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Meurtrie, Gaza expose son âme à Genève

Meurtrie, Gaza expose son âme à Genève

«Patrimoine en danger»: des dizaines d’objets provenant de Gaza sont exposés au Musée d’art et d’histoire de Genève.

Publié aujourd’hui à 22h43 Mis à jour il y a 12 minutes

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Dévastée par un an de guerre, la bande de Gaza montre une partie de son patrimoine archéologique en Suisse, avec l’exposition de dizaines d’objets provenant de son sol, pour perpétuer son âme et son identité.

Amphore, statuette, stèle funéraire, jarre, lampe à huile, figurine… la nouvelle exposition « Patrimoine en péril » au Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH) présente 44 objets provenant du sol de Gaza, propriété de l’Autorité palestinienne, aux côtés d’un quelques dizaines d’autres objets du Soudan, de Syrie et de Libye.

« Cela fait partie de l’âme de Gaza. C’est même une identité. Le patrimoine, c’est vraiment l’histoire de cette bande de terre, l’histoire des gens qui l’habitent”, a expliqué à l’AFP Béatrice Blandin, commissaire de l’exposition, qui se déroule du 5 au 9 octobre. en février prochain.

Les 44 objets font partie d’une vaste collection de plus de 530 objets conservés dans des caisses dans un hangar sécurisé à Genève depuis 2007.

Responsabilité des musées

Organisée à l’occasion du 70ème anniversaire de la signature à La Haye de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, l’exposition se concentre sur la responsabilité des musées dans la protection des biens culturels face à la destruction, pillages et conflits, et rappelle que la destruction délibérée du patrimoine constitue un crime de guerre.

“Les forces obscurantistes ont compris que les biens culturels sont un enjeu de civilisation car elles n’ont jamais cessé de vouloir détruire ce patrimoine, comme à Mossoul”, a déclaré Alfonso Gomez, membre de l’exécutif de la ville de Genève.

« En cas de conflit, malheureusement, de nombreux agresseurs s’attaquent au patrimoine culturel car cela efface évidemment l’identité d’un peuple, efface son histoire. » Mais « heureusement, il existe des musées, des règles et des conventions qui protègent ces patrimoines », a relevé le directeur du MAH, Marc-Olivier Wahler.

Depuis l’offensive militaire lancée par Israël sur la bande de Gaza en représailles à l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, les sites culturels paient un lourd tribut.

Au 17 septembre, l’UNESCO avait constaté, à partir d’images satellite, des dégâts sur 69 sites culturels depuis le début de la guerre : 10 sites religieux, 43 édifices d’intérêt historique et/ou artistique, 7 sites archéologiques, 6 monuments, 2 dépôts de meubles. biens culturels et 1 musée.

Valeur patrimoniale

A l’heure où le patrimoine culturel palestinien est « plus que jamais victime de destructions, la valeur patrimoniale des objets gazaouis conservés à Genève paraît d’autant plus grande », note le musée.

Ces vestiges, évoquant la vie quotidienne, civile et religieuse de l’âge du bronze à l’ère ottomane, sont arrivés à Genève en 2006 pour être présentés dans l’exposition « Gaza au carrefour des civilisations », inaugurée par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. .

Ces biens appartenaient à l’Autorité palestinienne et à l’entrepreneur palestinien Jawdat Khoudary, qui lui a vendu les siens en 2018. Mais depuis 17 ans, ces objets, qui devaient constituer le futur musée archéologique de Gaza, sont bloqués à Genève. Les conditions d’un retour en toute sécurité ne pourront jamais être réunies.

“Au moment où les objets devaient partir, il y avait la prise de contrôle du Hamas dans la bande de Gaza et des tensions géopolitiques entre la Palestine et Israël”, a expliqué Mme Blandin.

«C’est une coïncidence», dit-elle. Ce revers a finalement permis de sauver des biens « d’importance majeure » tandis que le reste de la collection privée de M. Khoudary restée à Gaza « a été totalement détruite ».

Refuge

Suite à un nouvel accord de coopération signé en septembre dernier entre l’Autorité palestinienne et Genève, la ville s’engage à préserver ce patrimoine le plus longtemps possible.

Le MAH avait déjà servi de refuge en 1939 lorsque les républicains espagnols firent évacuer par train les plus grands trésors du musée du Prado et plusieurs autres collections majeures de leur pays.

Plus récemment, Genève a accueilli l’année dernière une exposition d’œuvres ukrainiennes. La Suisse, d’autres pays, a également pu soutenir plus de 200 musées en Ukraine, pour les aider à préserver leurs collections après l’invasion russe en février 2022.

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