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Des masques en or millénaires sauvés avant une vente illégale en Iran

L’Iran, riche d’un patrimoine historique plusieurs millénaires, est régulièrement confronté à des tentatives de trafic de ses trésors culturels. Cette menace pèse particulièrement sur les vestiges de l’empire élamite, l’une des plus anciennes civilisations de la région, connue pour ses rituels funéraires et ses objets artistiques complexes. Récemment, une opération menée par la police dans la province de Bouchehr a permis de récupérer deux masques en or, datant de plus de 2 000 ans, qui étaient sur le point d’être vendus illégalement.

Ces objets, associés aux pratiques religieuses élamites, illustrent non seulement le savoir-faire des artisans de l’époque, mais aussi l’importance de préserver le patrimoine dans un contexte où les réseaux de trafic d’antiquités continuent d’exploiter ces richesses. culturel. L’opération, menée le Département du patrimoine culturel iranien, constitue une étape cruciale dans la lutte contre ces pratiques destructrices.

Une saisie majeure dans la lutte contre le trafic d’antiquités

La police iranienne, les autorités locales, a réussi à démanteler un réseau de trafiquants d’antiquités dans la province du Fars. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne menée par les autorités iraniennes pour lutter contre le trafic croissant d’antiquités. La région de Bouchehr, où les passeurs ont été interceptés, constitue un point de transit clé pour ces réseaux criminels. Notamment en raison de sa proximité avec des sites archéologiques majeurs. Les trafiquants transportent ces objets culturels vers des acheteurs privés, souvent à l’étranger. Une surveillance intensive et une coordination entre la police locale et le Département du patrimoine culturel ont permis cette saisie.

La police iranienne a repéré les passeurs au port de Ganaveh, dans la province de Bouchehr. L’opération a culminé à Chiraz, la ville où les passeurs tentaient de réaliser une vente illégale, dans la province du Fars.

Objets saisis. © Mehr Agence de Presse

Grâce aux renseignements, les autorités ont réussi à intercepter les trafiquants juste avant la transaction. Les forces de l’ordre ont saisi plusieurs objets de valeur, dont les deux masques en or élamites. Esmaeel Sajjadi-Manesh, chef de la police de Bouchehr, a déclaré que les objets remontaient à la période pré-achéménide et à la fin de l’empire élamite. Le chef de la police a également révélé que les passeurs cherchaient à vendre ces masques pour plusieurs milliards de tomans, soit une somme équivalente à environ 50 000 dollars américains. Sajjadi-Manesh a ajouté que les objets récupérés ont été restitués à Bushehr.

Trésors élamites : un patrimoine inestimable

L’héritage élamite s’étend sur plus de deux millénaires. Elle constitue l’une des civilisations les plus anciennes et les plus influentes du plateau iranien. Situé dans le sud-ouest de l’Iran, l’empire élamite existait entre 3 000 et 500 avant notre ère. Les Élamites étaient connus pour leurs structures politiques complexes. Ils avaient une organisation fédérale où les rois gouvernaient en coordination avec les princes locaux.

Leur capitale, Suse, constituait un point central des échanges culturels et commerciaux avec les civilisations mésopotamiennes voisines. Particulièrement avec Babylone et l’Assyrie. Cette interaction a permis aux Élamites de développer une culture unique. Elle est marquée par une grande diversité de pratiques religieuses et de productions artistiques.

Leur art, notamment les objets funéraires, reste un témoignage exceptionnel de leurs croyances spirituelles et sociales. Les Élamites considéraient la mort comme une transition vers l’au-delà. Les rites funéraires jouaient un rôle essentiel dans leur culture. Les masques en or, comme ceux récemment saisis, figuraient parmi les objets les plus précieux de ces rituels. Ces masques étaient décorés de motifs symboliques. Ils représentaient la protection divine et la continuité de l’âme dans l’au-delà. L’utilisation de l’or dans ces objets funéraires soulignait l’importance sociale et spirituelle du défunt. Ces objets précieux étaient donc réservés aux élites et aux figures de pouvoir de l’époque.

Ces objets sont aujourd’hui indispensables aux archéologues et aux historiens dans leur quête de compréhension des pratiques religieuses et sociales de l’époque. Les masques en or élamite sont rares et difficiles d’accès. Ils fournissent un aperçu précieux des rituels funéraires élamites, des croyances sur l’au-delà et du rôle central de la religion dans cette société ancienne.

Une culture menacée

L’Iran, pays au patrimoine millénaire, abrite de nombreux sites archéologiques majeurs. Certains remontent à plus de 4000 avant notre ère. Outre les célèbres vestiges achéménides de Persépolis, des sites préhistoriques comme Chogha Zanbil ou Suse datent de l’époque élamite. Chogha Zanbil est une ziggourat élamite construite au XIIIe siècle avant notre ère, dédiée au dieu Inshushinak, située au Khuzestan.

Il s’agit d’une structure religieuse en forme de pyramide à plusieurs niveaux. Suse est située au sud-ouest de l’Iran. Elle est célèbre pour ses palais royaux et ses temples. Elle représentait une capitale politique et culturelle de l’empire élamite et de la Perse achéménide.

Ces sites témoignent de la richesse culturelle du pays. Cependant, ce patrimoine reste constamment menacé par des réseaux de contrebandiers qui cherchent à profiter de la forte valeur de ces antiquités sur le marché noir. Sajjadi-Manesh a insisté sur la nécessité de protéger ce patrimoine. Il a conclu dans un communiqué : « Quiconque tenterait d’exploiter ou d’endommager ce patrimoine s’exposerait inévitablement à toute la force de la loi. ».

L’opération de récupération des masques élamites fait partie d’une série d’efforts plus larges déployés par l’Iran pour préserver son patrimoine. Le gouvernement iranien et les autorités locales ont intensifié leurs actions contre le trafic d’art et d’antiquités. Notamment dans les régions du sud du pays où le risque est particulièrement élevé. Grâce aux opérations de surveillance et à l’étroite collaboration entre les services de sécurité, de nombreuses tentatives de vente illégale d’objets historiques ont été déjouées ces dernières années. Le chef de la police de Bouchehr a déclaré que cette saisie constituait un succès majeur dans la lutte contre ce type de crime. Il a souligné l’importance de ces objets pour comprendre l’histoire iranienne.

Source : Agence de presse Mehr

 
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