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les agriculteurs de La Nation craignent l’expropriation

Des agriculteurs de La Nation, dans l’est de l’Ontario, qui ont vu leurs terres annexées à la municipalité de Casselman, pourraient être expropriés si des travaux d’agrandissement d’une lagune avaient lieu.

Le conseil municipal de la Nation a approuvé la semaine dernière la demande soumise par Casselman visant à annexer des propriétés entourant son système de lagunes.

Cette annexion vise à faciliter la gestion des infrastructures de la lagune de Casselman et à potentiellement permettre son expansion. Cette expansion nécessiterait la création d’une zone tampon de 150 mètres autour de la lagune, afin de se conformer aux exigences du ministère de l’Environnement, de la Conservation et des Parcs.

La moitié de ce terrain pourrait être expropriée par la municipalité.

Photo : Radio-Canada / Nelly Alberola

Possibilité d’expropriations

En cas d’agrandissement, les propriétaires des terrains désormais annexés seraient donc expropriés. Ce scénario est envisagé dans les années à venir en raison de la croissance de la population à Casselman.

Depuis 1871, nous payons entièrement nos impôts à La Nation, mais avant cela, c’était Cambridge. Maintenant, pour rien, il décide de nous enlever notre terrain, de le donner à la municipalité de Casselman et peut-être que cela causera notre mort. Nous allons mourir parce que nous avons besoin de toutes nos terres pour pouvoir survivre. C’est choquant !dénonce Louis Racine, propriétaire de cinquième génération de la Ferme Racine.

Son fils Marc-Antoine Racine, qui appartient à la sixième génération de propriétaires, parle d’une perte de 75 % des terres de la ferme si l’agrandissement des lagunes a lieu.

Notre ferme a toujours été dans un pâté de maisons et c’est ce qui était notre avantage, nous ne construisons aucune route. De là à dire que nous allons être expropriés de nos propres terres et ensuite sans terre autour, qu’est-ce que cela veut dire ? Je vais devoir baisser ma production, je ne sais même pas si je pourrai payer mon hypothèque de deux millions. Donc à ce stade, nous sommes frustrésdéclare-t-il.

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Marc-Antoine, Étienne et Louis Racine (de gauche à droite) sont propriétaires de leur ferme depuis plusieurs générations.

Photo : Radio-Canada / Nelly Alberola

Marc Denis et son épouse Micheline Mongeon possèdent également une ferme de 36 acres où ils possèdent des chevaux et des pâturages. Ils disent y avoir planté environ 15 000 arbres en plus d’avoir creusé des étangs pour leur retraite.

La zone tampon occuperait environ la moitié de nos terres, soit environ 16 ou 18 acres, à peu près. C’est donc inacceptable, ce serait trop proche de nos installations et cela nous empêcherait alors de continuer à opérer avec nos chevaux car il n’y a pas assez de terrain pour faire du foin si jamais il y avait construction de plus qu’une zone tampon.ils ont peur.

Même son de cloche à la Ferme Algépie à La Nation où les propriétaires pensent qu’ils pourraient perdre plus du tiers de leurs terres si l’expropriation devait avoir lieu. Le porte-parole Guy Laflèche parle même de perte de valeur des terrains entourant ce projet.

Non seulement les fermes agricoles perdront de la valeur, mais aussi tous les résidents des routes 500 et 600 perdront également beaucoup de valeur parce que les lagons seront derrière leurs maisons. Et puis comme je l’ai dit plusieurs fois, ils auront le nez dans le lagon 365 jours par andéclare-t-il.

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Guy Laflèche est le porte-parole de la Ferme Algépie à La Nation.

Photo : Radio-Canada / Nelly Albérola

L’annexion n’est pas synonyme d’expropriation

Le maire de La Nation, Francis Brière, reconnaît qu’il serait malheureux que des expropriations ont lieu et tient à préciser que l’annexion qui a été approuvée par le conseil municipal n’est pas synonyme d’expropriation.

Quelle que soit la municipalité dans laquelle se trouve le terrain, le ministère peut y pénétrer et l’exproprier. Pour nous, il n’y a pas grand-chose qui puisse garantir que nous puissions changer le processus, si c’est l’endroit optimal.explains Francis Brière.

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Mayor of La Nation, Francis Brière (Archive photo)

Photo : Radio-Canada / Patrick Louiseize

De son côté, le député de la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell, Stéphane Sarrazin, rappelle que l’expropriation est une des options envisagées, mais qu’il y aura des sacrifices à faire en raison de la croissance démographique.

Si nous voulons nous développer, nous devons avoir le terrain. C’est triste, mais dans notre région, je ne pense pas qu’on manque de terres agricoles. Ce n’est jamais « amusant », mais si nous voulons grandir en tant que communauté, nous avons des sacrifices à faire.ce M. Sarrazin.

Selon lui, il est important de rappeler à la population que si nous avons la capacité de construire plus de logements, d’avoir plus de maisons, nous avons aussi plus de revenus pour les municipalités, donc nous pouvons offrir plus de services.

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Stéphane Sarrazin est le député provincial de Glengarry-Prescott-Russell. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Frédéric Pépin

D’ailleurs, la municipalité de Casselman est en train d’élaborer une stratégie pour que ses infrastructures d’eau puissent répondre à cette croissance estimée à 9 380 habitants en 2047, selon la firme d’ingénierie et d’urbanisme JL Richards. et associés. Cette entreprise est chargée d’examiner la capacité de stockage du système de traitement des eaux usées de Casselman.

Attention, le renouvellement de l’entente des services d’incendie entre la municipalité de Casselman et La Nation était conditionnel à l’annexion des terres de la Nation. Si La Nation ne ratifiait pas l’accord d’annexion, elle aurait perdu son partenariat avec Casselman.

La mairesse de Casselman, Geniève Lajoie, a pour sa part refusé la demande d’entrevue de Radio-Canada.

Autres alternatives

Guy Laflèche estime que Casselman pourrait s’inspirer d’autres municipalités pour régler ce type de problèmes sans avoir à exproprier des terres agricoles.

Il existe différentes approches qui ont été utilisées pour les lagunes de La Nation, pour la municipalité de Limoges où l’on fait des rejets continus dans la rivière Castor, qui est encore beaucoup plus petite que la rivière Nation.il explique.

M. Laflèche assure qu’à l’heure actuelle, le seul défi serait de s’assurer que le débit d’eau de la rivière est suffisant pour un rejet continu et que les normes sont respectées.

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Micheline Mongeon et son partenaire Marc Denis pourraient perdre la moitié de leur terrain.

Photo : Radio-Canada / Nelly Alberola

Marc Denis et Micheline Mongeon, tous deux anciens techniciens forestiers, partagent également le même avis. Pour eux, si cela a déjà fonctionné ailleurs, pourquoi pas à Casselman.

Il s’agit simplement de revoir ce qui a été fait, déjà financé par d’autres mondes déjà concrètement construits, et puis déjà de prouver que cela fonctionne. Pourquoi ne veulent-ils pas économiser de l’argent ? Copiez puis adaptez-le à leur systèmesuggèrent-ils.

Le couple soutient qu’il ne s’agit pas seulement de s’opposer, mais de montrer qu’il existe déjà une tonne d’options.

Avec les informations de Nelly Albérola

 
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