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L’émir méditerranéen de la drogue tombe à Cadix

C’est un nom qui fait frémir les autorités espagnoles et marocaines depuis plusieurs années : Karim Bekkali, figure notoire du trafic de drogue entre le sud de l’Espagne et le nord du Maroc, s’est finalement rendu aux autorités espagnoles à Cadix. Un geste aussi inattendu que calculé, selon les observateurs, et qui clôt un chapitre sanglant de l’histoire du trafic de drogue dans la région.

Bekkali n’était pas un petit trafiquant de drogue. Il dirigeait une organisation tentaculaire qui opérait de l’autre côté du détroit de Gibraltar et organisait des livraisons colossales de drogue, notamment de cannabis, du Maroc vers les côtes espagnoles. Ce commerce lucratif lui a permis de bâtir un empire criminel qui n’hésitait pas à recourir à la violence pour atteindre ses objectifs. Mais ce qui a marqué la carrière de Bekkali, c’est sa responsabilité directe dans une affaire tragique qui a secoué l’Espagne : le meurtre brutal de deux gardes civils.

Une chasse qui tourne à la tragédie

Tout a changé il y a quelques mois, en février dernier, lors d’une opération de surveillance de routine dans la région d’Algésiras qui s’est transformée en tragédie. Ce qui devait être un simple contrôle s’est transformé en cauchemar : deux membres de la Garde civile ont été tués et un autre a perdu un bras lorsque leur embarcation légère a été violemment percutée par les puissants bateaux des trafiquants, dont les moteurs dépassaient les 350 chevaux.

Pendant plusieurs mois, l’homme, décrit par la presse espagnole comme méticuleux et insaisissable, a échappé aux forces de l’ordre. Retranché entre le sud de l’Espagne et le nord du Maroc, il a profité de son réseau bien établi pour se fondre dans l’ombre. Les tentatives pour l’arrêter se sont systématiquement soldées par des échecs, renforçant encore sa légende de « fantôme du détroit ».

Une reddition calculée ?

C’est jeudi dernier, aux premières heures de la matinée, que le coup de théâtre tant attendu s’est produit. Dans un geste qui a pris tout le monde de court, Karim Bekkali s’est rendu aux autorités espagnoles à Cadix. La question qui brûle les lèvres des analystes est simple : pourquoi maintenant ? Ce n’est un secret pour personne, le monde du narcotrafic est aussi imprévisible que dangereux.

Certains suggèrent que Bekkali, voyant ses alliés tomber un à un sous l’emprise des forces de l’ordre, aurait préféré se rendre plutôt que de risquer une mort violente au sein de son propre réseau. D’autres pensent qu’il s’agirait d’une manœuvre pour négocier un traitement plus clément en échange d’informations sur son réseau ou sur d’autres barons du trafic.

Quoi qu’il en soit, sa reddition ne signe pas la fin du trafic de drogue. Si Bekkali est désormais entre les mains de la justice, son organisation reste une menace persistante. Les autorités espagnoles et marocaines savent que cette arrestation n’est qu’un coup porté dans une guerre longue et complexe contre le trafic de drogue dans cette région stratégique du monde.

 
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