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Paris, trop petite face aux enjeux climatiques

Par Anne Thiriet

La ville de Paris répond-elle aux besoins de ses habitants ? Plus vraiment. C’est le constat que font les auteurs du livre “En finir avec le petit Paris” (à paraître en octobre chez Archicity), qui sont universitaires, chercheurs, anciens élus, responsables de l’administration, historiens, consultants ou enseignants. travaillent et sont, ou ont été, impliqués dans la vie de la capitale. Membres du collectif Fluctuat, formé pour l’occasion, ils proposent des analyses croisées sur les enjeux de la capitale.

La capitale ne s’étend que sur 105 km2

Paris est au milieu du gué. Avec les impacts climatiques que connaîtra cette ville dense et minéralisée, les habitants pourraient connaître des températures équivalentes à 50°C. Autrement dit, insupportable. Le plan d’urbanisme bioclimatique, qui devrait être adopté par la ville à la fin de l’année, va dans le bon sens. « Il est vital d’aérer et de verdir Paris, de lutter contre les îlots de chaleur urbains, d’ouvrir de nouveaux jardins publics et, simultanément, de préserver et renforcer la biodiversité et les corridors écologiques à l’intérieur et à l’extérieur des murs », écrit Bernard Landau, architecte général honoraire de la ville. de Paris. Mais ce sujet “majeur pour la vie et la santé des Parisiens et des millions de personnes venant quotidiennement à Paris” n’est pas seulement parisien, c’est aussi une question “métropolitaine, régionale, voire nationale et au-delà”, soutient-il.

La ville de Paris est trop petite pour résoudre seule toutes ces questions. Elle ne couvre que 105 km2. Une délimitation qui remonte à… 1860, qui en fait « une spécificité parisienne alors que dans d’autres capitales, à l’étranger, il y a eu des modifications du périmètre », précise Simon Ronai, géographe et urbaniste, et membre du comité. éditorial de l’ouvrage. “Où peut-on construire suffisamment de logements abordables pour répondre aux besoins, malgré les réticences de l’opinion publique parisienne quant à la densification des quartiers ?”, s’interroge-t-il, tout en soulignant les efforts déployés par l’exécutif. dans la région. « Où pouvons-nous étendre les espaces verts, les couloirs de ventilation et les espaces ouverts pour préparer la ville à faire face au changement climatique dans un Paris intra-muros déjà plein comme un œuf ? », ajoute-t-il. Où peut-on préserver les activités productives, industrielles, artisanales, alors que la spécialisation se développe vers le tertiaire supérieur, le luxe, l’événementiel, le tourisme internationalisé ?

Les Jeux Olympiques, un exemple de coopération réussie

Les solutions se trouvent à une plus grande échelle, celle du Grand Paris. Mais comment les traduire concrètement ? Force est de constater qu’il n’existe pas d’autorité organisatrice capable de mettre en œuvre et d’imposer une politique qui englobe l’ensemble des départements franciliens. Qu’en est-il de la Métropole du Grand Paris ? « (…) avec ses nombreuses instances et commissions de travail, le cadre de débats, d’échanges et de connaissances plus ou moins partagées, qui existait déjà avec la conférence métropolitaine, a été consolidé. Mais sans les moyens d’agir pour relever les défis, il s’agit plus d’affichage que d’action politique », co-écrivent Bernard Landau et l’architecte-urbaniste Gwenaël Querrien. Le collectif souligne également que le système institutionnel est devenu trop complexe, passant de trois strates (communes, départements, Etat) à cinq, avec les établissements publics territoriaux et la Métropole du Grand Paris.

Il n’existe pas d’autorité organisatrice capable de mettre en œuvre et d’imposer une politique qui englobe l’ensemble des départements franciliens.

Bien menée, la coopération entre ces différents acteurs peut cependant conduire à des résultats. Simon Ronai cite en exemple l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. « Il y avait un impératif, des délais à respecter. Tout le monde allait dans la même direction. La ville de Paris et la région ont travaillé ensemble sur les transports et les aménagements. La construction du centre aquatique olympique, à Saint-Denis, a été soutenue par la Métropole du Grand Paris et cofinancée par l’État, la région, Paris, la Seine-Saint-Denis et l’EPT Plaine Commune.

 
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