Opération Libero la soutient
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Opération Libero la soutient

Stefan Manser-Egli est, avec Sanija Ameti, président de l'Opération Libero et la soutient désormais.Image: KEYSTONE

Après l'assassinat de Sanija Ameti à Jesus, le GLP envisage de l'exclure du parti. Mais elle peut continuer à présider Operation Libero. Pourquoi ? Le coprésident Stefan Manser-Egli donne son avis à Watson.

10.09.2024, 15:5110.09.2024, 22:23

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Pourquoi ? Pourquoi une personnalité publique, et qui plus est un homme politique, tirerait-elle sur une image de la Vierge à l’Enfant ? Et pourquoi publierait-on ensuite sur les réseaux sociaux un message disant « éteignez » à propos de la photo de la mère et de l’enfant criblée d’au moins 20 balles ? La Suisse entière se pose actuellement cette question.

Sanija Ameti a répondu officiellement : « Je n'y ai pas réfléchi. » Elle avait besoin de motifs bien visibles pour son exercice de prise de vue. Elle n'avait sous la main que le catalogue de la maison de vente aux enchères Koller à Zurich, qui prévoit de vendre prochainement le tableau religieux. « Je n'ai pas prêté attention au contenu des images. Ce n'était pas correct. » Elle était profondément désolée d'avoir blessé des gens avec son message, a écrit Ameti sur Instagram.

Pour beaucoup, cette réponse est extrêmement insatisfaisante et incroyable. C'est une chose de viser un tableau chrétien, en particulier une mère et son enfant, lors d'un exercice de tir privé. C'en est une autre de l'exposer publiquement. De ses propres mains. Et ce, en tant qu'avocat et homme politique de 32 ans.

Ameti voulait-elle délibérément provoquer ?

En tant que coprésidente d’Operation Libero, Ameti a toujours aimé provoquer. En 2022, lors d’une table ronde sur SRF, elle a déclaré à propos des deux politiciens de l’UDC Albert Rösti et Hans-Ueli Vogt : « D’un point de vue politique, je ne peux blanchir aucun des deux. »

En mai 2024, elle a republié un post X du conseiller aux États Andrea Caroni (FDP) sur la décision de la Cour européenne des droits de l’homme dans l’affaire des seniors du climat et a commenté : « Vous n’êtes pas seulement des traîtres. Vous n’avez pas de couilles. »

Beaucoup soupçonnent donc que la fusillade contre Jésus n’était pas un accident, mais une provocation délibérée d’Ameti. Une provocation qui s’est retournée contre lui. Stefan Manser-Egli, qui continue de présider l’opération Libero avec Ameti, a commenté ceci à Watson en ces termes :

« Si vous connaissez Ameti personnellement, vous savez que les choses se sont déroulées comme elle l’a décrit. Ce n’était certainement pas une provocation délibérée. »

Stefan Manser-Egli, coprésident de l'Opération Libero

Quel était le but de cette provocation, quel était l'objectif d'Ameti, demande Manser-Egli de manière rhétorique, puis ajoute :

“Nous faisons confiance à Sanija Ameti.”

Aucune exclusion de l’opération Libero

L’exclusion de Sanija Ameti n’est pas une option pour Operation Libero. Dans un communiqué de presse, Operation Libero a écrit : « Pour eux et pour Operation Libero, il ne fait aucun doute que ses actions étaient mauvaises et inappropriées. Nous apprécions Sanija Ameti en tant que femme politique, en tant que coprésidente et en tant qu’amie. »

Le GLP a en revanche engagé une procédure d'exclusion contre Ameti. Ameti avait été élue au conseil municipal du GLP par les électeurs de la ville de Zurich en 2022. Lundi, elle a annoncé sa démission de la direction du parti GLP Zurich. Ameti a également perdu son emploi de consultante à l'agence de relations publiques Farner.

Ameti est silencieuse et souffre

Sanija Ameti n'a pas encore répondu aux demandes de renseignements de Watson. Cependant, Manser-Egli est en contact avec elle. Il dit :

« Sanija Ameti est très malade. »

Les commentaires haineux à son encontre se multiplient sur Internet. Ameti reçoit des menaces de mort. Elle et sa famille sont désormais sous protection policière, comme le confirme Manser-Egli. Lui et Operation Libero sont inquiets.

Ils ont eux aussi reçu des messages haineux et des commentaires désagréables sur les réseaux sociaux. Mais :

« Nous recevons également beaucoup de soutien pour soutenir Sanija Ameti. »

Ils sont en contact étroit avec leur base, qui a également réagi au départ très irritée à l'action d'Ameti.

Il ne peut pas encore dire si le scandale d'Ameti aura une influence sur la manière dont Operation Libero s'engagera dans la politique à l'avenir – de manière moins provocatrice, moins bruyante, par exemple. Mais cette question est certainement abordée en interne au sein d'Operation Libero.

Notre commentaire sur l'affaire Ameti :

L'opération Libero tente l'optimisme

« Il n’y a pas de gagnants après l’action d’Ameti », affirme Manser-Egli. Il essaie néanmoins de trouver quelque chose de positif dans la situation actuelle. « J’espère que nous, en tant que mouvement et en tant que société, pourrons en tirer quelque chose. »

Que veut dire Manser-Egli par là ? D’une part, il faut se soucier de ce que l’on fait. « Nous pouvons tirer les leçons de l’erreur d’Ameti : nous devons tous faire plus attention à ce que nous faisons. »

D’autre part, il faut tenir compte de la proportionnalité. « Il est tout à fait compréhensible que des gens soient blessés et indignés. L’action était stupide et inappropriée. Mais cela ne doit pas servir d’excuse à la haine, à l’incitation et aux menaces de mort », déclare Manser-Egli. L’hostilité envers Ameti est dans de nombreux cas de nature raciste et sexiste.

Manser-Egli espère également que cet incident permettra à notre société de mieux pardonner les erreurs. « Lorsque Sanija Ameti a remarqué sa grave erreur, elle a réagi immédiatement. Elle est venue nous voir, elle a admis son erreur, elle s’est excusée et elle est sincèrement désolée d’avoir blessé des gens. »

 
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