Les dirigeants autochtones espèrent que les efforts de réconciliation menés ces dernières années par le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique se poursuivront après les élections provinciales du 19 octobre, mais ils craignent un revers face à certaines positions du chef conservateur John Rustad.
Durant la campagne, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et ses politiques ont affronté le Parti conservateur, dont John Rustad est un ancien ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation, avec des idées très différentes.
Le grand chef Stewart Phillip, président de l’Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique, souligne que des progrès remarquables
ont été réalisés vers la réconciliation ces dernières années.
Il craint toutefois que John Rustad apporte des modifications à la loi provinciale sur les droits des peuples autochtones, la Loi sur la Déclaration sur les droits des peuples autochtones (DRIPA), s’il est élu. Ces souhaits sont très dérangeant
dit Stewart Philip, dont l’épouse se représente elle-même aux côtés du NPD à Vancouver.
[Cela] détruirait tous les progrès que nous avons réalisés ces dernières années.
Le grand chef Stewart Phillip craint un recul de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones de la Colombie-Britannique. (Archives)
Photo : La Presse Canadienne / Chad Hipolito
Avec le gouvernement fédéral, la Colombie-Britannique est en effet la seule autorité au Canada à avoir intégré dans sa propre législation une loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), qui vise à garantir que les lois provinciales respectent les principes de cette déclaration.
Cette loi prévoit également des rapports annuels sur les progrès réalisés par la province dans cette direction. Dans le dernier rapport, des progrès ont été constatés dans 60 des 89 appels à l’action, contre 32 l’année précédente.
Parmi ces actions, on retrouve des traités et des ententes signés avec des dizaines de communautés autochtones, des progrès dans les relations gouvernementales, dans le financement du développement économique des Nations, de l’aide aux survivants des pensionnats autochtones, ainsi qu’un accès plus large au logement et à la santé.
John Rustad veut respecter leesprit
de laUNDRIP
Le site Web du Parti conservateur indique que John Rustad abrogera la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones s’il est élu. L’Assemblée des Premières Nations croit parler de droit provincial, puisqu’elle ne peut renverser la Déclaration internationale.
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Le chef du Parti conservateur de la Colombie-Britannique, John Rustad, le samedi 21 septembre 2024.
Photo : La Presse Canadienne / ETHAN CAIRNS
Lundi, John Rustad n’a ni confirmé ni nié clairement son intention d’annuler cette loi provinciale, présentant lundi son programme politique sur la réconciliation. Il a souligné qu’il veillerait à ce que l’esprit
de laUNDRIP serait respecté, de la manière prévue
.
S’il existe en Colombie-Britannique des lois qui créent des frictions et des problèmes qui empêchent la réconciliation économique, nous nous efforcerons de les supprimer ou de les remplacer par des lois efficaces et logiques pour les Premières Nations.
Dans le cadre de sa plateforme axée sur le développement économique des Premières Nations, appelée réconciliation économique
John Rustad a également annoncé qu’il souhaitait restituer 20 % des volume
forestier de la province aux Premières Nations afin qu’elles puissent participer pleinement à l’économie.
Il prévoit également créer un programme de garantie de prêt pour soutenir la participation des Autochtones à grands projets économiques
.
D’annoncer aujourd’hui, plus que jamais, que John Rustad poursuivra sa croisade pour abroger la DRIPA est extrêmement répréhensible
a réaffirmé le grand chef Stewart Philip, sur X, après l’annonce.
Le NPD et les Verts soutiennent les politiques actuelles
Le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert ont déclaré qu’ils maintiendraient la direction actuelle de la province, avant l’annonce de John Rustad.
Ils craignent que le moindre changement amène le gouvernement provincial devant les tribunaux, ce qui lui coûterait des millions de dollars en litige. Dans le passé, les décisions ont tranché en faveur des Premières Nations.
Tout politicien qui suggère d’ignorer cette direction et de nous faire reculer a tort. Il ne peut pas
a déclaré Sonia Fursteneau, la chef du Parti vert.
Avec les informations de Chad Pawson
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