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Une victoire de Trump ferait courir de grands risques à la Suisse

Si Donald Trump est élu une seconde fois président des Etats-Unis le 5 novembre, les conséquences se feront sentir jusqu’en Suisse, selon le groupe de réflexion Foraus. Il appelle le gouvernement à créer une task force pour se préparer au mieux. Berne dit observer la situation « de très près ».

Un second mandat du New-Yorkais entraînerait une insécurité dans les domaines financier, sécuritaire et commercial, prévient le groupe de réflexion.

CLÉ DE VOÛTE

Le groupe de réflexion spécialisé en politique étrangère voit des risques dans trois domaines : le commerce, la finance et la sécurité.

Les droits de douane généralisés de 10% qu’a déjà annoncé le candidat républicain impacteront les exportations suisses, indique Foraus dans une analyse relayée jeudi dans Le Temps. Ils souffriront également des mesures prises par l’UE en réponse.

Au niveau bilatéral, les discussions en faveur d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, entamées lors du premier mandat de Donald Trump entre 2017 et 2021, pourraient être relancées. Mais il faut s’attendre à des exigences de la part de Washington, deuxième partenaire commercial de Berne, dans des domaines sensibles.

Des choix difficiles

Un second mandat du New-Yorkais apporterait également de l’insécurité dans le domaine financier. La déréglementation de Wall Street et le renforcement des contrôles sur les investissements internationaux risquent de mettre la Suisse, qui doit gérer l’ère post-Credit Suisse, dans une position délicate.

D’un point de vue sécuritaire, l’instabilité risque de s’accroître à l’échelle internationale, un retrait des États-Unis de l’OTAN n’étant pas exclu. Dans ce cas, la Suisse, qui n’en est pas membre mais dépend indirectement de l’organisation, devrait faire des choix difficiles pour maintenir la collaboration avec ses partenaires sans affecter sa neutralité.

La Suisse doit donc créer une task force interministérielle pour évaluer les scénarios possibles et s’y préparer, estiment les experts du think tank. Elle doit aussi déjà dialoguer avec des partenaires importants comme l’UE pour convenir des éventuelles mesures à prendre et préparer l’opinion publique sur des sujets sensibles qui risquent de revenir sur la table, comme la neutralité suisse.

Conséquences aussi avec Harris

La Suisse ne devrait cependant pas se sentir soulagée si Kamala Harris est élue, prévient Foraus. Son gouvernement serait plus conforme à celui de Joe Biden et les décisions seraient plus prévisibles, concède le groupe de réflexion.

Mais cela pourrait encore laisser des traces à Berne, comme ce fut par exemple le cas avec la fin du secret bancaire sous Barack Obama. Il y a donc tout intérêt à soigner au plus vite les relations avec le futur gouvernement américain.

La Suisse continuera à travailler en étroite collaboration avec la nouvelle administration américaine, quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, a déclaré à Keystone-ATS Pierre-Alain Eltschinger, porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères. La campagne américaine est suivie « de très près » tant depuis Washington que depuis Berne, assure-t-il.

Les conséquences possibles de la présidence de Donald Trump ou de Kamala Harris restent cependant très difficiles à déterminer, car elles impliquent un haut degré de spéculation, indique Françoise Tschanz, porte-parole du Département fédéral de l’économie.

clsi, ats

 
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