Depuis sa plus tendre enfance, le Bordelais Jorick Dorignac sait que son destin est lié à la gastronomie. Après des années de refus de participer, le chef girondin de 30 ans a finalement accepté de faire partie des candidats de la nouvelle saison de la célèbre émission culinaire de M6 « Top Chef ». Il nous raconte son parcours.
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Où êtes-vous né ?
Je suis née à la maternité Pellegrin à Bordeaux mais j’ai passé ma jeunesse à Saint-Médard-en-Jalles dans le quartier de Magudas.
Quel a été votre parcours scolaire ?
J’ai fait mes études à Hastignan. Comme je voulais assez vite me servir de mes mains et aller dans une école hôtelière, j’aurais dû aller à Talence car ma marraine était professeur de salle à manger et mon oncle y était professeur de cuisine mais finalement, je suis allé au lycée hôtelier de Blanquefort. école. J’y ai trouvé un établissement à taille humaine. Je pense que c’était plus approprié. J’y ai fait deux années de BEP et deux de BAC Pro. J’ai eu la chance de faire de superbes stages au Grand Hôtel de Bordeaux, au Bouchon Bordelais où j’ai pu constater ce que c’était d’avoir un toucher, une âme de chef. Je comptais m’arrêter au baccalauréat mais comme cela me convenait vraiment, j’ai souhaité continuer à avoir plus de compétences en gestion et je suis partie à Saint-Nazaire pour un BTS.
J’aime cuisiner avec mes amis et ma famille. Je ne veux pas rentrer dans un moule, une boîte.
Vos parents travaillent-ils également dans l’industrie culinaire ?
Certainement pas. Mon père travaille dans l’industrie qui fabrique des équipements de pointe pour les dentistes, les médecins et les oncologues. Et ma mère est comptable dans une grande entreprise de distribution française spécialisée dans le bricolage, la décoration et le jardinage. Mais j’ai la chance d’avoir des parents épicuriens, amateurs de bonne chère et de bon vin.
Et Michel Guérard vous a ouvert les portes de son restaurant « Les prés d’Eugénie » ?
C’est ça. Dans les Landes, j’ai pu toucher à tout. Puis, histoire de revenir dans ma région natale, j’ai travaillé à La Grand’Vigne aux sources de Caudalie avec Nicolas Mas. C’était important pour moi d’être proche de ma famille, de continuer dans ce métier difficile. Et rapidement, le Grand Hôtel de Bordeaux a souhaité rouvrir son restaurant gastronomique alors j’y ai postulé, comme je l’avais également fait pour le restaurant de Gordon Ramsay à Londres. J’ai ouvert le Pressoir d’Argent où nous avons obtenu une puis deux étoiles Michelin. J’y suis resté trois ans : je suis entré comme commis et je suis reparti comme sous-chef junior. Et j’avais envie d’explorer quelques maisons supplémentaires à taille humaine. Je pense qu’il est important de savoir tout faire, pour devenir encore plus polyvalent au quotidien. Je suis donc naturellement partie à Paris. Je savais que Guillaume Sanchez, ancien candidat de la saison 8 de Top Chef, cherchait quelqu’un pour son restaurant, NESO. Il a un profil tout à fait à l’opposé du mien et je voulais avoir une sensibilité créative. Je savais qu’il était la meilleure personne pour me le donner. J’y suis depuis six ans maintenant.
Alors pourquoi participer à « Top Chef » ?
Après des années de création, tout en restant dans l’ombre, ce qui m’a donné une liberté incroyable et un certain filet de sécurité, je me suis senti mûr pour y participer. La production m’occupait depuis un certain temps. Avant, je ne me sentais pas prêt et je me suis laissé tenter cette année.
Qu’est-ce qu’un spectacle comme celui-ci peut faire pour vous ?
Il faut le savoir, je suis à la base d’une timidité maladive, donc vous imaginez bien que je ne l’ai pas forcément fait pour la notoriété. C’était pour moi une manière de me remettre en danger, en remise en question.
En quelques mots, comment décririez-vous votre cuisine ?
J’aime dire que j’ai une cuisine très moderne où j’aime rendre ce que je fais un peu cérébral, emmener les gens ailleurs, provoquer des gifles et des questions. Et parfois, j’aime bien redescendre le soufflet, sans trop faire de bruit. J’aime cuisiner avec mes amis et ma famille. Je ne veux pas rentrer dans un moule, une boîte. J’aime manger des saucisses en purée autant que du caviar, mais j’aime travailler avec les deux. Je trouve que c’est bien de ne rien s’interdire et c’est exactement ce que j’ai trouvé en travaillant avec Guillaume Sanchez. Pendant le confinement, nous avons créé une marque de street food qui a fait un carton et j’y ai mis autant de plaisir et d’intensité que de construire la carte de notre restaurant étoilé. Ma cuisine peut se résumer à « prendre plaisir à bien faire et à faire plaisir ».
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