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Les déchetteries parisiennes au coeur d’un scandale de corruption

Trois employés municipaux de la déchetterie de la porte de la Chapelle, au nord de Paris, ont été jugés en septembre pour avoir accepté des pots-de-vin de la part de professionnels du bâtiment, qui cherchaient à déposer illégalement leurs déchets, alors qu’ils auraient dû les amener dans des dépôts spécialisés et payants. Selon la justice, ce système de corruption aurait permis à chacun des trois agents d’empocher 50 000 euros chacun en cinq ans.

Sur la période 2016-2021, sur laquelle la justice a mené ses investigations, le tonnage annuel de la déchetterie est passé de 14 à 35 millions. Cette croissance, qui s’explique par le dépôt de déchets de chantier stockés illégalement, a fait bondir les coûts d’exploitation du site de la Chapelle, et donc la taxe d’enlèvement des ordures ménagères pour le contribuable. Partie civile au procès, la mairie de Paris estime son préjudice à 17 millions d’euros.

“Des conditions optimales pour l’avènement de la fraude”

Lors du procès, le juge a souligné qu’il existait probablement un système de corruption plus large dans les déchetteries parisiennes. De son côté, le journal Libération a révélé un rapport de l’inspection générale des services, remis à la mairie de Paris en 2019, et resté confidentiel depuis, qui pointait vers des « conditions optimales pour l’avènement des fraudes », notamment en raison d’une fraude très peu fréquente. chèques et pièces justificatives facilement falsifiables.

Le dépôt de déchets de chantier a fait grimper les coûts d’exploitation du site de la Chapelle. Partie civile au procès, la mairie de Paris estime son préjudice à 17 millions d’euros.

Suite à ce signalement, la mairie de Paris a installé des caméras de surveillance et des systèmes d’enregistrement des plaques d’immatriculation, sans que cela résolve le problème. Dans les déchetteries de la porte de la Chapelle et de la porte de Pantin, de nombreux artisans auraient continué à venir décharger leurs déchets pour un billet de 50 ou 100 euros, plutôt que de payer plus cher dans les rares déchetteries propres au BTP.

Au Conseil de Paris, l’opposition s’est indignée de n’avoir découvert l’ampleur du problème que lors du procès et dans la presse. « L’autorité politique a occulté ces faits très graves. Nous demandons que ce rapport de l’Inspection générale des services soit publié dans son intégralité”, souligne Rudolph Granier, élu “Changer Paris” dans le 18e arrondissement de Paris. L’opposition a déposé une requête lors du dernier Conseil de Paris pour demander à l’exécutif municipal de s’expliquer sur ces faits.

Colombie-Britannique

 
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