NOURRITURE. La production du Jutel débute enfin à l’usine Kerry de Sainte-Claire. Deux saveurs seront bientôt présentes sur les étals de la plupart des marchés alimentaires de la région : l’orange et le raisin.
Directrice de l’usine de Sainte-Claire, Cynthia Lapointe explique qu’une première production a été réalisée, le temps de voir quelle sera la réaction des consommateurs. « Nous faisions l’équivalent d’une demi-production par saveur. On parle d’environ 50 000 conteneurs pour chacun d’eux. Nous avons conservé certains ingrédients pour les reproduire rapidement si nécessaire, mais nous voulons encore voir comment le marché réagira entre-temps. »
Visiblement fière, elle estime que Kerry a réussi à créer le produit d’antan. «C’est vraiment chaud ! Nous avons retrouvé le goût d’antan. C’est sûr que le contenant a changé, le modèle étant plus rond et plus maniable, mais nous avions dit que nous voulions recréer le look d’antan ou rétro et nous avons réussi. C’était spécial de le voir défiler sur les tapis roulants avec les mêmes couleurs qu’à l’époque. »
Le produit sera distribué par une autre entreprise de Sainte-Claire, DRB distribution, qui a déjà pu mesurer l’intérêt des commerçants à offrir le produit sur leurs tablettes. « DRB faisait toujours des préventes. Les gens sont enthousiasmés et s’en souviennent, mais tous les gérants d’épicerie en 2024 n’ont pas fait l’expérience de ce produit. Il y a des endroits où ça se passe bien, mais c’est plus méconnu dans d’autres. Il est donc difficile de prédire comment le marché se comportera. Les gens devront peut-être demander au début », prévient-elle.
Une certaine demande
Pourtant, l’intérêt semble déjà palpable dans certaines localités. « Tout dans un rayon de 30 kilomètres autour de Sainte-Claire répond très bien. La partie sud de la Beauce, de Beauceville vers la frontière américaine également. Le secteur Sainte-Marie est plus timide, pour le moment, car plusieurs personnes d’autres régions sont venues s’y installer et le produit est peut-être moins connu. »
L’enthousiasme semble déjà acquis au sein de l’usine. « Nous en avons gardé une petite quantité pour notre monde, mais nous avons dû nous limiter. L’objectif premier était de le mettre sur le marché. Nous avions senti l’intérêt pour les 200e de Sainte-Claire, alors qu’on avait quelques bouteilles et que tout le monde me courait après. Même si nous en parlions avant, maintenant que les gens le savent, nous sommes régulièrement interrogés. La curiosité est là. »
La première distribution du Jutel en magasin pourrait donc avoir lieu dès la deuxième semaine d’octobre, le produit devant passer par quelques étapes. « Nous fabriquons un produit alimentaire, nous devons donc nous assurer que le produit est conforme en termes de qualité. On parle d’une dizaine de jours de retard, après la production. »
Cynthia Lapointe explique que, même si le produit contient du lait, il n’est pas périssable à court terme. « On parle de 12 à 15 mois. La technologie garantit qu’il reste stable à température ambiante et peut donc rester dans les rayons pendant au moins un an. Cependant, une fois ouvert, il doit bien entendu être réfrigéré. »
Elle admet que l’aventure, bien que passionnante, s’est révélée plus complexe que prévu initialement. “C’est plus grand que ce que je pensais au départ.” Outre le soutien de la maison mère de Kerry, l’arrivée d’un partenaire comme DRB a grandement aidé. Eux aussi devaient y croire pour que cela fonctionne. »
Elle n’exclut pas la possibilité que deux autres arômes puissent également être produits. « Nous avons eu un très bon accompagnement tout au long de cette démarche. Nous avons développé les recettes d’abricots et de fraises qui existaient aussi à l’époque. Si le marché réagit bien, il n’est pas impossible qu’il puisse être lancé en 2025. »
Ce retour de Jutel officialise la commercialisation d’un premier produit maison, depuis le rachat de l’usine de Sainte-Claire par Kerry en 2004, confirme Cynthia Lapointe. «C’est le premier produit qui porte le logo Kerry, avec l’adresse Sainte-Claire sur l’emballage et qu’on retrouvera dans les rayons des magasins», conclut-elle.
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