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les victimes crient à l’exclusion

Victimes recevant de la nourriture à Mambia

L’Agence Nationale de Gestion des Urgences Humanitaires et des Catastrophes (ANGUCH) et les autorités de Kindia s’activent pour venir en aide aux populations de Mambia. Cette localité, secouée il y a quelques jours par d’énormes inondations, bénéficie de vivres pour sortir de l’impasse. Mais la distribution et le recensement ne se déroulent pas comme le souhaitent les victimes qui dénoncent un processus sélectif, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Thierno Oury Diallo, président de la délégation spéciale Mambia, interviewé par notre reporter, est revenu à la mission ANGUCH dans la localité.

Thierno Oury Diallo, président de la délégation spéciale Mambia

« Nous avons une mission d’ANGUCH. Dans notre commune, de nombreux villages ont été fortement touchés par les inondations. J’ai demandé à tous les présidents et chefs de secteurs d’enregistrer les victimes et de nous envoyer les listes, que nous transmettrons à ANGUCH. Même les représentants de l’ANGUCH se sont rendus dans les zones touchées, notamment Fossikhouré, Sanaya, Bouramaya, Sansandji, Kimbéli, Soliakhouré, etc. Certains villages ont même été complètement relocalisés. Les autorités sont informées. Toutefois, certains habitants se plaignent déjà de ne pas avoir vu leur nom sur les listes. Nous sensibilisons et demandons à la population de laisser ANGUCH faire son travail. L’agence a commencé à distribuer la nourriture qu’elle a envoyée et je vous assure que toutes les personnes identifiées seront servies. Mais c’est vrai que ce n’est pas facile avec la population», a expliqué Thierno Oury Diallo.

Sur les accusations portées contre les autorités locales, le président de la délégation spéciale Mambia précise : « Certains disent que les chefs de secteur sont complices, qu’ils n’ont pas mis leurs noms, mais ceux d’autres personnes. Nous avons certifié ceux qui ont leur nom sans numéro de téléphone. D’autres affirment que leurs noms ont été relevés, mais pas leur numéro. Je leur ai dit que tant que leurs noms seraient sur la liste, même sans numéro de téléphone, ils seraient pris en charge une fois que nous en aurons fini avec ceux dont les numéros ont été enregistrés… »

De son côté, Mariama Ciré Barry, habitante de Tingueyogo, reproche à son responsable de secteur de ne pas avoir inscrit son nom sur la liste des victimes.

Mariama Ciré Barry, resident in Tingueyogo

« J’avais embauché trois jeunes pour travailler dans mon champ de tomates avant l’inondation qui a tout détruit. Mon champ s’étendait sur huit parcelles, et j’ai perdu 130 sacs de fumier que j’avais utilisés, pour une valeur totale de 11 millions de GNF, dont je n’ai récupéré que 800 000 GNF. Mon voisin Boubacar et sa femme avaient un champ de plus de huit plaquettes. J’ai vu une mission venir en aide à la population, mais nous n’avons pas eu la chance d’être comptés par notre chef de secteur, car j’étais en déplacement pour la naissance de ma fille au moment du passage des missions. À mon retour, j’ai observé la distribution de nourriture et j’ai appris que seules les personnes touchées étaient concernées. J’ai demandé si c’était les propriétaires de maisons ou de champs, et ils ont répondu que c’était les deux. Je suis également victime des inondations et je demande aux autorités de nous aider à nous nourrir et à relancer nos cultures », a plaidé Mariama Ciré Barry.

De son côté Fatoumata Yansané, résidente du Centre Gbinkili, bénéficiaire de nourriture, a exprimé sa satisfaction.

Mme. Fatoumata Yansané, résidente du Centre Gbinkili

« Nous avons subi de lourdes pertes lors des dernières inondations. L’eau a tout emporté et nos maisons se sont effondrées. C’est pourquoi nous avons interpellé les autorités, et aujourd’hui notre appel est entendu. Nous avons reçu quatre petits sacs de 25 kg contenant du riz, de l’huile, des vêtements et d’autres articles. Nous sommes reconnaissants et que Dieu récompense nos autorités. ANGUCH est une réalité ; ils sont venus nous enregistrer et ont pris nos noms. Ceux qui n’ont pas été identifiés ne recevront pas cette aide aujourd’hui », a-t-elle déclaré.

Bienvenu Houndjo, chargé de préparation et de réponse aux situations d’urgence à l’ANGUCH et chef de mission à Mambia, indique que 66 ménages ont été assistés.

Bienvenue Houndjo, agent de préparation et d’intervention d’urgence à ANGUCH

« Nous sommes à Mambia, dans la préfecture de Kindia. Les vivres que vous voyez sont destinés à 464 ménages, certifiés par les autorités locales et validés par la préfecture. Nous avons planifié notre aide sur cette base, avec des kits alimentaires comprenant du riz et de l’huile, ainsi que des kits non alimentaires contenant du chlore et des produits d’hygiène pour les femmes. Trois postes de travail ont été installés pour distribuer de la nourriture et vérifier les identités. Certaines personnes non enregistrées tentent de s’infiltrer pour obtenir de l’aide, mais nous avons rassuré les 464 personnes enregistrées qu’elles seront servies dans les trois jours prévus”, a déclaré Bienvenu Houndjo.

En réponse aux questions sur les personnes non enregistrées, notre interlocuteur apporte des précisions : « cette situation est une question de gestion locale. Nous, à ANGUCH, avons demandé que tout le monde soit pris en compte en cas de catastrophe. »

Quant à l’assistance aux propriétaires de champs, il ajoute : « L’ANGUCH est un organisme de coordination qui regroupe plusieurs secteurs. Dans le secteur agricole, c’est le ministère de l’Agriculture qui évalue les dégâts et planifie les secours. Il y a deux phases : la première est l’urgence, où nous fournissons de la nourriture aux ménages touchés. La deuxième est la reprise, où nous évaluerons les champs et planifierons la reprise des activités agricoles », a déclaré Bienvenu Houndjo.

De retour de Mambia, Amadou Baïlo Batouala Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tel. : (00224)628516796

 
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