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les épouses des ex-combattants de Diakaye investissent dans la paix et le développement – ​​Agence de presse sénégalaise

Ziguinchor, 22 sept (APS) – Cent vingt-six femmes ex-combattantes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), formées aux activités génératrices de revenus, ont annoncé vendredi, à Ziguinchor (sud), leur ambition de créer un Groupement d’intérêt économique (GIE), en vue de s’impliquer dans la paix et le développement de la région.

« Nous nous inscrivons dans la voie tracée par nos maris, qui est de travailler pour la paix. Aujourd’hui, nous voulons travailler, contribuer à notre autonomie financière et au développement de nos terres », a déclaré leur porte-parole, Gnima Goudiaby, lors d’une assemblée générale, dans les locaux de la Dynamique de paix en Casamance.

En mai 2023, au moins 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont déposé les armes lors d’une cérémonie organisée à Mongone, une ville du département de Bignona, qui abritait autrefois une base importante du mouvement irrédentiste.

Gnima Goudiaby, une habitante de Mongone, un village de la commune de Djignaky, estime que c’est l’engagement de leurs maris qui a d’abord conduit au dépôt des armes puis à cette rencontre.

« Nous avons besoin de partenaires pour nous accompagner dans cette dynamique, car nous voulons subvenir aux besoins de nos familles et aider nos maris », a-t-elle soutenu, soulignant que certaines épouses d’ex-combattants sont actives notamment dans le commerce et la couture, tandis que d’autres parmi elles sont impliquées dans leurs propres projets.

Elle a expliqué que « c’est tout l’intérêt de cette assemblée générale de mettre en place une structure chargée de répondre aux préoccupations des épouses d’ex-combattants et de trouver des partenaires ».

« Les épouses des ex-combattants, après une formation sur les activités génératrices de revenus, ont décidé de se réunir pour créer un GIE [groupement d’intérêt économique] avec la mise en place d’un bureau chargé de coordonner leurs activités », a déclaré Henry Ndecky, coordonnateur de la Dynamique de Paix en Casamance.

En tant qu’accompagnateur, facilitateur, médiateur, acteur de la société civile et citoyen sénégalais, M. Ndecky s’est dit honoré et heureux de voir les épouses des ex-combattants de Diakaye écrire l’histoire à leur manière.

Il a souligné que cette rencontre intervient surtout à la veille de la célébration de la Journée internationale de la paix, prévue ce samedi. Cette année, l’événement est axé sur le vivre-ensemble et l’éducation à la paix.

« Nous allons continuer à lancer un appel à toutes les factions pour qu’elles aillent aux négociations avec l’Etat du Sénégal, pour que la paix revienne définitivement en Casamance et pour le bonheur de tout le monde », a-t-il assuré. Il a ajouté que ces épouses d’ex-combattants de Diakaye sont les premiers acteurs du processus de paix en Casamance.

« Leurs maris, qui avaient décidé d’aller au front pour une cause qu’ils voulaient défendre, ont compris 40 ans plus tard que l’option armée n’était pas la meilleure », a déclaré la coordinatrice de la Dynamique de Paix en Casamance.

« Les ex-combattants, dans les négociations avec l’Etat du Sénégal, ont eu la présence d’esprit de dire que s’il y a des moyens à donner aux femmes, le mieux serait de les former à l’entreprenariat pour qu’elles puissent renforcer ce qu’elles ont », explique-t-il.

Seyni Badji, chargé de communication à l’IRAPA (Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées du MFDC), a rappelé que plus de 100 épouses d’ex-combattants ont été formées à l’entreprenariat.

« A la fin de la formation, les femmes ont compris qu’individuellement, ça allait être difficile de s’en sortir et que le mieux était de s’organiser en groupement d’intérêt économique », a souligné M. Badji.

La chargée de communication de l’IRAPA soutient que ces épouses d’ex-combattants sont aujourd’hui mieux placées que quiconque pour parler de paix, saluant leur implication dans le développement pour soutenir les hommes au niveau familial, villageois et régional.

Sur le sort des ex-combattants de Diakaye, Seyni Badji, également membre du comité de négociation et de suivi-évaluation des accords de paix entre l’Etat du Sénégal et Diakaye, a indiqué que le processus de réintégration est quasiment à la phase II de l’accompagnement de ces derniers.

« La première phase a déjà été un grand succès puisque sur les 250 combattants qui ont déposé les armes, 180 ont reçu une formation professionnelle et ont démarré une activité dans leur village », a déclaré M. Badji.

IM/ASB/ASG

 
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