Le Byblos, l’Atmosphère, le Forum, le Rétro ou encore le Métropolys… Des noms qui chatouillent la mémoire des moins jeunes noctambules des Landes. Ces discothèques ont égayé pendant des décennies d’innombrables soirées d’automne et d’hiver à Benquet, à quelques pas au sud de Mont-de-Marsan, avant de disparaître au milieu des années 2010.
Ceux qui passent devant cet ancien temple des nuits montoises ont bien sûr remarqué l’agitation frénétique sur le site de ces deux édifices, légèrement en retrait de la route à deux voies reliant le chef-lieu à Saint-Sever. Les machines vont et viennent. Depuis près de six mois, les salariés se relaient pour mener à bien un projet gigantesque.
“Quand nous avons vu le bâtiment, nous savions qu’il était ici”
Ce haut lieu de la fête va renaître de ses cendres en se transformant en l’un des plus grands clubs libertins de France. Juste ça. Environ 1 000 mètres carrés consacrés aux plaisirs de la coquinerie totale. Ce qui en ferait le deuxième club de France, en termes de superficie, derrière Chrysalide (1 800 mètres carrés, dans le Var).
Une reprise en deux temps
Un pari audacieux entrepris par un couple girondin. Avec Audrey, Frédéric Barateau réalise « un rêve ». Celui de créer votre première entreprise du genre. « Le libertinage, j’en ai baigné toute ma vie. J’ai 50 ans, je l’ai découvert à 18 ans», sourit celui qui travaille déjà dans le domaine de la carrosserie depuis plusieurs décennies.
Il y a deux ans, il a racheté Rétro, « la plus petite des deux sociétés », à Benquet. « En décembre, nous avons acheté l’autre », souligne-t-il. Ils sont tombés amoureux dès leur visite dans les lieux. « Quand nous avons vu le bâtiment, nous savions qu’il était ici. »
Le site répond à plusieurs critères et offre un potentiel d’imagination créatrice quasiment illimité. Déjà en termes de positionnement géographique, à une heure de la Côte Basque, un peu plus de Bordeaux, de l’Espagne – « un pays où les couples sont friands de ces lieux » – ou encore du Lot-et-Garonne et même de Toulouse. Autre argument de poids : « C’est isolé, il n’y a pas trop de voisins aux alentours. » La discrétion, un des préceptes du libertinage.
“Mont-de-Marsan ne répond pas aux codes du libertinage mais je suis convaincu que derrière chaque personne il y a un libertin”
Mont-de-Marsan et sa couronne devront attendre encore six mois avant de devenir l’un des hauts lieux du libertinage. « En septembre, ça fera du bien », constate Frédéric Barateau en déambulant à l’intérieur du site en pleine métamorphose. Ne pensez pas que Benquet remplacera le Cap d’Agde, capitale européenne du style libertin. « Là-bas, la clientèle est mondiale. C’est totalement différent », insiste le couple.
Quatrième département le plus libertin
Le potentiel est très présent sur ce territoire. Même si « Mont-de-Marsan ne répond pas aux codes du libertinage », Frédéric est « convaincu que derrière chaque personne il y a un libertin ». Il y a « de nombreux adeptes de cette pratique dans le département ». « On les retrouve dans d’autres clubs de la région, comme La Plage à Pau, souligne-t-il.
Une étude – datant certainement de 2014, réalisée par l’Ifop pour l’Observatoire européen du swing auprès de 5 249 personnes, âgées de 18 à 69 ans – avait classé les Landes comme le quatrième département le plus libertin de France. Cette enquête estime que 5,6% des Landais sont suffisamment intéressés par cette pratique pour effectuer des recherches en ligne. Combien d’entre eux franchissent réellement le Rubicon ?
Un investissement colossal
Pour réaliser leur désir, le couple a réalisé un investissement colossal en injectant la somme de 1,5 million d’euros. « Le rachat, un an de travaux, etc. : ça s’additionne vite, d’autant qu’on ne lésine pas sur la sécurité », précise le dirigeant.
Béarn. Clubs libertins pieds et poings liés
Dans une France interdite de bars et restaurants, le club libertin Le Lokal a rouvert ses portes depuis le 20 mai, contrairement à la Station Sauna. La faute à un classement. Le retour timide des clients est aggravé par la règle de distanciation
En entrant dans ce club, le visiteur comprend vite qu’il est loin de l’ambiance « Jacquie et Michel ». Un bar, une piste de 200 mètres carrés pour le plaisir de se dandiner sensuellement et quelques coins canapés. Des couleurs rose orangé pour intensifier le côté glamour. « On sera loin des clichés des clubs avec du rouge et du noir partout », prévient Audrey, qui a soigné le moindre détail. Les rideaux transformeront un coin en un espace un peu plus intime. « On peut venir ici simplement pour passer une soirée détente », explique Frédéric. D’autres iront plus loin. Tout est fait avec le plus grand respect. » Ce club permettra aux couples « d’assouvir fantasmes et jeux intimes ». Ou tout simplement pour élargir le cercle d’amis.
Un jacuzzi pour dix personnes
Il faudra aller plus loin pour découvrir les profondeurs du libertinage. Dans une « zone humide » – terme utilisé dans les milieux libertins – un jacuzzi pouvant accueillir une dizaine de convives, voire un peu plus, est déjà installé. « Cela nous permet de mesurer le potentiel de cet espace, où l’on trouvera également un sauna, ou encore des vestiaires », poursuit Frédéric. Chaque détail esthétique a été pensé, avec du carrelage en pierre apparente ou en pierre naturelle.
Autre espace où la température pourrait aussi monter très vite : un couloir de style baroque, avec ses miroirs et ses bougeoirs, mène à plusieurs pièces appelées « chambres », à l’ambiance plus cosy. « À chacun son goût », sourit le propriétaire. Ce sont des lieux que l’on peut visiter en couple ou à plusieurs, selon l’humeur du moment. » Une manière de s’isoler pour laisser libre cours à une envie et coquine tendrement ou plus intensément.
Ces chambres disposeront de tout le confort nécessaire. On sera couvert de miroirs « sur les murs et les plafonds ». Une autre sera réservée aux pratiques BDSM (bondage, discipline, sadisme et masochisme) pour ceux qui voudraient s’essayer à cette facette du plaisir. Dans une autre, au décor un peu plus trash, un mur (appelé aussi « glory hole ») comporte des trous pour un autre type de pratique. A l’arrière, une chambre un peu plus spacieuse, avec un autre jacuzzi pour six à huit personnes. Voyez des étoiles partout, y compris au plafond, qui en sera recouvert pour une ambiance tamisée.
Le petit plus : un espace « love room » au premier étage « pour une soirée encore plus intimiste », avec une entrée presque cachée permettant une discrétion absolue.
Ouvert le week-end
L’entrée sera réservée aux personnes âgées de 21 ans ou plus. « Les jeunes, c’est aussi une réalité dans les clubs libertins. On en voit de plus en plus », souligne Audrey. L’établissement, dont le nom ne sera dévoilé que ultérieurement, sera ouvert les vendredis et samedis, de 22 heures à 5 heures du matin. « En fonction de la demande, nous étudierons les possibilités d’augmenter les créneaux d’ouverture. » Frédéric ne veut rien se retenir pour faire de ce lieu un incontournable des couples landais et autres. Certainement juste pour éviter de tomber dans la routine et rechercher des sensations fortes…
Déjà un club libertin dans les Landes
Elle est située sur la route départementale D 810 (ou route de Bayonne), à Bénesse-Maremne, sur la route de Bayonne. Le club Euphoria a succédé à Liberty’s. Outre la discothèque, un espace humide avec douches, sauna, jacuzzi et deux salons de détente a été créé par les propriétaires des lieux. Sans oublier la piscine d’été, la plage libertine, ouverte les jeudi, vendredi et dimanche après-midi, selon conditions météo.
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