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De 700 à 800 employés transférés du ministère à l’agence Santé Québec

Le transfert s’effectuera en deux phases. Le principal en juin et le reste en septembre. Les professionnels, gestionnaires, techniciens et employés de support sont visés.

« Nous sommes en phase d’appropriation [du changement], Tout de suite. Dire qu’il y a de l’enthousiasme ou des résistances serait fort d’un côté ou de l’autre», affirme le sous-ministre associé au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Richard Deschamps.

« Il y a des équipes où il y a beaucoup d’enthousiasme et d’autres équipes où il y a plus de questions. C’est une géométrie variable, pour être tout à fait franc.

— Richard Deschamps, sous-ministre délégué à la Santé

M. Deschamps fait carrière dans le réseau de la santé depuis 42 ans. En entretien à Soleilil explique que la réforme concoctée par le ministre Christian Dubé est la quatrième qu’il voit.

À la tête de la Direction générale des ressources humaines et de la rémunération du MSSS depuis juillet, il mène un volet important de la réforme au sein du ministère.

Plus humain qu’en 2015

« Lors de la dernière transformation [en 2015], vous avez reçu une lettre vous informant : vous perdez votre emploi et vous devez vous qualifier pour en trouver un autre. Là, on en est à des années lumières. L’approche est beaucoup plus humaine », assure le sous-ministre délégué, parlant des « leçons apprises ».

Certaines équipes de travail devraient être entièrement transférées, tandis que d’autres équipes ne verront que quelques postes transférés vers l’agence.

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Ancien président-directeur général du CISSS de la Montérégie-Est, Richard Deschamps est sous-ministre associé au ministère de la Santé et des Services sociaux depuis juillet. (Archives La Presse)

Les salariés permanents et certains temporaires disposent d’un droit de refus. Par la suite, s’il reste des postes transférés mais non comblés à Santé Québec, l’ancienneté prévaudra.

Les questions d’échelles salariales et de mobilité seront au cœur des réflexions de ces fonctionnaires mutés au sein des 330 000 travailleurs de « la plus grande entreprise publique au Canada », le réseau de la santé québécois.

Ces fonctionnaires bénéficient du droit de réintégrer le ministère sans perdre leurs avantages. Mais ils ne peuvent jouer cette carte qu’une seule fois, pour la vie.

Un appel à bénévoles sera lancé le mois prochain. Un avis officiel de transfert du ministère vers l’agence sera alors transmis aux autres employés concernés. Qui aura alors 60 jours pour faire connaître sa décision.

« Non loin du 1075 Sainte-Foy »

L’emplacement où sera situé le futur siège social de l’agence Santé Québec fera également pencher la balance.

M. Deschamps parle actuellement d'”hypothèses de localisation, mais ce n’est pas définitif”. « Nous nous engageons à ce que ce changement perturbe le moins possible la vie des personnes concernées », poursuit-il.

S’il refuse de parler d’un secteur particulier de la ville, d’un quartier et encore moins d’une adresse précise, le sous-ministre associé à la Santé promet que les nouveaux bureaux ne seront pas « très très loin du 1075 Sainte-Foy ».

L’édifice Catherine-De Longpré situé au 1075 Chemin Sainte-Foy, à Québec, en face de l’hôpital Saint-Sacrement, abrite actuellement environ 900 employés du ministère. Pendant que 500 autres travaillent à quelques pas, en diagonale, dans les immeubles Bois Fontaine, au 930, chemin Sainte-Foy.

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L’immeuble de 14 étages actuellement occupé par le ministère sur le chemin Sainte-Foy, entre les avenues Joffre et Cardinal-Rouleau, perdra des centaines de travailleurs à partir de juin. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

D’autres employés du MSSS occupent des bureaux ailleurs au Québec, par exemple à Montréal dans la tour Parkade de l’avenue Union, ou en région.

Au total, sur les quelque 2 000 employés dont dispose actuellement le ministère, environ 1 200 resteront encore employés à la fin de ce transfert massif vers la nouvelle agence.

L’agence aura son siège social à Québec et d’autres bureaux à Montréal.

Le manque d’information

Président du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Christian Daigle note que ce transfert s’avérera avantageux pour certains de ses membres, mais néfaste pour d’autres.

«De notre côté, il y a une méfiance de la part de plusieurs personnes, car il manque trop d’informations», fait valoir M. Daigle.

“On ne peut pas dire qu’on demande de refuser ou d’accepter”, poursuit-il. C’est à eux de faire ce choix. Mais nous, comme syndicat, souhaitons avoir toutes les informations pour pouvoir les appuyer dans leur choix en toute connaissance de cause», indique le président du SFPQ, dont environ 200 membres soutiennent les employés et techniciens touchés par la crise. transfert.

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Christian Daigle est président du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec. (Érick Labbé/Archives Le Soleil)

M. Daigle se souvient de la transformation du ministère du Revenu du Québec en agence Revenu Québec en 2010. Pas moins de 5 500 fonctionnaires avaient alors été mutés, après des centaines de refus, rappelle-t-il.

Le dirigeant syndical dénonce l’idée de base de « diviser » les ministères pour créer des agences plus indépendantes du politique.

“A chaque fois, la politique se décharge de la responsabilité de ses devoirs.”

— Christian Daigle, président du SFPQ, sur la création d’une agence

Au Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), on estime que « nos membres ont toujours peur de perdre leurs conditions de travail et d’être hors de taux et hors d’échelle ». [salariale]. Ils n’ont pas été rassurés à ce sujet lors de la réunion.

Un récent sondage réalisé par le SPGQ auprès de ses membres révèle que « moins de 8 % du personnel professionnel du MSSS ont l’intention de travailler bénévolement à Santé Québec si les conditions de travail prévues par la loi demeurent inchangées ».

En revanche, « 63 % des membres du SPGQ se disent prêts à aller travailler à Santé Québec s’ils conservent leur convention collective et leurs conditions de travail actuelles », ajoute le sondage.

Le SPGQ estime qu’entre 400 et 500 de ses membres sont concernés par le transfert.

“Nous avons le temps”

« Il faut prendre soin de notre monde », résume le sous-ministre délégué Deschamps.

« Même ceux qui partent déjà, ils ont des droits, des obligations familiales, etc. Nous organiserons prochainement des entretiens individuels avec chaque salarié qui sera muté. On a le temps, on s’est donné du temps.

« Nous comprenons que les gens sont stressés et que ce n’est pas une situation qu’ils ont choisie. Nous les accompagnerons le plus humainement possible dans cette démarche», promet Robert Deschamps, sous-ministre associé responsable du transfert à l’agence Santé Québec.

 
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