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voici cinq raisons pour lesquelles Poilievre ne plaît pas aux Québécois

Sans le Québec, ce serait plus qu’un raz-de-marée conservateur qui déferlerait sur le Canada, ce serait un anéantissement complet.

Sans le Québec, Pierre Poilievre nagerait dans 50 % des intentions de vote.

Mais pourquoi les Québécois continuent-ils de résister aux charmes de Pierre Poilievre, alors que les Canadiens y ont largement succombé ?

Voici cinq raisons.

Les Québécois ont une culture du débat différente.

Nous avons vécu deux référendums et débats identitaires en évitant les insultes et les discours violents. Un refus de toute rhétorique dure s’est développé.

Le ton et les insultes de Poilievre sont certes rebutants, mais il y a aussi un refus d’importer du Canada une culture politique de plus en plus polarisée et grotesque.

Le rôle de l’adulte dans la pièce jouée par le Bloc québécois reflète ce refus.

La doctrine politique de Poilievre néglige la nation québécoise.

Poilievre est un libertaire. Pour lui, un Québécois est un Albertain, un Albertain est un Ontarien. Bientôt. Nous sommes avant tout des particuliers évoluant sur un marché.

S’il promet un État moins centralisateur, c’est au nom d’un État canadien plus petit. Pas vraiment au nom du respect des compétences.

Et l’inflation et le logement sont des enjeux qui nous permettent de transcender notre particularité.

C’est pourquoi il est le premier conservateur depuis Harper à ne rien promettre à la nation québécoise. En bon libertaire, il s’est positionné contre l’extension de la loi 101 aux entreprises fédérales, au bilinguisme des juges de la Cour suprême, aux nouveaux pouvoirs en immigration, à la loi 21.

Entre l’État postnational de Trudeau et le libertarisme de Poilievre, tous deux ont peu d’utilité pour le statut national particulier du Québec.

Le conservatisme québécois n’est pas le conservatisme canadien.

En 2015, Stephen Harper affirmait que « les valeurs conservatrices sont des valeurs québécoises ». Il avait tort. Le conservatisme canadien a toujours eu peu à voir avec le conservatisme québécois, axé sur les questions culturelles et identitaires.

Sur l’aide médicale à mourir, la peine de mort, les minorités sexuelles, les armes à feu, la place de l’État et l’environnement, le consensus québécois est bien plus progressiste que le conservatisme canadien.

Deux solitudes conservatrices.

Le populisme de droite d’une élite qui méprise le peuple et se fait voler par l’État n’a pas de racines au Québec.

Le Canada est un grand pays, dont la majorité de ses élites politiques sont historiquement originaires de Toronto et du Québec.

Poilievre exploite, comme jamais un conservateur avant lui, le fossé entre le « monde ordinaire » et les élites canadiennes.

Son accusation, contre les grands forums économiques mondiaux auxquels participent les élites, ne repose pas tant sur le complot que sur le populisme.

Ce populisme ne s’est jamais vraiment répandu au Québec.

Pierre Poilievre n’a pas besoin du Québec pour gagner.

Si le sort des prochaines élections dépendait du Québec, la dynamique pourrait être différente.

Aujourd’hui, peu importe si les Québécois appuient les conservateurs, le résultat risque d’être le même : Pierre Poilievre sera le prochain premier ministre.

Et les Québécois semblent l’avoir compris.

 
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