Après les marquises sur Peel et les plantes sur Sainte-Catherine, c’est au tour des commerçants de la rue Saint-Denis d’en avoir ras le bol des inspections « ridicules » de leurs terrasses. Une situation que veut corriger l’administration Plante, qui demande une fois de plus aux inspecteurs de faire preuve de souplesse et de jugement.
Ce ne sont pas seulement les commerçants du Village qui ont des ennuis avec les inspecteurs de Ville-Marie. La brasserie artisanale Le Saint-Bock, sur Saint-Denis, a encore une fois reçu un avis de non-conformité.
« La terrasse est comme ça depuis 18 ans, elle a été homologuée pendant 18 ans par 18 inspecteurs différents, et puis elle n’est pas conforme cette année. Si ce n’est pas la hauteur des terrasses, ce sont les poteaux qui ne sont pas bien vissés, les chaises qui ne sont pas à la bonne place […] « Il y a toujours quelque chose », déplore le propriétaire, Martin Guimond.
Cette année, c’est l’espace sous la plateforme de sa terrasse qui pose problème, car il est « propice à l’accumulation de déchets ».
«[C’est un] petit espace de 1 cm […] « C’est ridicule », dit M. Guimond.
Martin Guimond, propriétaire de la brasserie artisanale Le Saint-Bock, rue Saint-Denis, déplore recevoir chaque année depuis 18 ans des avis de non-conformité pour des « défauts mineurs » sur sa terrasse qui s’avèrent finalement chaque fois tolérés. Cette année, il a reçu un avis l’informant que le minuscule espace sous la plateforme de sa terrasse était propice à « l’accumulation de plusieurs déchets » et devait être corrigé. Voici l’espace en question qu’il faut recouvrir. 17 septembre 2024. Photo : Marie-Laurence Delainey, Agence QMI.
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
L’avis ne mentionne aucune amende ou autre sanction. « Je vous remercie d’avance de votre coopération pour corriger ces infractions », a écrit l’inspecteur dans son courriel.
D’autres commerçants, membres de la Société de développement commercial (SDC) du Quartier latin, dans l’arrondissement de Ville-Marie, vivraient les mêmes difficultés. Le problème proviendrait de la coordination des parties impliquées.
« Il y a la législation, le processus d’obtention des permis et le processus d’inspection. J’ai l’impression qu’il n’y a aucun lien entre ces trois étapes. […] « On donne un permis à quelqu’un avec certaines exceptions, mais il n’est pas transmis à l’inspecteur », déplore le directeur général de la SDC du Quartier latin, Julien Vaillancourt Laliberté.
« C’est une question de bon sens et d’applicabilité. La situation actuelle, où on s’en prend aux commerçants cas par cas, est inacceptable », a commenté le porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement économique, Julien Hénault-Ratelle.
La ville réclame plus de flexibilité
De telles situations ne doivent plus se produire selon la responsable des dossiers de développement économique à la Ville de Montréal, Alia Hassan-Cournol.
« Nous ne sommes pas là pour mettre des bâtons dans les roues des commerçants. […]. Du côté de l’inspection et en général dans la Ville de Montréal, le service à la clientèle doit être A1, nous n’en sommes pas encore tout à fait là, alors nous nous attendons à […] à une certaine agilité », a déclaré M.moi Hassan Cournol.
La responsable des dossiers de développement économique de la Ville de Montréal, Alia Hassan-Cournol, appelle ses partenaires à faire preuve de souplesse et de jugement au moment d’inspecter les 309 terrasses de l’arrondissement Ville-Marie. Le 17 septembre 2024. Photo: Marie-Laurence Delainey, Agence QMI.
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
L’Agence QMI révélait la semaine dernière qu’en pleine Fierté Montréal, un inspecteur de l’arrondissement de Ville-Marie s’est présenté dans différents commerces de Sainte-Catherine pour, entre autres, mesurer la hauteur des plants.
« L’histoire de la plante n’aurait pas dû se produire […]« Le timing n’était pas bon », ajoute Mme Hassan-Cournol.
La conseillère affirme avoir multiplié les rencontres avec les SDC depuis lors.
« Les directeurs de district rencontrent leurs équipes, rencontrent les inspecteurs et le message commun […] « Nous voulons une adaptation, mais jamais au détriment de la sécurité », ajoute Mme Hassan-Cournol.
Les plantes sur les terrasses de Sainte-Catherine doivent avoir une hauteur maximale de 1,07 m. Tout cela pour des raisons de sécurité routière, nous expliquait la mairie la semaine dernière, alors que la portion de l’artère en question est fermée à la circulation en été.
« On est d’accord que, sur les rues piétonnes, je suis d’accord, il faut adapter notre réglementation », précise désormais Mme Hassan-Cournol.
L’inspecteur en question a été rencontré par les services administratifs du district. « Il n’a commis aucune faute de sa part […] Cela nous montre simplement qu’il faut avoir le point de vue des partenaires […] « C’est super important », se souvient-elle.
L’arrondissement Ville-Marie compte actuellement 309 terrasses.
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