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42 médecins de plus dans la Somme, l’Oise continue d’en perdre

Ce mercredi 2 octobre, le Conseil national de l’Ordre des médecins publie son nouvel atlas de démographie médicale. Un document qui permet de dresser un portrait du nombre de professionnels de santé par département année après année.

La Somme gagne des médecins

Dans ce document, on apprend donc qu’en 2024, il y aura 1 970 médecins de la Somme inscrits à l’ordre national des médecins. Un chiffre supérieur à celui de 2023, où il y avait 1923 inscrits. Il faut remonter à 2021 pour retrouver un niveau similaire à celui de cette année.

La proportion de médecins par Samarien est supérieure à la moyenne nationale.

Bien sûr, il existe des disparités. La ville d’Amiens compte à elle seule 1 234 médecins (renforcés par la présence du centre hospitalier universitaire). Les principales villes du département gagnent des médecins là où les centres-villes moyens en perdent : 3 de moins à Ham (où il n’en reste que 9), par exemple.

3 médecins en moins dans l’Oise

Entre 2023 et 2024, les arrivées de nouveaux médecins n’ont pas compensé les départs. En valeur absolue, le département perd trois professionnels.

L’écart avec la moyenne nationale continue de se creuser (puisque la moyenne nationale augmente).

Des progrès au niveau national

Le nombre de médecins actifs entre le 1er janvier 2023 et le 1er janvier 2024 a augmenté, certes modestement, mais significativement (+1,4% soit 3.272 médecins), tandis que ceux exerçant régulièrement ont augmenté de 0,8 % (-0,5% depuis 2010).

Cette croissance s’accompagne d’un rajeunissement de la profession marqué par un âge moyen désormais de 48,1 ans (contre 50,2 ans en 2010) et une part des moins de 40 ans de 48,2% (23% pour les plus de 60 ans).

Par ailleurs, le corps médical se féminise de plus en plus : 51,8% de femmes, contre 40% en 2010.

Si 2023 a marqué une légère hausse du nombre de médecins (+1.672), cette tendance devrait rester modérée avant de s’accélérer dans plusieurs années.

Les services hospitaliers universitaires voient leurs effectifs augmenter et rajeunir (à quelques exceptions près), tandis que les régions périphériques, où la population est plus âgée, connaissent une réduction de leur personnel médical et un vieillissement de leurs praticiens.

« L’accès aux soins a longtemps été une priorité perçue comme essentielle, mais pour laquelle aucune réponse satisfaisante n’a encore été apportée. Ainsi, dans ce contexte, et face à la difficulté des acteurs du système de santé à produire une évaluation précise des besoins sanitaires et médico-sociaux, le Conseil national de l’Ordre réaffirme son engagement à proposer des solutions pour améliorer l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire. La légère augmentation du nombre de médecins ne peut en effet pas être une solution crédible aux difficultés d’accès aux soins et aux difficultés des parcours de soins pour au moins la décennie restante des années 2020. »

Les déserts médicaux demeurent

Malgré cette légère augmentation, certaines zones de la Somme restent des déserts médicaux. C’est notamment le cas du Grand Roye.

7, c’est le nombre de médecins présents sur la commune de Roye au niveau du centre multiprofessionnel de santé (MSP), du cabinet médical de centre-ville et du centre hospitalier intercommunal, si l’on se réfère au site Annuairesante. .ameli. Mais ce chiffre devrait diminuer considérablement dans les mois à venir.

Bientôt un seul médecin au Centre de Santé

Au Centre de Santé, le Docteur Goubet a déménagé il y a environ un an à Amy (Oise), laissant derrière lui deux médecins (les Docteurs Mascret et Cerisel). Pourtant, le docteur Cerisel approche de l’âge de la retraite. Au secrétariat de la Maison de Santé, on confirme : «Nous recherchons de nouveaux médecins et plusieurs bureaux sont disponibles. Il y a eu des visites, mais il n’y a pas eu de suivi pour le moment

Le secrétaire confirme que le besoin est pourtant bien présent : «Chaque jour, nous recevons des appels de personnes qui recherchent un nouveau médecin traitant. Et en termes de planning et de calendrier, nous sommes en flux tendu. La politique est que nous devons pouvoir accueillir les enfants dans un délai maximum de 48 heures. Mais aujourd’hui, il devient de plus en plus compliqué de tenir cet engagement… « .

Même chose chez le médecin

Concernant la structure installée en centre-ville, le docteur Baszynski vient également de prendre sa retraite. “Le docteur Baszynski continue de travailler partiellement en combinaison avec sa retraite et un médecin assistant (à la fin de ses études avant de terminer sa thèse) fait le complément, ce qui signifie que le bureau fonctionne toujours à pleine capaciténote le docteur Gauret. Nous travaillons à trouver de nouveaux jeunes médecins mais il est vrai que pour l’instant, M. Baszynski n’a pas été remplacé. On cherche, on cherche, mais pour le moment, on ne trouve pas… « .

Autre changement, le docteur Chardon a décidé de s’installer dans le Beauvaisis (Oise) à partir du 31 décembre tandis que le docteur Flamant installera son cabinet hors les murs de la structure, mais toujours dans le secteur de la Roye, à partir du 31 décembre. Début 2025, il resterait donc, dans la structure, le seul docteur Gauret, qui s’inquiète de ces nombreux départs. Il dément également toute idée de fermeture ou de déménagement : «Je reste ici et le bureau restera ouvert, contrairement au bruit qu’on entend en ville. Et je travaille à trouver un ou deux médecins supplémentaires pour compléter l’équipe existante… « .

Pas facile de trouver de nouveaux médecins

Le professionnel de santé indique que cette situation n’est pas visible qu’à Roye : «Il y a du mouvement à Roye comme dans d’autres communes, à Rosières-en-Santerre par exemple. Mais ici, la situation est difficile. Vous savez, quand je suis arrivé à Roye, en 1992, il y avait 12 médecins dans la ville..».

Seule bonne nouvelle ces dernières semaines : le passage de la commune de Roye, ainsi que toutes celles du Grand-Roye, en Zone France Ruralités et Revitalisation (ZFRR). Une mesure qui a permis, lors du dernier conseil communautaire, de valider la défiscalisation des médecins, assistants médicaux ainsi que des vétérinaires agréés par l’autorité administrative comme vétérinaires sanitaires, conformément aux conditions de l’article 1639 A bis du Code Général. des Impôts, pour une durée de 5 ans. L’objectif est clair : attirer des médecins.

Un sujet qui devient politique

Ce manque de médecins est un problème qui devient également politique, tant au niveau local que national, avec la mise en œuvre de récentes mesures par le gouvernement actuel, comme l’augmentation du nombre de places en deuxième année d’études de médecine. et la suppression, depuis la rentrée 2020, du fameux Numerus clausus (devenu récemment numerus apertus). Une action qui a permis d’augmenter le nombre de places en médecine. En 2019, 9.571 étudiants étaient inscrits en deuxième année de médecine, un chiffre qui s’élève à 11.341 à la rentrée 2022, soit une augmentation de 18,5%.

Mais pour le docteur Gauret, ces mesures mettront encore du temps à être visibles sur le terrain : «Il faut 10 à 12 ans à un médecin pour terminer ses études et s’installer dans un cabinet médical. Il faudra donc attendre. Or, cela fait 30 ans qu’on entend parler du problème du manque de médecins et aucun gouvernement n’a bougé. Maintenant, nous voyons le mur arriver…« .

Les exonérations de charges comme solution ?

Une délibération visant à faciliter l’installation des médecins généralistes sur le territoire, notamment au centre de santé intercommunal de Roye, a été adoptée à l’unanimité, jeudi 19 septembre au soir, lors de la séance du conseil communautaire du Grand Roye, à Faverolles.

Suite au décret du 19 juin 2024, la quasi-totalité des communes de l’intercommunalité sont en zone France ruralités et revitalisation, à l’exception de Davenescourt et Trois Rivières). Dès le 1est Juillet 2024, la réforme des zones de revitalisation rurale (ZRR) est entrée en vigueur pour rappel, avec un nouveau zonage baptisé « France Ruralités Revitalisation » (ZFRR). Un système qui vise à renforcer l’attractivité des territoires ruraux.

Dans le cadre de ce changement, le conseil a décidé d’exonérer les professionnels de santé (médecins, assistantes médicales et vétérinaires) de la taxe foncière des entreprises (CFE) pour une durée de cinq ans.

Les municipalités peuvent également exempter

Bénédicte Thiébaut, présidente de l’intercommunalité, a souligné cette mesure : « L’objectif est de renforcer l’attractivité de notre territoire. Il s’agit de permettre aux professionnels de santé d’être dispensés de CFE et de permettre une installation bien plus intéressante. Toutes les communes de la communauté de communes ont été rattrapées. Sur notre territoire, il n’y a que Trois-Rivières et Davenescourt qui ne sont pas impactées.Elle ajoute : «Nous sommes conscients de la désertification médicale (…). Cette délibération peut permettre aux entreprises, aux professions libérales (médecins, assistantes médicales et vétérinaires) d’être exemptées de ce CFE et d’avoir une installation beaucoup plus simple.

“Il y a un problème avec l’installation des médecins”

Le président a insisté : « Les médecins libéraux y sont sensibles car il y a un problème d’implantation des médecins et, comme nous ne sommes pas dans une zone de revitalisation, ils vont s’installer dans la ville voisine. Suite à cette délibération, chaque commune a la possibilité d’exonérer une entreprise de ce CFE. . “

Jean-Luc Villet : “Je suis très inquiet”

Si cette proposition a fait l’unanimité parmi les élus, Jean-Luc Villet, conseiller municipal d’opposition à Roye, estime que la situation est alarmante : « Je suis très inquiet pour les médecins, sachant qu’à Roye, nous avons une population vulnérable, qui vieillit. Il fut un temps où il y avait 12 médecins à Roye. Aujourd’hui, nous avons des médecins qui partent. Cependant, nous avons toujours un centre de santé qui nous permet d’accueillir les médecins dans de bonnes conditions, alors pourquoi partent-ils ? Je me pose des questions. Il semblerait que le même phénomène existe en centre-ville. Je me demande…« .

« Avant, pour un médecin, il en fallait au moins deux maintenant »

Bien consciente du problème, Bénédicte Thiébaut a répondu : « Il y a tout d’abord un facteur démographique. Il y a des départs à la retraite. Il y a ensuite un changement sociétal. Les médecins d’aujourd’hui ne pratiquent plus comme les médecins d’avant. Avant, pour un médecin, il en fallait au moins deux maintenant. Ils ont une vie de famille et ne voyagent plus de 6h à 22h. C’est fini. Mais avec la proposition que nous allons leur faire, cela aidera… « .

 
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