Ottawa facilite le départ des Canadiens du Liban et appelle à un cessez-le-feu

Le gouvernement canadien a commencé à réserver des sièges sur les vols commerciaux pour faciliter le départ des Canadiens du Liban, les exhortant une fois de plus à quitter ce pays immédiatement.

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé vendredi avoir conclu une entente avec une compagnie aérienne commerciale pour permettre aux Canadiens de la région de se rendre dans des pays tiers.

Ottawa dit avoir pris cette décision parce que les vols sont de plus en plus difficiles à réserver puisque de nombreuses compagnies aériennes ont annoncé mardi qu’elles suspendaient leurs vols vers Beyrouth, alors que la ligne de front de la guerre à Gaza se déplaçait vers le Liban.

Une centaine de personnes ont déjà manifesté leur intérêt auprès d’Affaires mondiales Canada. Les Canadiens, mais aussi les résidents permanents accompagnés de leur conjoint et de leurs enfants, auront un accès prioritaire aux sièges sur ces vols commerciaux.

Le ministère canadien des Affaires étrangères a annoncé mardi avoir été informé de la mort de deux Canadiens dans des attentats à la bombe au Liban.

Dans un endroit sûr

Si l’initiative du gouvernement canadien permet de transporter les ressortissants canadiens vers un endroit sûr, ils devront toutefois payer leur billet au prix du marché. Pour les personnes qui n’en ont pas les moyens financiers, Ottawa rappelle qu’il existe un programme de prêt gouvernemental.

Les Canadiens de la région paieront leur billet, leur place dans l’avion. […] Nous les mettrons en sécurité. C’est notre responsabilité. Quant à savoir où ils vont et ce qu’ils feront une fois arrivés [qu’ils seront] arrivés en lieu sûr, cela reste de leur responsabilité.

Une communication à ce sujet a été envoyée par le gouvernement à un premier groupe de Canadiens qui avaient exprimé le désir de quitter le Liban.

Suite à cette annonce, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a également décrété une suspension temporaire des retours vers le Liban des personnes soumises à des mesures à cet égard.

Toutefois, cette mesure ne s’applique pas aux personnes interdites de territoire pour des raisons de criminalité, de grande criminalité, de violations des droits internationaux ou de l’homme, de criminalité organisée ou de sécurité.

Sortez viteexhorte la ministre Joly

Dans un communiqué publié vendredi, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a assuré travailler de concert avec des partenaires internationaux et des pays partageant les mêmes idées pour coordonner les efforts de planification d’urgence.

En entrevue à Radio-Canada vendredi soir, la ministre Joly a ajouté que la meilleure façon de quitter le Liban est l’aéroport de Beyrouth. Elle a encore une fois exhorté les ressortissants canadiens à quitter le pays rapidement et par leurs propres moyens avant que la situation ne se complique.

Veuillez donner la priorité à votre sécuritéa insisté le ministre.

Mme Joly et le ministre de la Défense Bill Blair demandent depuis des mois aux Canadiens présents au Liban de partir alors que les combats entre Israël et le Hezbollah s’intensifient.

Comme nous le conseillons depuis octobre 2023, les Canadiens encore au Liban devraient partir le plus tôt possible pour leur propre sécurité, tant que des moyens commerciaux restent disponibles. C’est le moyen le plus simple et le plus sûr de quitter le Liban.

Le gouvernement fédéral et l’armée élaborent des plans pour une éventuelle évacuation des citoyens canadiens du Liban. Les évacuations pourraient se faire par bateau, en passant par Chypre, entre autres. Quand il y aura des navires au port, nous pourrons évacuer les gensa-t-elle précisé.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a appelé mardi le gouvernement de Justin Trudeau à évacuer les ressortissants canadiens qui se trouvent au Liban.

45 000 Canadiens au Liban

La ministre Joly a indiqué plus tôt cette semaine qu’environ 45 000 Canadiens se trouvent au Liban, même si seulement la moitié d’entre eux se sont officiellement inscrits auprès de l’ambassade du Canada à Beyrouth.

Lors de son entrevue à Radio-Canada, la ministre Joly a tenu à rappeler les relations diplomatiques qui unissent le Canada et le Liban.

Nous, le Canada, sommes l’ami du peuple libanais. Nous sommes là, en amis, pour tenter de trouver une solution diplomatique, en utilisant le pouvoir des mots. [On veut] nous veillons à offrir une aide humanitaire et une aide financière, et nous voulons soutenir l’armée libanaise qui vient en aide à la population civile.

Invoquant les mêmes inquiétudes croissantes quant à la détérioration de la situation sécuritaire au Liban, le Royaume-Uni a également appelé vendredi les ressortissants britanniques présents au Liban à quitter le pays dans les plus brefs délais.

Appel à un cessez-le-feu

Le ministère libanais de la Santé a annoncé vendredi que plus de 720 personnes ont été tuées au cours de la semaine dernière dans des frappes aériennes qui, selon Israël, visent les capacités militaires du Hezbollah et les frappes de ce dernier sur le nord du Liban. Israël.

Les frappes les plus puissantes jamais enregistrées dans le conflit ont détruit vendredi six bâtiments dans la banlieue de Beyrouth, l’armée israélienne affirmant avoir touché le quartier général central du Hezbollah.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a écourté sa visite aux Nations Unies et est rentré en Israël après avoir promis à l’Assemblée générale que la campagne israélienne contre le Hezbollah se poursuivrait malgré les appels bruyants à un cessez-le-feu de la part de ses alliés, notamment les États-Unis et le Canada.

Le ministre canadien des Affaires étrangères a dénoncé les actions du Hezbollah qui prend en otage toute une populationtout en rappelant que le Canada tente de convaincre Benjamin Netanyahu d’accepter l’appel au cessez-le-feu.

Le conflit entre Israël et le Hezbollah est intolérable et présente un risque inacceptable d’escalade régionale plus large. […] Israël et le Hezbollah doivent faire marche arrière ; il ne peut y avoir de solution militaire au conflit actuel. Une action immédiate pour mettre fin à la violence est nécessaire de toute urgence.

Redoute d’Affaires mondiales Canada les conséquences dévastatrices que cette guerre pourrait avoir dans la région, ce qui exacerberait les crises humanitaires, économiques et politiques déjà graves au Liban.

Tous les pays du G7, ainsi que l’Australie, l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont demandé conjointement à Israël et au Hezbollah un cessez-le-feu de 21 jours pour permettre une solution diplomatique à la guerre.

Avec les informations de Louis Blouin et de La Presse Canadienne