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Onze membres du groupe Blood Family Mafia arrêtés au Québec

Au total, plus de 30 suspects ont été arrêtés dans le cadre d’une vaste opération de lutte contre le crime organisé lancée vendredi dernier par la Sûreté du Québec, les services de police de Québec, de Lévis et de Saguenay.

De ce nombre, onze personnes ont été arrêtées sur le territoire du Service de police de Québec (SPVQ). «Les onze arrestations sont liées au groupe BFM», confirme Marie-Manon Savard, chef des enquêtes et services spécialisés au SPVQ.

La région de Québec est frappée depuis plusieurs mois par des événements violents liés au trafic de drogue. Certains gangs de rue, notamment le clan BFM, s’opposent au monopole des Hells Angels et refusent de payer leur redevance de 10 % sur la vente de drogue sur leur territoire.

Le chef de la mafia de la Blood Family, Dave « Pic » Turmel, se cacherait en Europe. La semaine dernière, des vidéos de torture de membres du BMF ont circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux.

A ce sujet, la police est avare de commentaires. «Je ne ferai pas de publicité pour les organisations criminelles», affirme Michel Patenaude, directeur des enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec. Nous examinons les infractions et nous attaquons les acteurs, quelle que soit la région ou l’organisation dont ils sont issus.

Le directeur des enquêtes criminelles affirme que « différentes organisations » sont actives et tentent de prendre le contrôle du trafic de drogue. Même si le groupe BFM a été « plus visible » ces dernières semaines, les enquêtes en cours visent toutes les factions du crime organisé.

« Ces organisations opèrent grâce à l’intimidation et à un vaste réseau. D’où l’importance que les services de police travaillent ensemble pour les attaquer », a-t-il déclaré.

Des arrestations «aux quatre coins de la province»

La semaine dernière, deux événements violents ont poussé les autorités à agir rapidement et à lancer une opération concertée, explique M. Patenaude, directeur des enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec.

Lundi, la situation des otages a dégénéré à Saint-Malachie avec la mort d’un des assaillants. L’événement impliquait des membres de la mafia des Hells Angels et de la Blood Family. Quelques jours plus tard, un homme était kidnappé au Saguenay, puis retrouvé à Montréal.

Les autorités ont décidé de lancer l’opération pour arrêter rapidement les suspects impliqués dans ces deux événements. Parallèlement, d’autres enquêtes aboutissent et conduisent à d’autres arrestations.

« Nous ne tolérons pas des comportements aussi violents au Québec. Cette opération vise à rassurer la population en démontrant une intervention policière forte et locale.

— Michel Patenaude, directeur des enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec.

Outre une trentaine d’interpellations, la police a procédé à une quarantaine de perquisitions depuis vendredi dernier. Des armes à feu, des magazines, des stupéfiants et de multiples éléments de preuve liés aux événements ont été saisis.

« Les policiers se sont déplacés aux quatre coins de la province, partout où les preuves les menaient. On parle de Montréal, Longueuil, Saguenay et Sept-Îles pour localiser les personnes suspectes.»

Un individu a notamment été arrêté hier soir en Ontario en lien avec l’enlèvement survenu au Saguenay.

Le bilan, qui s’élève à 32 arrestations, est en constante évolution. Selon les autorités, plusieurs autres arrestations sont attendues dans les prochains jours.

Une vingtaine d’événements violents à Lévis

La Ville de Lévis n’est pas à l’abri de cette guerre contre la drogue. Depuis l’automne 2023, le Service de police de Lévis (SPVL) a recensé une vingtaine d’événements violents liés au conflit, dont des méfaits, des agressions armées, des violations de domicile et des incendies criminels, dont un mortel.

Plusieurs suspects ont été arrêtés par les autorités. «Plus d’une douzaine d’individus font l’objet d’accusations criminelles», précise Réjean Langlois, directeur adjoint du Service de police de la Ville de Lévis (SPVL).

Cette hausse de la violence à Lévis a mobilisé beaucoup de ressources policières, indique le directeur adjoint. Depuis le début du conflit, les policiers de Lévis ont effectué au total 1 500 heures supplémentaires, notamment en raison d’une augmentation des déploiements d’urgence et des dossiers traités par le bureau des enquêtes criminelles.

« Les personnes et les criminels impliqués dans nos événements violents à Lévis sont essentiellement les mêmes que ceux de nos partenaires policiers. Puisque la criminalité n’a pas de frontières, la collaboration régionale est essentielle», affirme Réjean Langlois.

 
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