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Juliette Turies, 20 ans, future agricultrice les pieds sur terre

Juliette Turies, 20 ans, souhaite devenir agricultrice et reprendre à terme les terres et les porcs de son père à Lasbordes.

Une manucure fluo, un balayage blond, un ciel bleu pétard et une porcherie en arrière-plan. Escabasse, Lasbordes, mardi 13 février, 14h30 Assise sur la terrasse familiale, Juliette Turies savoure la fougue insolente du soleil d’hiver. A vingt ans, la jeune femme sait ce qu’elle veut : devenir agricultrice. Comme son père. Elle l’a toujours vu travailler cette terre et élever quelque 300 cochons. Cette ferme de près de 140 hectares, loin de la ville, entourée de verdure, d’animaux et parsemée des Pyrénées au loin, elle “amour”. Un large sourire s’étale sur ses lèvres, elle se souvient de son enfance. Juliette Turies a grandi ici et souhaite y vivre.

Le travail qu’elle veut faire est compliqué

En 2022, elle obtient son baccalauréat et entame des études d’infirmière pour « relation avec les gens ». Elle les arrête en janvier 2023 “parce que les soins [elle] aimé[t] pas trop« Elle effectue de l’intérim chez Arterris à Villepinte, une coopérative agricole où elle a déjà travaillé, récolte l’été avec son père et débute une nouvelle formation en alternance en septembre avec Nathalie Dardier, productrice de céréales chez qui elle »fait les oignons et le maïs » depuis l’âge de 15 ans. Dans son cursus, elle est la seule femme à étudier dans le domaine de l’agriculture. Pour Krysten Derkaoui, son amie d’enfance, c’est un “vaillant”. « Parce que le métier qu’elle veut faire est compliqué. Pour pouvoir le faire, il faut le vouloir », il ajoute. Juliette Turies connaît le contexte de crise que traverse le secteur. Elle a manifesté trois jours à Castelnaudary fin janvier sur des ronds-points aux côtés d’agriculteurs en colère. Lorsqu’on lui demande ce qui lui semble difficile dans ce métier, la jeune femme d’1m52 a presque mis le doigt sur la tête. « Peut-être les rats et les souris ou la chaleur de l’été quand il faut récolter »elle tente.

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Le désir de s’associer avec son père

Après ses études, elle envisage d’abord de devenir technicienne agricole puis de travailler la terre et de s’occuper des porcs avec son père. “Nous ferions certainement équipe.”, indique-t-elle. Elle aurait aimé élever des vaches mais avoue n’en rien savoir. « Et puis, il faut des prairies, des clôtures, il faut changer leurs emplacements… » Plus compliqué que d’engraisser des porcs. Quand elle n’est pas aux champs, Juliette Turies continue. Dès jeudi soir, elle retrouve ses amis au O’Raven, le bar de Lasbordes. Vendredi, direction le Duplex, une discothèque de Castelnaudary. Et le week-end, c’est football à Pexiora. “On a commencé une équipe de filles, on perd tout le temps, elle rit. Mais ça ne fait rien.” Elle pratique du sport depuis qu’elle est petite. Quatre années de gymnastique de compétition, de handball en CE2, de rugby l’année dernière. Ses goûts sont éclectiques, comme la musique. Si elle adore le rap et ne jure que par Salou de Gambinou, elle reste une grande fan des années 80, qu’elle écoute sans modération. Dans ses écouteurs ou sur le tracteur, montez le volume.

 
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