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Mécontente de la proximité avec le Maroc, l’Algérie a repris ses menaces envers l’Espagne

Après la visite de Pedro Sanchez au Maroc le 21 février, un retour à la case départ se profile dans les relations entre l’Espagne et l’Algérie. C’est du moins la perspective suggérée par des « sources gouvernementales algériennes » dans des confidences à El Independiente.

Ils estiment que Pedro Sanchez n’a pas répondu de manière adéquate aux initiatives de rapprochement algériennes en révisant son soutien au projet marocain d’autonomie au Sahara occidental. Un soutien que le chef du gouvernement espagnol a réitéré la semaine dernière à Rabat. Face à cette position invariable de Madrid sur un dossier crucial pour Alger, les mêmes sources affirment qu’« il n’y aura ni concessions ni gestes supplémentaires. Il n’y aura plus de cadeaux.

Un message qui laisse planer la menace d’un retour des sanctions économiques décrétées en juin 2022 contre les entreprises espagnoles. Des mesures prises, donc, au lendemain du soutien réaffirmé au Maroc par Pedro Sanchez, lors de sa comparution à la Chambre des députés.

Des menaces qui rappellent celles de mars 2022

Ces derniers mois, l’Algérie a amorcé une ouverture vers l’Espagne. Fin octobre 2023, le gouvernement algérien a nommé un nouvel ambassadeur à Madrid ; le poste était vacant depuis mars 2022. Les sanctions économiques ont ensuite été levées. En janvier, Alger a même fait un cadeau aux ports espagnols en interdisant toutes les opérations de transbordement et de transit de ses importations dans les ports marocains. Une mesure annoncée alors que la nouvelle taxe carbone décrétée par l’Union européenne venait d’entrer en vigueur, au grand désarroi des industriels espagnols du secteur.

L’Algérie attendait, en échange de ses initiatives et de ses dons, une récompense sur la question du Sahara. Pire à Rabat, Pedro Sanchez a réaffirmé que sa position sur la question du Sahara n’a pas changé. “Elle a été clairement exprimée dans la feuille de route (du 7 avril 2022) et la Déclaration commune (du 2 février)” et a réitéré son “attachement à la solution proposée par le gouvernement du Maroc, sur des bases réalistes”, a-t-il précisé dans déclarations à la presse.

La menace de geler les relations avec Madrid a été précédée par l’annulation de la visite prévue le 12 février à Alger du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. « Aujourd’hui, les relations hispano-algériennes sont entrées dans une phase de paix froide. Les Algériens se sentent doublement trahis», a déclaré à El Independiente une Source très proche du gouvernement algérien sous couvert d’anonymat. “Le sentiment parmi les dirigeants politiques algériens est que le gouvernement Sanchez les a trompés et que ce qui semblait être un retour espagnol à la neutralité traditionnelle espagnole sur le Sahara occidental s’est transformé en un soutien réaffirmé à la position pro-marocaine, à l’autonomie”, a-t-elle déploré.

Ces signes de dépit et ces menaces proférées devraient bientôt être officialisées par des décisions gouvernementales. Au lendemain de la publication du soutien de Pedro Sanchez à l’initiative marocaine d’autonomie, le 18 mars 2022 par le cabinet royal, une « Source officielle algérienne » a déclaré au quotidien El Confidencial, que son pays envisageait de « privilégier l’Italie comme centre névralgique ». du gaz dans le sud de l’Europe au détriment de l’Espagne. Et d’annoncer que “dans les prochaines semaines, son pays exprimera une réponse globale et multiforme à plusieurs niveaux au changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara occidental”. Et effectivement, la réponse ne s’est pas fait attendre.

 
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