Le conseil municipal de la ville des Yvelines a voté en faveur du changement de nom de l’école où enseignait le professeur d’histoire-géographie assassiné le 16 octobre 2020.
Nouvelle étape franchie dans le changement de nom du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), quatre ans après l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste. Ce lundi 30 septembre, le conseil municipal, emmené par le maire de Conflans Laurent Brosse (Horizons), a voté à l’unanimité en faveur du remplacement du nom « Bois d’Aulne » par celui du professeur d’histoire-géographie. Une décision conforme à celle prise le 23 septembre par le conseil d’administration de l’école. C’est désormais au conseil départemental des Yvelines, autorité de tutelle du collège, de trancher à son tour.
Ce changement de nom est demandé par de nombreuses personnes depuis longtemps. Un élément que le maire n’a pas éludé lors des délibérations du conseil municipal. « Quatre ans se sont écoulés depuis l’assassinat de Samuel Paty. J’ai lu ici et là que cela pouvait paraître long vu de l’extérieur. Mais il me semble que la situation est différente en ville et au sein du collège. Nous avons dû surmonter un traumatisme, étudiants, enseignants, direction, personnels, parents, élus »commented Laurent Brosse.
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« J’ai toujours eu en tête le principe selon lequel il était préférable, opportun d’attendre que la dernière génération d’étudiants ayant connu Samuel Paty ait quitté le collège pour envisager de changer de nom. C’est le cas depuis septembre dernier. Mon avis est qu’aujourd’hui le temps a passé, a permis à chacun de surmonter le traumatisme et qu’il est désormais de notre devoir d’honorer la mémoire de Samuel Paty. a conclu le conseiller avant de passer au vote.
Plusieurs procédures en cours
Sur le plan judiciaire, un premier procès a déjà abouti à la condamnation de six anciens lycéens du Bois d’Aulne pour leur implication dans l’assassinat du quinquagénaire. En décembre 2023, après deux semaines d’audiences, le tribunal pour enfants de Paris a condamné à 18 mois de prison avec sursis une jeune fille jugée pour « dénonciation calomnieuse ». Parmi les cinq garçons comparus pour « association de malfaiteurs en vue de préparer un délit passible d’au moins 5 ans de prison », l’un a écopé de deux ans de prison, dont six mois sous bracelet électronique, les quatre autres ont écopé de peines allant de 14 à 20 mois. peine de prison avec sursis.
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Un deuxième procès, concernant cette fois huit adultes, se tiendra du 4 novembre au 20 décembre devant la cour d’assises spéciale de Paris. Brahim Chnina, le père de la jeune fille condamnée en décembre, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, seront jugés. Les avocats de ce dernier ont également tenu une conférence de presse le 27 septembre au cours de laquelle ils ont annoncé qu’ils plaideraient l’acquittement. « D’un point de vue factuel, rien ne relie Abdelhakim Sefrioui à l’attentat commis. Rien n’établit que l’auteur de l’attaque ait vu la vidéo du 11 octobre 2020, dans laquelle notre client demande des sanctions administratives au regard de comportements qu’il estime discriminatoires. Il n’y a aucune incitation à la haine ou à la violence.notamment estimé Me Vincent Brengarth.
Enfin, plusieurs membres de la famille de l’enseignant assassiné ont porté plainte en avril 2022 contre l’administration, ce qui a conduit à l’ouverture par le parquet de Paris d’une information judiciaire pour « non-assistance à personne en danger » et « défaut de prévention d’une infraction ». » Mickaëlle Paty, la sœur de la personne disparue, a également annoncé à travers un communiqué de son avocat avoir saisi le 9 juillet le tribunal administratif de Nice afin de « que la responsabilité de l’Etat soit reconnue dans la survenance de l’attentat contre Samuel Paty ». « Au fond, ce recours est déposé à la fois pour que justice soit rendue à Samuel Paty et à sa famille et, d’autre part, pour que l’État puisse tirer des leçons afin de mieux accompagner le corps enseignant et mieux prévenir les violences. au sein des établissements d’enseignement »a notamment écrit Me Carine Chaix.
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