissolutions résultent principalement de notre croissance démographique. Ses raisons sont connues : l’immigration et certaines formes de promotion économique. Cela créera des problèmes encore inconnus. Ils appelleront à leur tour de nouvelles dépenses. Les politiques publiques coûteuses de promotion de la « cohésion sociale », déjà entamées, ne pourront qu’accompagner les dégâts. Ils ne les empêcheront pas, à moins que nous ne remettions en question leurs causes.

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