Leur mère dormait à l’intérieur : au Pré-Saint-Gervais, des coups de feu tirés au domicile de trafiquants en détention

Réveil en sursaut, dans la nuit de lundi à mardi, vers 3 heures du matin. Les locataires de la grande tour du 43, rue Gabriel-Péri, au Pré Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) ont été réveillés bruyamment de leur sommeil par un rafale d’armes à feu.

« Dix impacts de balles de calibre 9 mm ont été constatés dans la porte d’un appartement et six douilles de calibre 9 mm ont été découvertes au sol », indique une Source proche de l’enquête. Un déchaînement de violence qui sonne comme un avertissement à ses occupants.

Dans l’appartement, une mère, un de ses jeunes fils et sa fille dormaient paisiblement. Pourtant, selon les premiers éléments de l’enquête, il ne s’agirait pas d’une erreur. Dans ce logement, jusqu’à il y a quelques mois, vivaient deux frères, Galadio et Modibo T., tous deux actuellement détenus pour trafic de drogue.

L’un d’eux serait, selon une Source policière, « le gérant d’un point de deal local ». Dans ce cas-ci, il s’agirait du point antidrogue de la place Séverine. Une des adresses répertoriées pour le trafic de cannabis au Pré-Saint-Gervais.

Après cet événement, Laurent Baron, maire PS, s’est dit “préoccupé pour l’avenir”. « C’est du jamais vu au Pré et dans la cité Gabriel-Péri. Et ce sont des choses qu’on ne veut plus revoir», affirme l’édile qui craint un match retour.

Seine-Saint-Denis Habitat, le bailleur, n’a pas souhaité réagir suite à ces actes commis au sein de son patrimoine. Près de 150 familles vivent dans cette tour.

Reste à savoir comment interpréter ce coup de semonce. L’enquête a été confiée au service départemental de police judiciaire du 93. L’hypothèse d’une tentative d’appropriation du point de deal de la place Séverine reste à vérifier. Tous les regards se tournent notamment vers Pantin. A moins que l’avertissement ne soit adressé à un troisième frère, non détenu, et plus connu sous son surnom de « Kalash » ?

Les auteurs de la fusillade sont activement recherchés. Des témoins ont déclaré avoir vu deux individus cagoulés s’enfuir dans les parties communes après les détonations.