Le nom du pompier décédé par suicide ajouté au monument commémoratif des pompiers morts au combat au Manitoba

Preston Heinbigner, le pompier qui s’est suicidé en avril dernier, se joint au mémorial dédié aux pompiers du Manitoba tombés au combat aux côtés de cinq autres collègues tombés dans l’exercice de leurs fonctions. Cette reconnaissance a eu lieu à Winnipeg lors de la cérémonie annuelle commémorative des premiers intervenants provinciaux décédés dans l’exercice de leurs fonctions.

La cérémonie, rythmée par le son de la cornemuse et animée par un aumônier des premiers répondants, n’a pas seulement pour but d’honorer les victimes, affirme le vice-président du syndicat des pompiers de Winnipeg, Derek Balcaen.

C’est une journée pour honorer les pompiers tombés au combat, mais aussi pour honorer leurs familles.dit-il.

Les sirènes des casernes de pompiers ont retenti dans la ville pour l’occasion et les camions de leurs services utilisés pour les défilés étaient garés à proximité du monument.

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Preston Heinbigner ou la sonnette d’alarme

Pour Derek Balcaen, la mort de son collègue est un signe brutal de la réalité à laquelle est confronté le métier de pompier.

Ce fut un gros choc pour nous […]car en plus des incendies, des cancers, des chocs du terrain, ce qu’on est obligé d’admettre, ce sont les blessures psychologiques qui viennent du travailassure-t-il.

Vous savez, les choses que nous voyons, les atrocités, les tragédies. Puis au fil des jours, des années, 10 ans, 20 ans de carrières… Les effets s’accumulent.

Il décrit Preston Heinbigner comme quelqu’un de très aimé par ses collègues et dont on ne pouvait soupçonner le désarroi.

Il avait mon âge, il était plus jeune que moi. Il était très populaire, très social, très positif. Il y avait du vent de l’autre côté de la pièce, on n’y croirait pas. La réalité que si cela peut lui arriver, cela peut arriver à n’importe quiajoute-t-il.

Derek Balcaen dit que même si le décès le plus courant dans la profession est le cancer du poumon, la mort de Preston est un choc pour les pompiers, mais aussi un espoir que les choses s’améliorent.

Vers des solutions

Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, présent à la cérémonie, tient à souligner que la province prévoit mettre en place des ressources en santé mentale pour mieux aider les pompiers du Manitoba.

Pour les pompiers, les policiers et autres, nous avons déjà ajouté des postes de conseillers pour soutenir le personnel éprouvant des difficultés de santé mentale. La prochaine étape consistera à examiner les lois et les politiques de la province afin de mieux comprendre comment nous pourrions mieux améliorer leur situation.

Pour le vice-président du syndicat des pompiers de Winnipeg, Derek Balcaen, c’est le surmenage lié au manque de personnel qui engendre des difficultés psychologiques, mais nuit aussi à l’efficacité du service.

Nous avons environ 130 ambulanciers-pompiers qui répondent aux appels d’urgence à Winnipeg. Ce qui nous manque, c’est la main d’œuvre, nous n’avons pas plus de pompiers aujourd’hui qu’en 1971, et quand on compare cela à l’explosion du taux d’appel, c’est difficile sur tous les fronts.dit-il.

De son côté, Wab Kinew assure que la province a ajouté plusieurs postes de premiers répondants à Winnipeg et financé de nouveaux postes.

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