CONTRE«C’était un achat préféré lors d’un voyage en France. Lorsque Guoqing Wang prêtait une coquette somme à sa fille Jing en 2015 pour l’acquisition d’une belle demeure au 86, rue de Chartrèze à Gradignan, il était loin d’imaginer que l’histoire se terminerait devant le tribunal judiciaire de Bordeaux.
Retraité de l’industrie, âgé de 67 ans, Guoqing Wang a vécu en Chine jusqu’à la fin de l’année dernière. Il aurait décidé de quitter définitivement Pékin au lendemain du Nouvel An pour s’installer en France, à Gradignan.
Mais lorsqu’il arrive au domicile de sa fille, le 3 janvier 2024, il trouve la porte fermée et décide d’appeler un serrurier pour entrer. Le système d’alarme se déclenche. La police intervient rapidement. M. Wang explique qu’il était chez lui et qu’il avait perdu les clés.
Jing Wang, qui se trouve au même moment au Luxembourg, est alertée par vidéosurveillance qu’une intrusion a eu lieu à son domicile. Abasourdie, elle découvre que le visiteur n’est autre que son père !
Acheteurs en vue
Le lendemain, elle dépose plainte en ligne et se rend au commissariat de Gradignan le 15 janvier pour finaliser la procédure. “Elle a d’abord tenté de raisonner son père en lui demandant de quitter les lieux, en vain”, explique son avocat, M.e Henri-Michel Gata, qui a déposé un recours en référé devant le tribunal.
La villa est cossue avec cinq chambres, salle de billard, parc arboré et piscine.
Parce que Jing Wang envisage de vendre sa propriété. La villa est cossue avec cinq chambres, salle de billard, parc arboré et piscine. Des acheteurs se sont déjà manifestés et la vente devrait avoir lieu prochainement.
Mais M. Wang reste sourd aux demandes de sa fille et ne compte pas quitter les lieux. “Nous demandions l’expulsion des logements illégalement occupés, sans droits ni titres”, s’exclame M.e Gâta.
Un avertissement écrit
Le 22 janvier, un commissaire de justice a appelé à la maison et a été reçu par M. Wang qui n’a pas obtempéré davantage, le retraité s’opposant à la vente de la villa où il aurait séjourné à plusieurs reprises ces dernières années. Il s’estime trompé par sa fille en qui il avait une grande confiance. Selon lui, elle ne vivrait plus à Gradignan et travaillerait dans l’hôtellerie à l’étranger. Son conseil, Me Vianney Le Coq de Kerland, aurait plaidé en ce sens devant le tribunal.
M. Wang met également en garde les acheteurs potentiels et a mis un message sur la boîte aux lettres à l’entrée de la maison. “Avis!” Chers acheteurs, cette villa a été acquise grâce à la générosité des parents. [â¦] Je m’oppose fortement à la vente, veuillez consulter un avocat pour protéger vos droits. Merci pour votre compréhension.”
“Cette situation est inacceptable”, observe M.e Gâta. “M. Wang est entré par effraction, a fait changer les serrures et a même changé l’abonnement au gaz en son propre nom ! Et l’avocat indique que sa cliente n’a plus eu de contact avec son père depuis très longtemps. Ce que réfute bien sûr ce dernier, se disant très proche des siens.
Un imbroglio familial que la justice doit désormais dénouer.
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