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“M. Président, vous n’êtes pas dupe, je dois donc dire la vérité”

Pour cette deuxième journée de procès, les nouvelles révélations du principal accusé ont donné lieu à de vifs échanges à la cour d’assises du Gard.

“Vous n’êtes pas dupe Monsieur le Président, je dois dire la vérité pour respecter les victimes”. Cette deuxième journée de procès, où deux accusés sont jugés pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs à la cour d’assises du Garda été marquée par des échanges animés entre les avocats des différentes parties. Notamment de nouvelles révélations de la part de l’auteur de la fusillade.

L’accusé dénoncé par son propre frère

Pour rappel, les faits pour lesquels cet homme de 31 ans et cette jeune femme de 28 ans sont jugés concernent une fusillade survenue dans la nuit du 9 janvier 2022, dans les hauteurs de Nîmes, non loin de le route d’Alès. Le trentenaire est accusé d’avoir organisé une embuscade dans l’idée de “faire peur” à son ancien partenaire dans une affaire de trafic de drogue. “Vous expliquez avoir mis en place cette stratégie pour vous venger d’un cambriolage dont vous avez été victime en novembre 2021. On vous a notamment volé le quad de votre fils et des stupéfiants, c’est exact ?”interroge Christian Pasta, président de la cour d’assises du Gard. Un mobile confirmé par l’accusé. “Mais pourquoi penses-tu que c’est lui qui t’a volé ?”continue-t-il. « Parce que j’avais caché un kilo de résine de cannabis dans le moteur de mon jacuzzi. Et il est le seul à connaître cette cachette. »répond l’accusé.

Une histoire confirmée par le témoignage de X mais aussi du frère de l’accusé, qui l’a dénoncé à la police. Pour quoi ? Là encore, pour une question de cambriolage. « En mai 2022, 6 000 € ont été volés dans mon coffre-fort à la maison. J’ai immédiatement su que c’était mon frère. J’étais en colère, mais j’avais surtout peur, je me sentais en danger. « C’est pour ça que je suis venu faire une déposition.il explique.

J’avais peur et je l’aimais

Il explique ensuite à la barre que son frère lui a dit avoir créé un faux profil Snapchat se faisant passer pour un acheteur de cannabis. La victime, selon le principal accusé, était un vendeur de drogue. Il lui donne ensuite rendez-vous le 9 janvier 2022, peu avant minuit. Et c’est à ce moment-là que l’accusé a contacté son ex-petite amie, afin qu’elle se fasse passer pour ledit dealer. Mais son rôle ne s’arrête pas là. Elle devait aussi arroser gaz lacrymogène la victime avant que son complice ne lui tire dessus à l’aide d’un fusil de chasse. « Mais je ne savais pas qu’il était armé. Il m’a juste dit qu’il voulait lui faire peur et le voler.soutient la jeune femme aux commandes. « Mais pourquoi avez-vous accepté de gazer cette personne que vous ne connaissiez pas ? le président intervient. “Parce que j’avais peur et que je l’aimais”dit-elle d’une petite voix. Leur idylle n’ayant duré que 48 heures, quelques mois plus tôt…

Mais de son côté, son coaccusé ne donne pas la même version au tribunal. S’il reconnaît “avoir minimisé son rôle jusqu’à présent pour la protéger”il déclare aujourd’hui que son complice était au courant de ses projets dès le départ. Une nouvelle déclaration qui va faire bondir l’avocate du prévenu de son banc. « Vous continuez à changer votre histoire et nous sommes censés vous croire ? »demande Me Nadia El Bouroumi. Le président appelle alors au calme.

Trous de balle sur le volant et dans le pare-brise

Lors de cette journée, le rapport d’Alain Artuso, l’expert balistique, a également apporté quelques précisions sur le déroulement des événements. Car si l’accusé affirme dès le début n’avoir voulu que “faire peur” à la victime, l’expert contredit cette hypothèse.“D’après la reconstitution, on voit clairement que les tirs étaient dirigés à l’intérieur de la voiture”il a dit au tribunal. Plusieurs impacts de projectiles ont été constatés à l’intérieur, dont un sur le volant et un autre dans le pare-brise. Des coups de chevrotine et de petits plombs ont blessé la victime à l’avant-bras gauche, ainsi que son amie qui se trouvait dans le véhicule au moment de l’incident. Elle sera touchée par un projectile à la jambe. « Je pensais vraiment avoir ciblé le pneu. À aucun moment je n’ai voulu lui ôter la vie. »soutient l’accusé, soutenu par son avocat : “S’il avait voulu tuer la victime, il lui suffisait de se placer devant la voiture, et non à l’arrière comme il l’a fait”soulève Me Baptise Scherrer pour l’expert. “C’est possible”déclare ce dernier.

Un procès qui se poursuit jusqu’à demain avec les témoignages des victimes. Les deux accusés risquent la réclusion à perpétuité.

 
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