« Avec ma compagne, nous rêvions du Canada et de ses grands espaces depuis plusieurs années. Quand nous avons découvert le Yukon, cela a été le coup de foudre : l’authenticité des paysages et la qualité de vie nous ont séduits. Lorsque nous avons commencé à réfléchir à notre projet d’immigration, je suis venu passer un mois ici, seul. Cela m’a permis de rencontrer des personnes qui m’ont aidé à y voir plus clair dans les démarches administratives et de mieux comprendre ce territoire. Je conseille donc aux candidats à l’expatriation de prévoir un voyage exploratoire pour s’immerger vraiment dans la ville ou la région où ils souhaitent s’établir. Car il y a une énorme différence entre aller en vacances dans un pays et y vivre ! Je vois beaucoup de Français qui fantasment le Canada et qui disent : «Venir ici va résoudre tous mes problèmes». Je pense
que c’est dangereux d’arriver avec cet état d’esprit, car il n’y a pas de monde parfait et le choc culturel peut être rude.
Au début, quand je cherchais du travail, ils m’ont dit : « Peut-être mardi ». Alors je suis revenu mardi, mais il n’y avait rien.
Yannick Klein
Par exemple, la manière de communiquer n’est pas la même : ici, les gens sont moins directs, ils visent à être agréables mais cela crée parfois des malentendus. Au début, quand je cherchais du travail, les gens me disaient : « Peut-être mardi ». Je suis donc revenu mardi, mais il n’y avait rien. C’est juste que personne n’a osé me dire non… Ce n’est pas bien non plus d’élever le ton, de s’énerver, alors que pour nous, Français, la discussion peut parfois être véhémente ! Pour réussir votre expatriation, vous devez donc être prêt à changer, à remettre en question vos convictions et vos valeurs. Parce que ce n’est pas le Canada qui va changer pour nous…
Retourner aux études est un bon moyen de s’intégrer
Attention également à la question de la reconnaissance des diplômes, qui n’est pas automatique. Dans de nombreux métiers (ingénieur, médecin, avocat, etc.), il faut répéter les équivalences, ce qui est souvent un processus long. Personnellement, j’étais vétérinaire en France et j’ai choisi de retourner aux études (j’ai fait un MBA en gestion à HEC Montréal). Je trouve que c’est une excellente façon de s’intégrer – sans compter qu’avec un diplôme canadien, la recherche d’emploi est plus facile. Pour vous constituer un réseau, n’hésitez pas à vous impliquer dans la communauté. Au Canada, le bénévolat fait partie du quotidien, la plupart des gens le font d’une manière ou d’une autre (club de hockey, association de parents, etc.) Et il n’est pas rare de trouver un emploi grâce à ses relations ! »
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