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Un délai « irréaliste » ?

Le sondage, réalisé auprès de 1 190 Canadiens, indique que 55 % des répondants s’opposent à cette interdiction. «Dans chaque région sondée, un plus grand nombre de répondants se disent défavorables plutôt que favorables à cette interdiction», soutient l’IEDM dans son communiqué.

Toutefois, ce dernier ne mentionne pas que plus les sondés sont jeunes, plus ils sont favorables à l’interdiction. Le document détaillé des résultats révèle que 317 répondants sur 1 109, âgés de 18 à 34 ans (55 %), sont d’accord.

Ce résultat fait partie d’une vaste étude, menée par l’IEDM, dans laquelle plusieurs questions ont été posées liées à la gestion de l’énergie au pays. Cela englobe plusieurs aspects, notamment la production et la distribution de pétrole et d’électricité.

Mais nous nous concentrons ici sur la question de l’échéance 2035. Car c’est sur ce point que le communiqué de groupe de réflexion indépendants des politiques publiques ont été les premiers à apparaître.

« Le prix d’achat élevé [70 %]manque d’infrastructure de recharge [66 %] et leur manque d’adaptation au froid canadien [64 %] sont parmi les principales raisons expliquant la réticence des acheteurs », cite l’IEDM comme explication.

Enquête « sans valeur »

«De tels sondages n’ont absolument aucune valeur, car l’IEDM s’appuie sur le manque de connaissances de la plupart des gens concernant les véhicules électriques pour accentuer leurs propres préjugés sur le sujet», réagit Daniel Breton, PDG de Mobilité Électrique Canada et également auteur du livre 50 mythes et demi-vérités sur les véhicules électriquespublié récemment.

“Cela démontre une mauvaise foi évidente de la part de cette organisation qui n’est pas nouvelle dans la manipulation de l’opinion publique”, ajoute-t-il.

Ces constats ne surprennent cependant pas M. Breton. Dans son livre, il classe l’IEDM parmi « les groupes de pression qui favorisent non pas la lutte aux changements climatiques, la décarbonation de l’économie ou encore la science, mais plutôt le libre marché ».

Dans 50 mythes et demi-vérités sur les véhicules électriquesson auteur illustre par trois exemples qu’un véhicule électrique peut coûter moins cher qu’un véhicule à essence si l’on prend en compte le coût total de possession. « Un fait inconnu », selon lui.

Le coût total de possession comprend le paiement mensuel, mais également toutes les autres dépenses, notamment le carburant et l’entretien. Dans de nombreux cas, la différence s’élève à quelques dollars par mois, voire quelques dizaines tout au plus.

Au sujet des infrastructures de recharge, il écrit qu’« il est clair qu’il n’y a pas assez de bornes de recharge publiques aujourd’hui pour satisfaire la demande de bornes de recharge publiques… dans 11 ans ». Il serait inutile et inutile de construire immédiatement le nombre de bornes de recharge nécessaire en 2035.

«C’est aussi ridicule que de dire qu’il faut immédiatement construire des maisons pour la population de 2035», argumente-t-il. « Celles-ci seraient donc vides pendant des années… »

Quant au « manque d’adaptation au froid canadien », M. Breton répond que « les véhicules à essence perdent aussi en autonomie en hiver ». Il rappelle également que la Norvège – pays dont le climat est similaire au nôtre – avait un taux d’adoption de 93,9 % de véhicules électriques et hybrides rechargeables en janvier dernier. « Pendant ce temps, au Québec, nous étions à 25 % de ventes au premier trimestre 2024 et à 12,5 % au Canada durant la même période », écrit-il.

Pas si totale, l’interdiction

On évoque souvent que la vente de véhicules légers neufs équipés d’un moteur thermique sera interdite à partir de 2035. Ce ne sera pas aussi total ni radical qu’on voudrait vous le faire croire.

Il n’en demeure pas moins que les véhicules hybrides rechargeables seront toujours en vente. Parce qu’ils peuvent être branchés, comme les véhicules électriques à batterie.

Ce qui sera interdit de vente en 2035, ce sont les véhicules équipés uniquement d’un moteur thermique ou hybrides sans possibilité de branchement. Ce détail est souvent omis dans les communications.

Et il faut aussi rappeler que cette règle n’échappe pas à un changement de gouvernement.

MÉTHODOLOGIE

L’enquête IEDM-Ipsos a été réalisée auprès de 1 190 Canadiens âgés de 18 ans et plus, entre le 18 et le 22 septembre 2024. La marge d’erreur est de ± 3,3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

 
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