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Des organisations étudiantes lancent une campagne contre la précarité sur les campus

Les deux organismes ont présenté le projet lors d’une conférence de presse au Cégep Ahuntsic à Montréal.

Parmi les mesures proposées par les organisations étudiantes, il y a surtout la rémunération des stages. Selon Antoine Dervieux, président de la FECQ, à l’heure actuelle, pas moins de 84 % des stagiaires interrogés par la fédération ne sont pas rémunérés pour le travail qu’ils fournissent. Cette perte de revenus serait pourtant bienvenue pour les étudiants qui sont de plus en plus nombreux à recourir à l’aide alimentaire.

C’est d’ailleurs ce qui constitue le deuxième point des mesures demandées par la FECQ et l’UEQ. M. Dervieux explique que l’aggravation de la précarité étudiante est notamment attribuable à la forte inflation des dernières années. « Les chiffres qui ont été dévoilés récemment par le réseau des banques alimentaires du Québec montrent qu’en 2011 et 2013, il y a eu une augmentation marquée de la part des demandes d’aide alimentaire au sein du réseau des BAQ par les étudiants », dit-il.

Selon les données, un étudiant sur cinq au niveau collégial ou universitaire a besoin des banques alimentaires chaque mois, ajoute M. Dervieux.

Les organismes réclament une augmentation des subventions allouées aux systèmes pour lutter contre l’insécurité alimentaire étudiante. Antoine Dervieux et son homologue à l’UEQ, Étienne Paré, rappellent que des solutions existent déjà sur les campus du Québec, comme les étagères communautaires, les guignolées, etc., mais celles-ci sont coûteuses en logistique, en temps, en énergie et, bien sûr, en argent, alors que le besoin est grandissant chez les étudiants.

« On voit souvent des files de gens qui attendent devant les frigos juste avant qu’ils soient réapprovisionnés en nourriture, explique Antoine Dervieux. Cette politique permettra donc aux associations étudiantes d’augmenter leur capacité à offrir cette solution d’urgence aux étudiants. »

Le dernier point dans la ligne de mire des organisations étudiantes est l’aide financière aux études, qui accuse selon elles un retard par rapport à l’augmentation du coût de la vie. Le président de l’UEQ explique que son organisation a mené en 2022 un sondage sur le financement de la dette étudiante qui a révélé que seulement 27 % de la population étudiante admissible aux programmes d’aide financière aux études y ont réellement recours.

« Nous avons découvert en feuilletant les documents statistiques du gouvernement du Québec que 22 054 personnes ont rempli une demande d’aide financière aux études, mais n’y ont pas donné suite. Cela veut dire que les gens, lorsqu’ils voient le montant auquel ils ont droit, se rendent compte que ce n’est pas suffisant, et se tournent alors vers d’autres options », s’inquiète M. Paré. Les autres options en question, poursuit-il, incluent les banques privées, auprès desquelles les étudiants peuvent contracter un prêt… et s’endetter.

Il pourrait aussi s’agir du travail, mais le président de l’UEQ soutient que le programme d’aide financière aux études tient compte des revenus d’emploi. « Plus tu travailles, plus tu t’exclus de la portion bourse du programme, résume-t-il. On crée un peu un cercle vicieux qui, au bout du compte, met en péril la réussite scolaire de la population étudiante. »

Au cours des deux prochains mois, la FECQ sillonnera les régions du Québec pour tenir des conférences de presse avec les associations locales afin de souligner le travail de chacun sur le terrain, leur implication, et de relancer la mobilisation et, espèrent les étudiants, de faire bouger les choses du côté des décideurs.

 
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