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The Moselle love dictionary: PIERRE DE LA FAIM

Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.

Vous connaissez sans doute les traces de crue que l’on croise au bord des rivières, le plus souvent des repères peints sur les façades ou des plaques métalliques fixées sur les piles des ponts pour marquer l’endroit où la rivière a débordé, une fois sortie de son lit. De même que nous mesurons la taille de nos petits d’un trait de crayon sur le mur, ici, nous marquons les poussées de croissance des ondins. Ainsi, les pilastres du Pont des Morts ou du Moyen Pont, à Metz, affichent ces records.

Mais saviez-vous qu’il s’agissait des pierres de la faim ? Il s’agit de la marque au revers, qui apparaît en dehors des périodes de crue, lorsque la rivière est cuite. Une pierre de la faim, de l’allemand « Hungerstein », est en fait un bloc gravé déposé dans un cours d’eau lors d’une sécheresse, et qui, vous l’avez compris, ne devient visible à l’homme que lorsque la sécheresse frappe à nouveau.

Alors que la majorité de ces repères hydrologiques se trouvent sur l’Elbe en Allemagne et dans toute l’Europe centrale, M. Lejealle, habitant de Guénange, a vu et photographié en 1950, lors d’une promenade le long de la Moselle asséchée, deux pierres portant des inscriptions, témoins de la grande sécheresse de 1869. Les galets ont depuis été emportés lors de travaux de dragage, et c’est bien dommage : M. Sylvestre qui a marqué le rocher et signé son nom doit se retourner dans sa tombe…

 
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