Le tribunal correctionnel d’Angers a finalement relaxé le jeune automobiliste de Pannecé (Loire-Atlantique) qui avait vu son permis de conduire suspendu après avoir été victime, selon lui, d’un “faux positif” lors d’un contrôle routier à Chaudefonds-sur-Layon ( Maine-et-Loire).
Tom XXX avait en fait été testé positif « cannabis et cocaïne » alors qu’il n’a pas “n’a jamais consommé de drogue de sa vie”. Ce frigoriste itinérant de 21 ans a donc fait l’objet d’une suspension de permis de six mois le 16 février 2023 par la préfecture du Maine-et-Loire.
Pour prouver son ” la sincérité “le jeune homme de Pannecé avait pourtant ” immédiatement “ est allé à la pharmacie pour acheter un test de salive après le contrôle de police. Cela s’est ensuite révélé négatif.
“Étourdi” que le résultat du test salivaire des gendarmes a néanmoins été confirmé par le centre hospitalier universitaire d’Angers (Maine-et-Loire), ce jeune “pas d’histoire” était alors retourné au laboratoire ChemTox, mandaté par un expert judiciaire près la Cour d’Appel de Colmar et la Cour de Cassation, pour réaliser des prélèvements de cheveux. Cela s’est avéré négatif.
UN APPEL CONTRE L’ÉTAT MAINTENANT INDEMNISÉ
Le procureur d’Angers a néanmoins fait condamner Tom XXX par ordonnance pénale simple, une procédure non publique qui se déroule en l’absence de l’accusé : le juge peut statuer dans ce cadre si les faits sont “simples” et “certains”, précise le loi.
Le jeune frigoriste s’est donc opposé à cette ordonnance pénale d’être jugé en audience publique, et il avait raison : le juge angevin a finalement prononcé “la nullité de l’analyse toxicologique” des gendarmes et a relaxé le prévenu des poursuites engagées contre lui. Cette décision de justice est désormais définitive puisque le parquet n’a pas fait appela déclaré son avocat à PressPepper.
Me Arnaud Bernard (Avocatlantic), spécialisé en contentieux routier, va désormais déposer un nouveau recours devant le tribunal administratif de Nantes afin que son client soit indemnisé du « préjudice subi » par cette suspension de permis « totalement injustifiée ».
En effet, il avait déjà déposé une procédure d’urgence auprès du tribunal administratif juste après les faits, mais son recours avait ensuite été rejeté. L’avocat avait par ailleurs demandé au même moment au parquet d’Angers de comparaître « dans les plus brefs délais » pour atténuer l’impact de cette suspension de permis mais cela n’avait « pas été possible »… Son client a donc été jugé un an après les faits avec dont il était accusé.
UNE FORME « INCOMPRÉHENSIBLE POUR LE COMMUN DES MORTELS »
« Le but n’est pas de frapper de la monnaie : c’est une question de principe. » explique Me Arnaud Bernard. « Subir une injustice est une chose, mais se heurter au refus de l’administration d’étudier un dossier en profondeur en est une autre. »
D’une manière générale, l’avocat nazaïrois conseille aux automobilistes qui s’estiment victimes d’un « faux positif » aux stupéfiants d’« exiger » une prise de sang de la part des forces de l’ordre et de ne pas se contenter de l’analyse salivaire « moins fiable » qui leur est proposée.
« Une prise de sang est gratuite et n’entraîne pas de garde à vue » rappelle Me Arnaud Bernard. « Surtout, c’est beaucoup plus fiable et évite bien des complications… » L’avocat met également en garde les automobilistes contre « la forme incompréhensible des forces de l’ordre par le commun des mortels ». « Il faut clairement indiquer que nous souhaitons bénéficier de la prise de sang » insiste l’avocat de Saint-Nazaire.
« Le constat de conduite après usage de stupéfiants n’a d’utilité que comme simple information pour un juge »rappelle en effet Me Arnaud Bernard. « De même, le rapport d’analyse toxicologique [des gendarmes ou des policiers, ndlr] constitue un élément dont la valeur probante est laissée à la libre appréciation du juge… Il y a des faux positifs, Drogues Info Service l’explique parfaitement. »/GF
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