News Day FR

Cinq ans dans l’ignorance pour avoir causé des blessures pires que la mort

Jeffrey Langlois est décédé dans un CHSLD à l’âge de 29 ans, trois ans après la collision mortelle. Après trop de souffrance, ses parents, accompagnés de l’équipe médicale, ont choisi d’arrêter de le nourrir de force.

Malgré cette fin tragique, l’accusation portée contre Hoffman est restée la même : conduite avec facultés affaiblies causant des blessures.

Pierre Hoffman avait provoqué une collision frontale à Lévis en août 2019. Jeffrey Langlois était au volant, accompagné de deux amis. Tous trois ont été grièvement blessés ; l’un d’eux est même décédé un an plus tard dans un accident de la route et n’a pas pu participer à la procédure judiciaire. « Le malheur l’attaquait », a constaté le magistrat.

En décembre 2023, à la suite d’un procès, l’homme de 52 ans a été reconnu coupable de trois chefs d’accusation de conduite avec facultés affaiblies.

À la poursuite, Me Anne-Frédérique Coulombe a plaidé la mort de Jeffrey Langlois comme circonstance aggravante lors des observations sur la peine. Une peine de sept ans était justifiée, une période qui se rapproche d’une accusation de conduite avec facultés affaiblies causant la mort.

Le juge Pierre-L. Rousseau n’a pas accepté son argument dans son intégralité. Il a considéré la gravité des blessures subies par Jeffrey et l’impact sur sa famille, mais une peine de sept ans serait trop sévère dans le contexte d’accusations de facultés affaiblies ayant causé des blessures.

Selon le magistrat, une peine de cinq ans pénitentiaires est suffisante, accompagnée d’une interdiction de conduire pour les huit prochaines années. Hoffman n’a plus de permis de conduire depuis la collision d’août 2019.

La défense avait suggéré une peine de quatre ans de prison dans cette affaire.

Déception familiale

La famille de Jeffrey Langlois peut enfin tourner la page. Elle ne cache pas sa déception face à la sentence prononcée, mais paraît rationnelle.

«Peu importe la peine, cela ne nous ramènera pas», affirme la mère de la victime, Céline Pelletier.

La famille de Jeffrey Langlois, mardi, au palais de justice de Québec. (Judith Desmeules)

La famille aurait-elle espéré une condamnation pour marquer le décès ? « À l’époque, cela n’avait aucun sens. Il est décédé des suites de ses blessures. Mais il a été reconnu coupable et il va purger une peine de prison. C’est l’essentiel», ajoute Mme Pelletier.

Malgré la douleur, les parents de Jeffrey Langlois sont présents à chaque étape du processus judiciaire et parlent aux médias. Ils veulent envoyer un message : presque toutes les familles de victimes de conduite en état d’ébriété ont ce point commun.

« Je ne sais pas ce qu’il faudra pour sensibiliser les gens. Mais s’il y a une personne qui pense à Jeff et à ce qu’il a vécu, et qui ne prend pas sa voiture après avoir bu, cela sauvera au moins une vie.

Sans remords

Dans sa décision, le juge Rousseau a souligné l’absence de remords et d’excuses de la part de l’accusé, malgré sa condamnation.

Fidèle à son habitude, Pierre Hoffman semblait plus que détaché, mardi, au palais de justice de Québec. Il a poussé un soupir avant de se diriger vers la détention, et n’a pas ménagé un regard ni dit un mot à la famille de Jeffrey Langlois, assise dans la pièce.

Il portait même un masque dans les couloirs du palais, une technique populaire depuis la pandémie lorsque les détenus veulent éviter les caméras.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :